Assises de l’économie de la mer : la communauté maritime française à l’offensive

samedi 7 décembre 2019, par Karel Vereycken

Face à une communauté maritime française de plus en plus décidée à se faire entendre, le président Emmanuel Macron, accompagné d’Elisabeth Borne (Ecologie), Didier Guillaume (agriculture) et Annick Girardin (Outremer), a prononcé un discours devant quelque 1500 professionnels réunis les 3 et 4 décembre lors de la 15e édition des Assises de l’Economie de la Mer (AEM2019), organisées cette année à Montpellier.

Ce qui caractérise ce discours intitulé « L’Océan, poumon de l’humanité qui menace de s’étouffer », c’est d’abord son coté « vert », supposément le seul et unique aspect de l’océan capable de mobiliser nos énergies et de servir de vecteur à une croissance bleue de plus en plus formatée à séduire la « finance verte ».

Macron écolâtre

Accusé de ne pas être assez écolo et de ne pas agir pour le climat, Macron, dans un rappel assez scolaire, et en avalisant l’imposture climatique qui pollue l’air du temps au profit d’une finance de plus en plus « verte », affirme désormais avoir compris l’urgence de faire de l’océan, ce « premier puits de carbone du monde » qui « permet de freiner le réchauffement », « un bien commun de l’humanité ». C’est dans ce but que le prochain Congrès mondial de la nature en juin 2020 à Marseille promouvra l’océan. Car ce « poumon menace de s’étouffer », tout comme l’Amazonie, nous prophétise Emmanuel Macron, reprenant à son compte le répertoire du catastrophisme climatique et environnemental ambiant. Déjà en août, France-Info avait fait un sujet pour souligner l’exagération de ce genre d’affirmation.

Selon le président, la situation est grave : une acidification qui mine la biodiversité, un réchauffement qui fait monter le niveau des mers, et la multiplication des déchets plastiques qui mettent en danger la faune marine.

Cependant, rien sur le fait que la France, bien qu’elle en recycle une bonne partie, la France continue à exporter ses déchets, 250 000 tonnes de déchets plastique sur un total de 1,8 million de tonnes de déchets, vers des pays à faible coût de main d’œuvre.

Pour Macron, étant donné qu’« une bonne partie du problème » sont les 90 % de réserves d’hydrocarbures qui se trouvent sous l’océan, la France a décidé « de stopper les nouveaux projets », devant la nécessité de réduire les émissions de CO2, une décision qui fera forcément plaisir à tous les milliardaires, tel que Michael Bloomberg, pour qui la diabolisation systématique des hydrocarbures permet de gonfler un peu plus la bulle de la finance verte qu’ils ont aidé à accoucher.

Pour résoudre ces problèmes, il a annoncé :

  • la construction, dès l’année prochaine, d’une station de recherche sur les Iles Eparses pour mieux connaître le potentiel marin afin de nourrir la planète. Pour les observateurs politiques, cette nouvelle déclaration est considérée comme une réponse vexante de la France aux tentatives de Madagascar de reprendre la concertation concernant ces îles malgaches, rapporte Madagascar-tribune ;
  • L’Ifremer et le CNRS piloteront également un nouveau programme prioritaire de recherche « Océans et Climat ».
  • Afin de sauvegarder la biodiversité et les zones coralliennes dans nos eaux, la France portera de 24 à 30 % la surface de ses espaces maritimes protégés.
  • Les dispositifs de dissuasion acoustique seront généralisés sur les chalutiers pélagiques dans le golfe de Gascogne pour protéger les cétacés.

Du vert au bleu

Pour compléter ce prélude « vert » Macron a décliné une longue suite de bonnes intentions « bleues », généralement à coût zéro, permettant de « concilier » l’écologie et l’économie.

Il a commencé par rendre un vibrant hommage aux pêcheurs et à leur sens des responsabilités. Ils ont « fait un effort, ces dernières années » et sans eux « rien de tout cela ne sera possible ». Puis il a annoncé des législations à venir sur l’économie circulaire et le recyclage en faveur de la réduction des déchets. Comme c’est déjà le cas pour les sacs plastiques à usage unique, Macron annonce la fin des assiettes et des gobelets du même type dès le 1er janvier 2020.

Macron a également félicité les armateurs français qui ont milité à l’Organisation maritime international (OMI) pour réduire la vitesse des navires afin de réduire leurs émissions de CO2.

Pour atteindre le même objectif, une table ronde des Assises réuni plusieurs acteurs travaillant sur le retour de la propulsion vélique qui faisait sourire il y a encore cinq ans. C’est désormais possible grâce à l’Intelligence artificielle, à une bonne connaissance des itinéraires et de la météo, et à un usage intelligent de toutes sortes de nouvelles voiles, la consommation de fuel devrait diminuer de 10 à 30 %, voire plus tout en garantissant les délais de livraison. Certains navires combinent habilement propulsion au gaz/diesel et voile. Hors du débat sur le CO2, il est toujours positif d’accomplir un même travail avec un moindre effort et dans ce cas-ci, de réduire (hors CO2) la pollution atmosphérique.

Le fait que la CMA CGM ait renoncé à l’utilisation de la Route du Nord, ouverte par la fonte d’une partie de la banquise depuis 1979, a été saluée par le président.

En pleine débâcle sur l’avenir des régimes spéciaux, Macron a tenu à rassurer les pêcheurs, par ailleurs angoissés par le Brexit, sur leurs retraites qui « seront examinées avec évidemment le plus grand intérêt et le respect pour les particularités de cette profession, des risques qui sont pris et des contraintes qu’elles portent ».

Macron a également salué la détermination des armateurs, des acteurs portuaires et des transitaires à convertir notre flotte au GNL, le gaz naturel liquéfié, ce qui devra permettre, à terme, de « réduire en moyenne de 20 % les émissions de CO2 de nos navires et de 80 % celles d’oxyde d’azote, et réduira presque à 0 les rejets d’oxyde de soufre et de particules fines ». Ignorant sans doute l’incohérence de ses propres choix, Macron a pourtant fait pression sur la Banque européenne d’investissement (BEI) pour qu’elle devienne une « Banque du climat » et n’investisse plus dans la moindre infrastructure gazière ! Va comprendre !

Moderniser nos ports

Qui dit technologies nouvelles dit nouvelles infrastructures. Macron, faisant écho sur ce point à l’approche « opti-modal » défendu par S&P, a juré, sans en préciser les modalités et les financements, que l’État « sera au rendez-vous » pour « équiper nos ports pour les adapter au GNL et électrifier les quais. C’est un investissement indispensable et qui est parfaitement cohérent avec ce que je viens d’évoquer. Sur ce point, le fait que nous ne comptions pas sur notre sol de port à la mesure d’Anvers ou de Rotterdam, souvent perçu comme une faiblesse, doit constituer pour nous, au moment où nous sommes acteurs de ces changements, un atout. Je le dis ici sans espèce de naïveté ou de crédulité. C’est simplement que nous avons à bâtir les infrastructures du XXIe siècle et les connexions que j’évoquais. Et c’est une chance d’avoir été un peu en retard sur les infrastructures du XXe siècle, ça évite de les changer... Mais encore faut-il ne pas faire bégayer l’histoire , et donc être au rendez-vous des investissements dont nous avons besoin. Le Havre, Marseille, Dunkerque présentent des avantages qui peuvent en faire des ports modèles de ce que seront les ports écologiques de demain, équipés pour accueillir les navires du futur, reliés à leur hinterland par des moyens de transport de fret à faibles émissions de carbone. (…) c’est cet investissement que nous devons collectivement faire dans quelques grands ports pour en faire des modèles du XXIe siècle, avec ces connexions, les adapter à la flotte du XXIe siècle et montrer que ce changement est possible ».

Les canaux du XXIe siècle ?

Ensuite, « c’est qu’il nous faut beaucoup plus travailler sur les interconnexions entre le portuaire et le fluvial. À ce titre, ce que j’ai annoncé il y a quelques semaines dans la région des Hauts-de-France, à Nesles, avec la signature du pacte de financement permettant au canal Seine-Nord enfin de voir le jour, d’avancer, à la société de s’installer, aux premiers travaux de commencer dans les prochains mois, et donc à ce grand projet de se déployer, je le vois comme un des maillons de ce dispositif, c’est-à-dire comme un projet d’infrastructure d’aménagement fluvial du XXIe siècle, qui devra être exemplaire sur le plan écologique, qui nous permettra de faire du report modal, d’aller du camion vers le transport justement par voie fluviale, beaucoup moins émetteur de CO2, mais aussi de le faire de la manière la plus intelligente pour nous, c’est-à-dire en interconnexion avec nos ports, ce qui suppose derrière un investissement et un travail très profond d’articulation, de notre projection sur le port du Havre, de la liaison justement port du Havre - Seine - canal Seine-Nord. (…) le gouvernement, c’est ce que je lui ai demandé, doit penser avec les régions, les grandes villes, l’ensemble de ces responsables d’infrastructures, développer beaucoup plus nos transports fluviaux, repenser les canaux au XXIe siècle et la connexion entre ces canaux et nos ports ».

Toujours s’adaptant au paradigme vert, Macron a annoncé la levée des obstacles pour l’éolien marin : le fait « qu’un pays comme le nôtre qui compte près de 20 000 kilomètres de côtes et possède de ce fait un des potentiels les plus importants au monde en la matière ne soit pas aujourd’hui en pointe sur ce domaine est incompréhensible ».

Désormais, « L’Etat attribuera ainsi, chaque année, 1 gigawatt de puissance supplémentaire, soit l’équivalent d’un à deux parcs éoliens chaque année. » Et c’est un travail exigeant en termes financiers, « parce que j’ai regardé aussi les contrats, on a mis du temps parce qu’on a renégocié les contrats. On faisait payer parfois à l’Etat, pour 20 ans, des prix fous. Donc je suis pour développer les filières, mais moi, je ne suis pas pour payer pour 20 ans, à un ou deux opérateurs, des prix déraisonnables, parce que c’est le contribuable qui paye. »

La tentation géopolitique

Macron a défendu tant la sécurité en mer de nos bateaux et de leurs marchandises aux passages clés que la protection des câbles sous-marins. « C’est pourquoi j’assume que la France ait pris le leadership d’une initiative justement de protection du détroit d’Ormuz. J’ai demandé qu’une frégate soit positionnée en permanence près du détroit d’Ormuz afin de protéger nos bâtiments de commerce, mieux appréhender les enjeux de sécurité de la zone mais également plus largement organiser une présence européenne et structurer notre autonomie stratégique dans la région ».

Et dans une allusion directe à la Chine, Macron a affirmé que « Si nous voulons penser la puissance, regardez la mer de Chine, l’océan Indien et le Pacifique, la stratégie de certains de nos amis, parfois de nos alliés et d’autres puissances que nous respectons mais que nous regardons, le jeu d’influence et de puissance se fait par la mer (…) C’est aussi pour cette raison que nous avons souhaité déployer une nouvelle stratégie indopacifique. Elle est profondément maritime. Cette stratégie indopacifique par un partenariat avec l’Australie, un partenariat aussi très structurant avec l’Inde conduit justement à une présence, des échanges d’informations et à assurer la liberté de la souveraineté dans l’espace indopacifique essentielle pour nos transporteurs, pour nos pêcheurs mais aussi pour nos alliés ».

Six nouveaux patrouilleurs

Pour la Marine, Macron annonce pouvoir « enfin combler les trous capacitaires inacceptables qui avaient été créés par les lois de programmation précédentes. Comment en effet vouloir se faire respecter, défendre nos intérêts, protéger l’environnement si nous ne sommes pas présents en mer sur nos propres mers ? Depuis 2017, la marine a reçu 2 bâtiments de soutien et d’assistance outre-mer, 4 bâtiments de soutien et d’assistance métropolitains et 3 patrouilleurs légers. Vous voyez l’effort fait par l’Etat en 2 ans. Mais j’ai décidé, et c’est inscrit dans la loi de programmation militaire et cela sera respecté à l’euro, de renforcer encore la protection de nos espaces maritimes. Et je suis heureux de vous annoncer que la commande de 6 nouveaux patrouilleurs outre-mer a été officiellement passée la semaine dernière par la ministre des Armées ».

Enfin, le chef de l’État a consacré des longues minutes pour honorer la Société nationale des sauveteurs en mer (SNSM), une organisation privée qui fait appel à des milliers de bénévoles dont certains ont perdu la vie cette année lors d’une opération de sauvetage. L’Etat augmentera son soutien financier pour la formation et l’équipement bien qu’il reste au moins 50 millions d’euros à trouver pour renouveler leur flotte.

Et à deux jours des grandes grèves que provoquent ses réformes, Macron s’est voulu rassurant en disant : « J’aime ce caractère des marins, qui n’ont pas peur du risque, qui parfois ne sont pas tous d’accord au sein d’un équipage mais savent que quand il faut prendre la mer, les désaccords doivent rester derrière car il y a un équipage et un seul, et que c’est cet équipage qui arrive au port ou pas, qui réussit la mission ou pas… »

Pour Macron, c’est en assumant pleinement sa vocation maritime et en relevant les défis « verts » que nous posent l’océan, que la France pourra retrouver sa place « bleue », car si le XXe siècle fut continental, « le XXIe sera maritime ». « C’est là que se joue la puissance, la géopolitique de demain, celle du commerce comme des connexions. C’est sur cet espace que la France aura à se penser, à vivre avec ses alliés, ses voisins, peut-être ses ennemis. C’est par la mer que nous aurons à repenser notre présence, notre alimentation, nos recherches mais aussi les équilibres de notre planète et nos océans. »

Capitalisme hyper financiarisé

Suite à son intervention, Emmanuel Macron s’est entretenu avec plusieurs acteurs du secteur maritime. Parmi les questions, la plus retenue par le public fut celle de l’armateur Philippe Louis-Dreyfus qui demanda au président, si, au-delà des incertitudes conjoncturelles, le monde n’était pas confronté à un conflit radical entre, d’un coté, des entreprises familiales comme la sienne, qui pensent et agissent sur le long terme, et de l’autre, un capitalisme hyper financiarisé qui fait primer avant tout le court terme.

Emmanuel Macron, qui avait parlé à Davos de la « finance folle », n’a pas nié cette évolution et souligné la nécessité de consolider, notamment par des avantages divers, un « capital national » capable d’empêcher que la France ne devienne complètement dépendante de l’étranger et des marchés. Dire cela au moment même où, avec la loi Pacte, il a commencé de vider de sa substance la Caisse des Dépôts et des Consignations (CDC) et où des fleurons de la haute technologie de la défense (Photonis) et de l’aéronautique (Latécoère) passent aux mains de sociétés américaines, sans que l’État lève le petit doigt, il fallait oser… Il a également relancé l’idée d’une participation des salariés au capital et donc qu’ils soient rémunérés en fonction des résultats. Cela « résout le problème des salaires fixes... », a précisé le Président.

Parmi les professionnels, les volontés affichées de Macron furent bien, voire très bien reçues. « Après les aspects théoriques, on verra les aspects pratiques », a déclaré cependant un spécialiste du nautisme au Midi Libre. « Cela nous aidera dans nos courriers », nous confia un responsable d’un grand port français. En Occitanie, on nota que le Président avait peu évoqué la Méditerranée et esquissé aucun plan de coopération avec l’Afrique. Son discours était celui d’un Touquettois.

Ouverture sur la Chine

Intervention de M. Yuming Sun, ministre conseiller de l’Ambassade de Chine en France.

Autrement plus en phase avec la réalité mondiale, le mercredi 4 décembre, une table ronde a réuni plusieurs personnalités pour faire le point sur le thème : « La Chine s’est éveillée : quels enjeux économiques ? Quelles stratégies avec les nouvelles routes de la soie ? Quels risques ? »

Tout d’abord, c’est M. Yuming Sun, le Ministre conseiller, responsable du service scientifique et technique de l’Ambassade de Chine en France qui a présenté le plus grand projet infrastructurel de l’histoire, l’Initiative Une Ceinture Une Route, le projet des Nouvelles Routes de la soie auquel 160 pays sont désormais associés.

A noter, les interventions du géographe Jean-Marie Miossec, de l’expert maritime de l’OCDE Olaf Merk, de François Lambert du GICAN ou encore de Lamia Kerdjoudj-Belkaid, secrétaire générale de la Fédération européenne des opérateurs privés portuaires (FEPORT), car bien qu’anxieux et craintifs, ils ont tous exprimé, à leur façon, le chemin accompli par la Chine sur le plan maritime (construction navale civile et militaire, ports, logistique, etc.) et le besoin, comme c’est normal entre partenaires, de mieux se connaître et d’élaborer des protocoles pour des coopérations gagnant-gagnant pour tous. Lamia Kerdjoudj-Belkaid, dans le hors série du journal Le Marin du 21 novembre avait souligné que pour pouvoir coopérer avec la Chine, il fallait déjà que l’UE se dote d’une politique plus énergique : « Rien ne sert de parler sans cesse des routes de la soie ou de toutes les initiatives chinoises. Ces dernières sont leurs projets. Il vaut mieux se demander ce l’on doit faire nous, sans que notre politique soit dictée par les décisions d’investissements prises à l’autre bout du monde. Ce qui est certain, c’est que la stratégie chinoise est une stratégie de filière. En Europe, nous raisonnons toujours en silo, branche par branche. Notre politique sur les aides d’Etat au transport maritime date de 2004 et notre politique portuaire ne comprend même pas une définition du rôle stratégique des ports... »

Francis Vallat, fondateur et président d’honneur des Clusters maritimes français et européens.

Francis Vallat, le fondateur et président d’honneur des Cluster maritimes français et européens ainsi que de l’ONG SOS Méditerranée, a ensuite raconté qu’il avait été sollicité il y a un petit moment par les autorités chinoises pour se rendre en Chine à la tête d’une délégation de la communauté maritime française qu’il pouvait constituer à son gré pour y étudier les partenariats éventuels entre les deux pays. Initialement, a dit Vallat, « j’ai dis non, pour la simple raison que je n’y croyais pas ». Bien que dans son entourage le sentiment n’était pas très positif, M. Vallat, en homme de caractère, s’est finalement rendu au printemps en Chine. Il y a constaté les progrès énormes accomplis par la Chine depuis son dernier séjour, quatre ans auparavant. Ainsi le potentiel des coopérations avec la France tant pour la « préservation des océans » que pour « l’économie bleue » est important.

M. Vallat, lors de la table ronde, a résumé alors ses propos publiés dans le premier numéro de l’année de Marine & Océans, où il s’était défendu en écrivant : « Tout cela doit être analysé en profondeur et avec précaution à l’aune, en particulier, des indispensables préoccupations stratégiques de chacun. Mon propos est seulement d’illustrer le gigantesque effort entrepris par la Chine pour mettre en œuvre une volonté maritime impressionnante, avec d’incroyables moyens financiers et des méthodes totalement novatrices en termes de moyens humains diversifiés et complémentaires. C’est un effort qu’il serait vain d’ignorer, et peut-être coupable de ne pas ‘accompagner’ ou partager, ne serait-ce pour faire entendre notre partition dans cet élan que nul ne peut arrêter, autant que pour affirmer la nécessité de prendre en compte nos intérêts et le rôle que nous pouvons jouer. Surtout à l’ère de l’America First de Donald Trump d’un côté, et de nos doutes sur un multilatéralisme pourtant nécessaire de l’autre… Selon un proverbe chinois cité par un Chinois de Singapour, la France est la Chine de l’Europe et la Chine est la France de l’Asie… Même si cela se référait plus à la cuisine, aux femmes et à la culture qu’à la vie économique, et même si la circonspection s’impose, cela vaut peut-être le coup de miser un peu pour voir et peut-être plus, non ? ».

Bravo donc à Francis Vallat qui, à la tête d’une délégation, compte bien se rendre en Chine l’année prochaine !