« La bataille des ports se gagne sur terre ferme ».
(adage populaire)
Le constat est largement partagé. La France, pourtant dotée d’atouts considérables pour jouer un rôle majeur dans le domaine maritime et portuaire, manque cruellement d’une stratégie gagnante dans ce domaine. Un nouveau « plan Freycinet », c’est-à-dire un plan d’ensemble intégrant transport maritime, ferroviaire, fluvial et routier, s’impose. Voici, après un état des lieux et une analyse de l’origine du déclin, quelques pistes pour un décollage de nos ports et leurs hinterlands.
Par Karel Vereycken et Yannick Caroff.
Le transport maritime
Le commerce maritime assure près de 90 % du transit commercial mondial. Si la mondialisation des échanges passe par l’avion pour les voyageurs et les marchandises à haute valeur ajoutée, elle donne en revanche la prépondérance aux navires pour le transport de marchandises classiques, pondéreuses ou manufacturées. De 1950 à nos jours, le tonnage mondial du transport maritime a été multiplié par cinq et sa productivité multipliée par dix. D’autres études indiquent que le transport maritime représente 75 % du trafic global en volume, soit un doublement en valeur absolue entre 1990 et 2009, et 60 % en valeur.
Les grands ports maritimes (GPM) français
En France, le trafic de marchandises varie fortement suivant les ports, en quantité et en types de marchandises concernées.
Les 7 « grands ports maritimes » (GPM) métropolitains (Marseille, Le Havre, Dunkerque, Nantes-St-Nazaire, Rouen, Bordeaux et La Rochelle) représentent (2011), à eux seuls, plus des trois quarts du trafic (78,1 %) avec 276 millions de tonnes.
Deux ont un trafic dépassant 50 millions de tonnes : Marseille, en Méditerranée et Le Havre en Manche – mer du…