Sainte Greta et la croisade anti-humaine

vendredi 27 septembre 2019

Chronique stratégique du 27 septembre 2019 (pour s’abonner c’est PAR ICI)

Nous sommes entrés dans la tempête finale de l’effondrement du système financier transatlantique. En l’absence des mesures d’urgence que nous défendons, les conséquences seront dévastatrices, comme le laissent présager les récentes faillites en cascade de grandes entreprises telles que le voyagiste Thomas Cook ou les compagnies aériennes Aigle Azur et XL Airways. L’oligarchie financière est déterminée à maintenir à tout prix l’ordre établi en imposant partout une nouvelle phase brutale d’austérité, rendue plus acceptable sous le vernis vert.

La mise en garde il y a plus de trente ans de l’économiste américain Lyndon LaRouche et Jacques Cheminade, sur le fait que le découplage entre le système financier et l’économie réelle, dont la suspension de la convertibilité du dollar en or, en août 1971, n’était que le symbole, nous conduirait vers une nouvelle forme de fascisme, se met en place sous nos yeux.

Guerre psychologique

Le prophétisme caricatural de la jeune Greta Thunberg au Sommet Action-climat de l’ONU a démontré la volonté de ceux qui la coachent – et de ses parrains parmi les 130 banques internationales qui participaient au sommet – de sortir l’artillerie lourde en matière de manipulation des émotions. Le but étant d’attirer des millions de jeunes Occidentaux dans un pessimisme misanthrope autodestructeur et catastrophiste : la fin du monde est dans 12 ans, il ne nous reste que 18 mois pour agir, pour « changer nos modes de vies », arrêter de manger de la viande et de prendre la voiture... pour revenir au Moyen-âge, en somme. Autant dire aux Gilets jaunes de rentrer chez eux et de crever à petit feu, tout ça pour réduire la quantité de CO2.

L’hystérie collective est telle que des étudiants de l’Union Theological Seminary à Manhattan ont défilé les uns après les autres, tels des flagellants modernes, pour confesser leurs « péchés climatiques » à des plantes disposées dans une chapelle...

Face à cette dérive, de nombreuses voix tentent de s’élever pour ramener à la raison. « Écouter une enfant ignorante qui a subi un lavage de cerveau est complètement fou, écrit sur Twitter Piers Corbyn, le frère du dirigeant du parti travailliste britannique. Je suis un véritable scientifique, exerçant en physique, en météorologie, en astrophysique et en climatologie, et j’affirme que Greta a tort et qu’elle est victime d’abus psychologiques par des adultes manipulateurs ».

Au pays de la raison cartésienne, le chantage émotionnel de la nouvelle prêtresse de l’écologie fait grincer quelques dents. Y compris au gouvernement, où les attaques de la jeune suédoise contre la France contrarient les plans électoraux savamment calculés pour attirer le vote écolo vers la réélection de Macron en 2022. « C’est devenu la nouvelle religion, soupire un poids lourd du gouvernement, cité sous anonymat par Le Figaro. Pour beaucoup de gens, il n’y a plus de ciel. Alors ils se tournent vers la terre. Ça va être compliqué de remettre du rationnel dans tout ça ».

Dans sa tribune parue le 25 septembre dans L’Express, Laurent Alexandre, avec qui nous partageons pas forcément toutes les positions, s’inquiète : « En bloquant les nouvelles technologies, les décroissantistes adeptes de Greta entraîneraient la chute du pouvoir d’achat, ce qui multiplierait les gilets jaunes, et amènerait les extrêmes au pouvoir ! La décroissance est rigolote quand on est un bobo vert à la terrasse des Deux Magots, beaucoup moins pour les gilets jaunes ».

Une arme contre le développement humain

Sans identifier les forces financières qui se trouvent derrière Greta, le chroniqueur du magazine online Skiped, Brendan O’Neill, souligne très justement la nature destructrice de la Greta-mania, « destructrice pour le débat public, (…) destructrice des enfants qui sont attirés dans cette vision terrifiante et misérabiliste ». Si l’on veut inviter un enfant à la tribune des Nations unies, suggère-t-il, plutôt qu’une jeune occidentale aisée, représentative de ces millions de gens qu’on a conditionné à penser que la croissance économique est intrinsèquement mauvaise, « pourquoi n’invite-t-on pas un jeune Africain, ou un jeune Indien, pour qui la croissance économique n’est pas un conte de fée mais une absolue nécessité pour se libérer de la pauvreté ? ».

C’est là le point essentiel. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, il n’y a pas besoin de gratter longtemps le vernis écolo pour voir apparaître le visage néocolonial et malthusien. Le Prince Charles, par exemple, qui affirme partout qu’il ne nous reste que 18 mois, est partisan de réduire la population humaine à moins d’un milliard d’individus, tout comme le Prince Philip d’Edinburg, ou encore Hans Joachim Schellnhuber, le fondateur du Potsdam Institute for Climate Impact Research et conseiller climatique des Papes Benoit XVI et François.

En 1983, Thomas Lovejoy, qui dirigeait alors le WWF États-Unis, avait affirmé crûment à un journaliste du magazine Fusion que « Le problème numéro un, ce sont ces satanés secteurs publics et nationaux des pays en voie de développement ! Ces pays pensent qu’ils ont le droit de développer leurs ressources et ils s’affairent. (…) Le véritable problème, c’est ce stupide nationalisme et les plans de développement auxquels il conduit ».

Tract distribué par S&P depuis mai 2019

L’urgence climatique est une fraude. Elle trouve en réalité son origine dans la volonté des élites anglo-américaines d’utiliser le spectre d’une menace environnementale comme moyen de contrôle social. Au moment de l’effondrement de l’URSS, la Commission trilatérale, l’organisme fondé en 1973 par David Rockefeller, exprimait clairement cette intention dans un rapport intitulé « Beyond Interdependance » : « La crainte d’un conflit nucléaire, qui a exercé une pression psychologique considérable à une époque, (…) est en train de s’estomper. Mais certaines menaces environnementales pourraient finir par exercer la même pression dans l’esprit des peuples » (Lire notre document de fond Russell, Wells, Huxley : Comment la science a été dévoyée au XXe siècle).

Rappelons que les deux idéologues de la croissance zéro et de la dépopulation Paul Ehrlich et John Holdren (ancien conseiller scientifique d’Obama), avant de crier au loup contre le « réchauffement climatique », affirmaient dans les années 1970 que la Terre entrait dans un âge glaciaire. Le dénominateur commun consistant à désigner la « pression démographique » comme coupable.

Quand on vous dit que « l’urgence climatique » a moins à voir avec la science qu’avec une profession de (mauvaise) foi...

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