Michael Bloomberg, le candidat de la dictature financière verte

vendredi 6 décembre 2019

Chronique stratégique du 6 décembre 2019 (pour s’abonner c’est PAR ICI)

Aux États-Unis, la procédure de destitution contre le président Trump se dirige vers un échec plus que probable. Dommage collatéral calculé ou pas, c’est la candidature du favori démocrate Joe Biden qui s’effondre, plombée par sa mise en cause dans l’affaire ukrainienne. Comme option de rechange, l’oligarchie financière anglo-américaine avance l’ancien maire de New-York, le milliardaire Michael Bloomberg. Ce proche des Clinton lui semble le bon poulain pour mettre en place un fascisme financier drapé dans le « Green New Deal ».

Finance verte

Michael Bloomberg est actuellement la 11e fortune mondiale, avec 58 milliards de dollars, selon le magazine Forbes. Face à lui, Donald Trump, avec ses trois milliards et sa 275e place mondiale, fait figure de petit caïd de banlieue. L’ancien maire de New-York a mis 100 millions de dollars sur la table pour financer sa campagne. Du jamais vu. Fin novembre, il a acheté 840 mots-clés liés à « climat », comme « crise climatique » ou « apocalypse climatique », de façon à ce que les Américains faisant des recherches sur Google US tombent sur sa campagne.

Précisons que Bloomberg, de connivence avec la City de Londres et la Banque d’Angleterre, se trouve au cœur du montage visant à « verdir » la finance, que nous avons exposé ICI et . L’idée étant d’exploiter la nouvelle peur des bien-pensants afin de continuer à faire d’énormes bénéfices après le krach financier, et d’imposer un système totalitaire où les États seront placés sous la tutelle des banques centrales. « Du renflouement des banques au renflouement climatique », comme l’écrit à juste titre l’ancien éditorialiste et actuel actionnaire du quotidien économique allemand Handelsblatt, Gabor Steingart, qui dénonce, dans une tribune parue le 5 décembre, le plan d’Ursula von der Leyen, la nouvelle présidente de la Commission européenne, et de Christine Lagarde, le nouvelle présidente de la BCE, visant à investir 1000 milliards d’euros pour refroidir le climat.

En 2015, lors d’une réunion en parallèle à la COP21 qui se tenait à Paris, Bloomberg a été nommé par Mark Carney, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, à la tête d’un groupe de travail du Conseil de stabilité financière, l’organisme de la Banque des règlements internationaux (BRI), chargé de s’occuper du climat. La Bloomberg Family Foundation, plus connue sous le nom Bloomberg Philanthropies, avec d’autres grandes fondations « charitables » aux mains de milliardaires britanniques, finance depuis des décennies une vaste palette de think-tanks et d’ONG à la pointe de la lutte climatique, notamment la Fondation européenne du Climat chez nous et la Climate Works Foundation aux États-Unis (lire notre document de fond :La European Climate Foundation (ECF), porte-avion de la mafia climatique).

Aujourd’hui, avec sa candidature à la présidentielle américaine, Bloomberg a fait savoir qu’il renonçait à sa mission d’envoyé spécial de l’ONU pour le climat. Le secrétaire général de l’ONU António Guterres, qui l’avait nommé à ce poste en mars, a été informé le 11 novembre de cette décision par lettre. En 2018, le New-yorkais avait annoncé un don de 4,5 millions de dollars (3,7 millions d’euros) pour compenser le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat conformément au souhait du président.

Voici donc Michael Bloomberg, un pirate prédateur financier de la pire espèce, représentant par excellence des forces de Wall Street et de l’ensemble des intérêts financiers anglo-américains, propulsé comme porte-voix majeur de la lutte contre le « changement climatique », aux côtés de Greta Thunberg, de Christine Lagarde, d’Ursula von der Leyen et d’Anne Hildago !

Le cauchemar d’un second mandat de Trump

En réalité, les élites anglo-américaines sont malades à l’idée de voir Donald Trump être réélu en novembre 2020. Un article paru le 2 décembre dans le Guardian reflète bien cette panique. Alors que le sommet de l’OTAN se tient à Londres, le correspondant du quotidien à Washington Julian Borger rapporte que les Européens redoutent que la réélection de Trump ne scelle la mort de l’organisation atlantiste. « La plus grande peur vient de ce qu’il serait capable de faire dans un second mandat. Il serait plus libre de toute contrainte », affirme sous anonymat un diplomate européen en poste à Washington.

John Bolton, l’ancien conseiller à la sécurité nationale viré par Trump en septembre dernier, s’est inquiété que le président américain « vire pleinement isolationniste » s’il était élu. Bolton a tenu ces propos début novembre lors d’une rencontre privée avec des investisseurs, dans le cadre d’un événement organisé par la banque Morgan Stanley. NBC, qui a couvert l’événement, rapporte : « Bolton a dit que Trump pourrait virer pleinement isolationniste – la faction du parti républicain alignée sur la politique étrangère de [Rand] Paul pouvant devenir majoritaire au GOP [Grand Old Party] – ce qui entraînerait sans doute le retrait des États-Unis de l’OTAN et d’autres alliances internationales ».

Le journaliste du Guardian cite également Susan Rice, l’ancienne conseillère à la sécurité nationale de l’administration Obama, qui espère que les Républicains au Congrès interviendront pour empêcher Trump de retirer les États-Unis de l’alliance atlantique. « Je pense toujours que le Congrès s’opposera de tout son corps à un retrait de l’OTAN, a-t-elle dit à Borger. Mais, vous savez, le Congrès m’a surpris ces derniers temps, par son incapacité à défier Trump. Ce qui est plus probable, selon moi, c’est cette érosion continue de la confiance dans notre leadership au sein de l’OTAN, avec tous les efforts remettant en question notre engagement, comme autant de signaux envoyés aux autoritaires de l’OTAN [suivez le regard de Susan Rice vers la Turquie, ou peut-être même vers Emmanuel Macron qui a osé affirmer que l’’Organisation se trouvait en état de ‘mort cérébrale’] et de la Russie montrant que cette institution est vulnérable ».

Bien entendu, à travers l’OTAN, c’est l’ensemble de l’empire financier de Wall Street et de Londres qui se trouve en état de grande vulnérabilité. Et la véritable peur n’est pas que les États-Unis se murent dans l’« isolationnisme », mais qu’ils se désolidarisent de cet empire, se libèrent de la mentalité de guerre froide, et transforment leur nationalisme étriqué en patriotisme ouvert pour se tourner vers la Russie, la Chine, l’Inde et les autres nations du monde, afin d’ouvrir une nouvelle ère « de détente, d’entente et de coopération », comme l’aurait dit de Gaulle.

Vous venez de lire notre chronique stratégique « Le monde en devenir ». ABONNEZ-VOUS ICI pour la recevoir sans limitation. Vous aurez également accès à TOUS les dossiers de ce site (plus de 400 !)...