Lorsque le FBI incitait Martin Luther King à mettre fin à ses jours

mardi 9 décembre 2014, par Karel Vereycken

On entend assez souvent en France des âmes naïves se plaindre de la « mauvaise réputation » que « traîne » l’économiste américain Lyndon LaRouche. C’est mal connaître l’histoire contemporaine américaine, car depuis l’assassinat des frères Kennedy et de Martin Luther King, avoir mauvaise réputation aux États-Unis est plutôt... bon signe.

Pour les saint-Thomas qui veulent toucher de leur doigt ce qu’ils ont tant de mal à concevoir par la pensée, nous avons choisi de présenter ici un document tiré des archives du FBI, dont une version non censurée vient d’être découvert... par hasard ! Il montre comment, en pleine guerre froide, le FBI s’est engagé dans une chasse aux sorcières contre le leader du mouvement des droits civiques Martin Luther King, soupçonné de sympathies communistes, afin de le pousser au suicide.

Le patron du FBI Edgar Hoover (à gauche) accusa publiquement Martin Luther King d’être le plus grand menteur des Etats-Unis.

En novembre 1964, inquiet du rôle de l’avocat juif Stanley Levison, une des « plumes » de King, ami proche et ancien membre du Parti communiste américain, le FBI envoya au pasteur noir une lettre d’intimidation, accompagnée d’une cassette audio l’accusant d’avoir eu des liaisons extraconjugales. Ces enregistrements étaient le fruit de neuf mois de surveillance opérée par l’agent du FBI William C. Sullivan.

Lorsque King reçut cette lettre anonyme que sa femme avait réceptionné, il en informa tranquillement ces amis en disant que quelqu’un voulait qu’il mette fin à ses jours. En dépit du style bâclé, King était certain que la lettre venait du FBI, dont le patron Edgar Hoover ne cachait pas son désir de le discréditer. Dix ans plus tard, la Commission Church [d’enquête parlementaire] sur les abus des agences de renseignement confirma les soupçons de King.

Depuis, seule une version largement censurée fut accessible au grand public. Ce n’est qu’à l’été 2014 que l’historienne Beverly Gage, de l’Université de Yale, en découvrit une version non censurée dans les archives d’Edgar Hoover, le patron du FBI auquel King reprochait de défendre la ségrégation.

Si une affaire de ce type se produit aujourd’hui, la grande presse s’en empare immédiatement et sans la moindre hésitation. En 1964, la presse américaine, mieux avisée, avait refusé d’en faire grand bruit. Si l’existence d’un tel document a de quoi choquer, le fait qu’il soit rendu public aujourd’hui est plutôt salutaire et devrait faire réfléchir tous ceux qui croient tout ce qu’on leur raconte sans en vérifier le bienfondé et le contexte dans lequel les accusations apparaissent.

Lettre anonyme au Dr King
(en réalité envoyée par le FBI)

King,

Étant donné ton comportement dégradant personnel anormal, je n’honorerai pas ton nom d’un « M. », d’un « Révérend » ou encore d’un « Dr ». Ton nom de famille n’appelle à l’esprit d’autre roi qu’un Henry VIII, avec ses innombrables actes d’adultère et son comportement immoral plus vil que celui d’une bête.

King, regarde dans ton cœur. Tu sais que tu es une fraude complète et un gros handicap pour nous tous, les nègres. Les Blancs de ce pays ont suffisamment de fraudes par eux-mêmes, mais je suis sûr qu’à ce jour, ils n’en ont aucune qui puisse t’égaler. Tu n’es pas un homme d’église et tu le sais. Je répète que tu es une fraude gigantesque, vicieusement maléfique. Tu ne peux pas croire en Dieu et agir comme tu le fais. Il est clair que tu ne crois en aucun principe moral personnel.

King, comme pour toutes les fraudes, ta fin approche. Tu aurais pu être notre plus grand dirigeant. Mais toi, en dépit de ta jeunesse, tu t’es avéré non pas un dirigeant, mais un imbécile dissolu, moralement anormal. Nous devrons maintenant dépendre de dirigeants plus âgés comme [Roy] Wilkins (1901-1981), un homme de caractère et, Dieu merci, nous en avons d’autres comme lui. Mais tu es fini. Tes titres « honorifiques », ton prix Nobel (quelle sinistre farce) et autres récompenses ne te sauveront pas. King, je le répète : tu es fait.

Personne ne peut contredire les faits, même pas une fraude comme toi. Prête ton oreille sexuellement psychotique pour écouter ce qui est inclus ici [la cassette avec les enregistrements]. Tu te retrouveras exposé pour toujours dans ta saleté, dans tes paroles maléfiques et idiotes. Je le répète – personne ne peut avoir raison contre les faits. Tu es cuit. Tu trouveras exposé au grand jour et pour toujours tes compagnons, mâles et femelles, immondes, sales et maléfiques, témoignant avec toi de tes hideux errements. Et certains de se prétendre porte-voix de l’Evangile… Satan ne pourrait faire mieux. Quel maléfice incroyable !

Tout est noté là, tes orgies sexuelles. Ecoute-toi, animal dégueulasse et anormal. Tu as été enregistré – tous tes actes adultères, tes orgies sexuelles s’étendant très loin dans la pestilence. Ce n’est ici qu’un petit échantillon. Tu le comprendras. Oui, avec tes catins de la côte est à la côte ouest et à l’étranger, tout a été enregistré. King, tu es cuit.

Le public américain, les organisations religieuses qui t’ont aidé – protestantes, catholiques et juives – vont te découvrir tel que tu es : un animal maléfique et anormal. De même pour d’autres qui t’ont soutenu également.

King, il ne te reste qu’une chose à faire. Tu sais laquelle. Tu as exactement 34 jours pour le faire (ce nombre précis a été choisi pour une raison spécifique, il a une importance pratique précise). Tu es cuit. Tu n’as qu’un moyen de t’en sortir. Tu ferais mieux de saisir l’occasion avant que ton moi anormal, dégueulasse et frauduleux ne soit révélé à la nation.

Traduction : Sylvain Peréa.