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Obama préfère l’Oncle Tom à Martin Luther King

lundi 26 juillet 2010, par Lyndon LaRouche

26 juillet 2010 (Nouvelle Solidarité) – Dans une récente série d’articles, nous montrions que la Maison Blanche sombrait en pleine folie, comme enfermée dans un bunker. L’affaire Shirley Sherrod vient de démontrer aux yeux du monde que Barack Obama s’est transformé en petit tyran paranoïaque. Suite à une rumeur lancée par la chaîne conservatrice Fox News, Barack Obama a fait virer sans autre forme de procès une cadre afro-américaine du ministère de l’Agriculture accusée de racisme anti-blanc. Mais l’examen de la vidéo datant de 1986, dont furent extraits les propos de Shirley Sherrod, a révélé que les accusations lancées par la droite américaine étaient fausses. La nouvelle a déclenché la colère dans la communauté afro-américaine, d’autant que Shirley Sherrod est une figure exemplaire du Mouvement des droits civiques.

Selon CNN et des sources démocrates contactées par nos confrères du magasine EIR, c’est bien la Maison Blanche qui a ordonné au ministre de l’Agriculture de virer Sherrod sur le champs. Dès la rumeur lancée, Obama a été personnellement informé et ce serait son chef de cabinet et porte-flingue Rahm Emanuel qui aurait donné l’ordre. Le site d’information de la gauche démocrate Huffington Post rapporte qu’« un des assistants de Rahm Emanuel, Jim Messina, a loué la rapidité de décision du ministère de l’Agriculture, comme si c’était un signe de bonne gestion médiatique plutôt que de lâcheté totale face à une rumeur sans fondement lancée par une source indigne de confiance ».

Pour Clayborne Carson, célèbre historien du Mouvement des droits civiques et biographe de Martin Luther King, ce scandale « est le symbole d’un problème plus vaste : Obama s’est complètement planté sur les libertés civiques. Personne ne devrait jamais être démis de ses fonctions sur les dires de Fox TV. C’est une question de principe, on ne vire pas quelqu’un sans procéder d’abord à une enquête en bonne et due forme. Mais c’est une administration capable d’ordonner l’assassinat d’un citoyen américain. Pour dire le moins, c’est décevant. »

Shirley Sherrod est l’une de ces héroïnes du Mouvement des droits civiques incarné par Martin Luther King. Elle entama la lutte dès 1965 après l’assassinat raciste de son père, sans jamais céder à la haine et au communautarisme. Son mari, Charles Sherrod, fut l’un des membres fondateurs du Student Nonviolent Coordinating Committee. Il est notamment connu pour s’être battu en faveur de l’intégration de militants blancs dans cette organisation, s’opposant ainsi aux radicaux du « Black Power ».

« On n’a pas vu une discrimination telle à la Maison Blanche depuis le rétablissement du Klu Klux Klan et de la ségrégation par le Président Woodrow Wilson », a déclaré Lyndon LaRouche. « Entre cela et la conspiration contre le député Charles Rangel, il devient évident que le Président Obama tente d’exercer un contrôle dictatorial sur l’électorat afro-américain et que les seuls afro-américains qu’il souhaite voir au Congrès et à des postes importants sont les Oncle Tom
 [*] qui se plient à ses ordres. Ceux qui refusent de lui obéir sont la cible d’attaques. »

Député démocrate de New York depuis 1971, Charles Rangel est la cible d’une campagne de diffamation depuis qu’il a pris la tête de l’opposition à Wall Street et aux plans de renflouement lancés par l’administration Bush. Menées par l’establishment démocrate corrompu de Washington, les attaques se sont intensifiées depuis l’arrivée d’Obama et de son chef de cabinet Rahm Emanuel, le poussant à démissionner de son poste de président de la toute puissante commission Ways and Means supervisant les finances publiques. « Le député Rangel est l’un des derniers démocrates rooseveltiens à la Chambre, et Obama ne peut tolérer cela. Je sais de sources sûres que la présidente de la Chambre des députés, Nancy Pelosi, travaille dans le dos de Rangel pour diviser le Comité des élus noirs afin qu’ils trahissent leur collègue et restent dans les bonnes grâces de la Maison Blanche », a expliqué LaRouche.

Parallèlement, la réalisatrice Gigi Gaston est en train de finaliser son documentaire We will not be silenced, où des militants démocrates et du Mouvement des droits civiques témoignent des intimidations électorales contre les partisans afro-américains d’Hillary Clinton lors des primaires de 2008. « Ces pratiques sont encore un exemple de cette politique à la Jim Crow. [**] Envoyer des gros bras pour menacer et intimider les afro-américains, et en particulier les personnes âgés, nous ramène au pire du sudisme. Ces pratiques n’ont-elles pourtant pas été déclarées hors-la-loi par le Civil Rights Act de 1964 et le Voting Rights Act de 1965 ? Peut-être faudrait-il renvoyé Obama à sa fac de droit pour un cour de rattrapage ? », a conclu LaRouche.


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[*En référence au célèbre roman anti-esclavagiste La case de l’Oncle Tom de Harriet Stowe publié en 1852. Dans le jargon populaire américain, « Oncle Tom » désigne par dérivation le noir docile et soumis à l’intérêt de son maître.

[**Jim Crow est le surnom donné à toute une série d’arrêtés et de règlements ségrégationnistes promulgués généralement dans les municipalités ou les Etats du sud des Etats-Unis entre 1876 et 1964 (cf. wikipedia).