2e enquête sur les origines de la Covid en Chine ? N’oublions pas Fort Detrick aux USA !

vendredi 13 août 2021

Le 10 août 2021, Christine Bierre, rédactrice-en-chef du mensuel Nouvelle Solidarité de Solidarité & Progrès, le parti fondé par Jacques Cheminade, a été longuement interviewée par Xia Jin, du China Youth Daily (Quotidien de la Jeunesse de Chine), le journal officiel de la Ligue de la jeunesse communiste chinoise. Tiré à 1 million d’exemplaires, le journal, qui cible les 18-24 ans, est diffusé dans 40 pays.

La version chinoise de l’article est en ligne sur le site China Youth Online (CYOL). Voici une traduction en français.

Depuis l’apparition de l’épidémie de Covid 19, Mme Christine Bierre, a rédigé un certain nombre d’articles importants pour exposer au public français la conspiration politique lancée contre la Chine par les États-Unis sur cette question.

Dans une interview exclusive à un journaliste du China Youth Daily – CYN, concernant la deuxième étape de l’enquête sur la traçabilité du virus de Covid 19, elle dénonce les objectifs politiques inavoués qui se cachent derrière la pression exercée par les États-Unis sur l’OMS et demande que

« la deuxième phase de l’enquête de traçabilité, si elle a lieu, soit réalisée aussi à Fort Detrick [laboratoire militaire de recherche médicale américain] ».

Elle a également révélé que le laboratoire P4 de Wuhan était une « épine dans le pied » des États-Unis dès sa conception.

Le battage américain sur la traçabilité des virus n’est qu’une excuse pour attaquer la Chine

Commentant la véritable motivation qui pousse les États-Unis à faire pression sur l’OMS pour qu’elle ouvre une deuxième phase de l’enquête sur l’origine du nouveau coronavirus, Mme Bierre a déclaré que les États-Unis sont dans la même démarche que lorsqu’ils ont diabolisé Saddam Hussein en accusant l’Irak de posséder des armes de destruction massive.

« Le but de ces démarches américaines, a-t-elle affirmé, est simplement d’intimider les pays qu’ils veulent conquérir, de trouver des prétextes pour les attaquer et de s’entendre avec leurs alliés en attendant l’occasion de lancer une action militaire. »

Pour Mme Bierre le battage américain sur l’origine du virus Covid 19 n’est qu’un prétexte pour attaquer la Chine. Cette attaque pourrait être « d’abord économique » : désignant la Chine comme la source du nouveau coronavirus, les États-Unis exigeraient qu’elle paie pour les pertes économiques subies par le monde. Selon l’estimation de la Henry Jackson Society, une organisation de recherche anti-Chine basée à Londres, la Chine devrait payer 351 milliards de livres sterling en guise de compensation.

Mme Bierre a déclaré que si la Chine refusait de verser une compensation financière, les États-Unis pourraient alors lancer une action militaire.

« Les États-Unis ne cherchent pas seulement à politiser la question de la COVID-19, ils essaient de la militariser. ».

Le nouveau coronavirus s’est répandu dans le monde entier avant l’épidémie de Wuhan

« Si une deuxième phase de traçabilité du virus doit être entreprise, il faut alors enquêter sur la véritable raison pour laquelle le laboratoire de Fort Detrick a été fermé pour raisons de sécurité avant l’épidémie de Wuhan », a déclaré Mme Bierre au CYD.

Elle estime également que les efforts de recherche sur l’origine du virus doivent être menés simultanément en différents endroits du monde.

« Afin de prévenir la propagation de grandes maladies infectieuses et développer des vaccins pertinents, les laboratoires de nombreux pays mènent des recherches sur les virus. Il faut donc lancer des enquêtes dans tous les pays qui disposent de cette capacité. »

Elle a fait remarquer que les États-Unis, l’Italie, l’Espagne et la France, entre autres, avaient tous trouvé le nouveau coronavirus dans des échantillons locaux de sang ou d’eaux usées, antérieurs à l’épidémie de Wuhan,

« ce qui tendrait à prouver que le nouveau coronavirus s’était déjà répandu dans le monde avant l’épidémie de Wuhan et que Wuhan n’est pas le lieu de naissance du virus. »

Les laboratoires de Wuhan ont été une « épine dans le pied » des États-Unis.

Depuis l’apparition de l’épidémie, Bierre a publié plusieurs rapports de poids, critiquant la stratégie politique américaine contre le laboratoire P4 de Wuhan.

Elle a rappelé au CYD que ce laboratoire représentait un excellent programme de coopération scientifique entre la Chine et la France dans le domaine de la santé publique.

À l’époque du président Chirac, la Chine et la France étaient en relation et ont signé en 2004 un accord de coopération pour construire un laboratoire P4 à l’Institut de recherche sur les virus de Wuhan. Comme le général de Gaulle, poursuivant l’indépendance de la politique étrangère française, Chirac refusa de s’aligner sur les camps américain et britannique.

« Cependant, avant même que l’encre de l’accord sino-français n’ait séché, une véritable conspiration d’opérations contre ce laboratoire était déjà en cours. »

Elle cita des rapports publiés dans la presse française, selon lesquels la collaboration avait été bloquée par de multiples forces internationales, les États-Unis jouant un rôle peu honorable.

À l’époque, deux points de vue contradictoires se sont fait jour autour du projet : certains scientifiques de haut niveau préconisaient une coopération pour aider la Chine à améliorer sa capacité à faire face aux principales maladies infectieuses, tandis que des voix opposées craignaient qu’elle n’utilise les laboratoires P4 pour fabriquer des armes de guerre bactériologique.

Dans un article intitulé« Wuhan P4 Lab, bête noire des Anglo-Américains », Bierre affirme que dès le début, le projet a fait l’objet de fortes pressions de la part des États-Unis et que l’opposition américaine était fondée, non pas sur la sécurité du laboratoire mais sur des considérations idéologiques.

« La Chine, trop différente des pays occidentaux, pourrait être tentée d’utiliser ces connaissances à des fins militaires. »

Contraste entre les réalisations américaines et chinoises dans la lutte contre l’épidémie

Analysant les raisons de l’échec des États-Unis à lutter contre l’épidémie, Mme Bierre déclara à CYN que la prédominance de l’idéologie libérale-libertarienne, aux États-Unis, notamment au sein du parti républicain, était l’une des raisons qui empêchaient les États-Unis de lutter efficacement contre l’épidémie. Selon elle,

« les États-Unis confondent liberté politique individuelle et sécurité de la santé publique. Les grandes maladies infectieuses constituent une menace collective pour la société. Pour lutter et gagner, les citoyens doivent accepter que certains de leurs droits soient temporairement restreints et suivre les conseils du personnel médical. L’individualisme exacerbé des États-Unis explique pourquoi ils n’ont pas réussi à vaincre l’épidémie, pas plus qu’à empêcher la pauvreté de se répandre à travers le pays. »

« Contrairement aux pays qui ont choisi de vivre avec le virus et ont échoué dans leur lutte contre l’épidémie, certains pays, représentés par la Chine, ont prouvé que seule une stratégie proactive (0 Covid) peut réussir », a déclaré Bierre à CYD-China.com.

Selon elle,

« la Chine a été exemplaire dans la mobilisation de toutes les ressources pour lutter contre l’épidémie et dans l’utilisation des innovations scientifiques et technologiques : masques, tests d’acides nucléiques, isolement, vaccins, 5G, intelligence artificielle, télémédecine, construction d’hôpitaux d’urgence, etc. Tout cela a permis à la Chine de dépister et d’isoler, soigner à distance et hospitaliser les patients en temps voulu. »

En réponse à la récente recrudescence de l’épidémie en Chine, due aux importations en provenance de l’étranger, Mme Bierre a déclaré :

« Cela prouve que nous devrions écouter la Chine lorsqu’elle dit que nous sommes une communauté de destin. Pour vaincre l’épidémie, les pays doivent coordonner leurs politiques. »