Covid-19 : « faire payer la Chine », c’est préparer la guerre

jeudi 23 avril 2020, par Karel Vereycken

Unir les grandes puissances, leurs chercheurs et leurs peuples en les engageant dans un combat commun contre un virus qui menace leur santé, leur économie et leur avenir, quel esprit normalement constitué pourrait ne pas le souhaiter ?

Pourtant, pour le noyau dur de l’oligarchie financière, et je parle ici de ces intérêts prospérant sur le cadavre putride de l’Empire britannique et ayant élu domicile à la City de Londres et à Wall Street, c’est précisément cela qu’ils considèrent comme un cauchemar.

En effet, instaurer une détente, une entente et une coopération entre les Etats-Unis, la Chine, la Russie, l’Inde et d’autres pays désireux de s’y associer, mettrait fin à la fameuse « relation spéciale » permettant à cette oligarchie, par sa mainmise sur les services de renseignements, la machine de guerre américaine et les grands médias, de sanctuariser son pouvoir.

Pire que le retour de la Russie sur la scène mondiale, voir émerger cette Chine, qui a été capable, grâce aux immenses sacrifices consentis par son peuple, de limiter le nombre de cas et de morts du Covid-19 en mobilisant le meilleur de ses ressources humaines et sanitaires au profit du reste du monde, alors que les Etats-Unis et le Royaume-Uni manquent cruellement des moyens les plus élémentaires pour faire face, leur est totalement insupportable.

Le rapport de la Henry Jackson Society

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HJS

C’est de ce point de vue qu’il faut considérer le rapport publié le 5 avril par la Henry Jackson Society (HJS), un cercle de réflexion néoconservateur basé à Londres, accusant le Parti communiste chinois (PCC) d’avoir caché la gravité de l’épidémie de coronavirus.

La HJS invite vivement les pays membres du G-7 à réclamer jusqu’à 4000 milliards de compensations financières pour les dommages causés par la pandémie. Et si elle était reconnue coupable au terme d’une telle procédure judiciaire, la Chine devrait payer des compensations évaluées par le Daily Examiner à 6000 milliards de dollars à l’échelle mondiale.

Cette institution regroupe le noyau dur des va-t’en guerre de l’establishment anglo-américain. On y trouve une belle brochette de grosses pointures des services de renseignement américain et anglais, notamment l’ancien patron de la CIA James Woolsey ou celui du MI-6, Sir Richard Dearlove, qu’on a vu à la manœuvre dans le Russiagate contre Trump ou encore l’affaire Skripal.

Un des fondateurs de la Henry Jackson Society (HJS), le maître-espion Sir Richard Dearlove, ancien patron du MI6 (renseignement extérieur).

Des hommes politiques, des spécialistes de la défense, des journalistes et des universitaires Tory y côtoient aussi bien les élus travaillistes autour de Tony Blair, que la crème de la crème des néoconservateurs américains, passés du Project for an American Century (PNAC) à la Henry Jackson Society. Ceux qui, dès 1998, bien avant les attentats du 11 septembre, proposait de « dégommer » Saddam Hussein, comme l’ancien assistant parlementaire du sénateur démocrate américain Henry « Scoop » Jackson, le néoconservateur Richard Perle par exemple.

Alan Mendoza, le fondateur et directeur exécutif de la HJS, est lui-même administrateur du « British-American Project », une association qui veille au grain en sélectionnant des élites compatibles avec cet establishment anglo-américain que Charles de Gaulle haïssait de toutes ses forces.

La HJS tire une partie de ses financements de la Fondation d’Edward Atkin, un millionnaire conservateur et climato-sceptique. L’autre source de revenus vient des American Friends of the Henry Jackson Society qu’anime la richissime Nina Rosenwald, une des fondatrices du Gatestone Institute, une autre pépinière des néoconservateurs américains fréquentée par Daniel Pipes, Henry Kissinger, Geert Wilders, John Bolton et l’auteur britannique Douglas Murray.

En 2017, la presse anglaise a révélé que la HJS recevait 10000 livres par mois du gouvernement japonais pour mener des campagnes anti-chinoises. Le gouvernement japonais s’inquiétait des bonnes relations entre la Chine et le Royaume-Uni et voyait d’un très mauvais œil le projet sino-français de construction d’un réacteur nucléaire EPR à Hinckley Point...

Le bouc émissaire chinois

Alors que la pandémie ne fait que démarrer, le rapport de 44 pages de la HJS, co-écrit par Matthew Henderson, un ancien haut fonctionnaire du Foreign Office, Alan Mendoza, le fondateur et directeur exécutif de la HJS, et d’autres, exige de toute urgence une enquête sur la « culpabilité potentielle » de la Chine, accusée, sur la base d’hypothèses avancées par un article paru le 13 mars dans le journal hongkongais South China Morning Post, d’avoir « dissimulé des informations sur l’épidémie » et d’avoir « violé le Règlement sanitaire international de l’OMS », puisque

la prise en charge tardive de la maladie par le gouvernement chinois et le fait de ne pas communiquer correctement des informations à l’OMS ont enfreint les articles 6 et 7 du Règlement sanitaire international (RSI), un traité dont la Chine est signataire et légalement tenue de le respecter.

Si notre santé est par terre, c’est la faute à Beijing

Cette astuce permet de désigner le bouc émissaire parfait (la Chine) puisque, au lieu d’être la conséquence de décennies de politiques ultra-libérales ayant ravagé le système de santé et de recherche occidental, c’est exclusivement la « prise en charge tardive » de l’épidémie par la Chine qui expliquerait l’impréparation totale et l’absence de toute prise en charge sérieuse de l’épidémie par l’ensemble du monde occidental à partir du 25 janvier, jour où l’OMS a clairement sonné le tocsin !

Et une fois qu’on a démontré que la Chine a violé le RSI, il devient facile de la rendre responsable des énormes pertes humaines que le reste du monde a subies et des milliers de milliards de dollars de dommages encourus !

Sans hésitation, la HJS invite les Etats et les individus, victime du Covid-19, à introduire au plus vite des recours juridiques devant une dizaine d’instances dont l’ONU, l’OMC, la Cour internationale de justice ou encore la Cour internationale d’arbitrage. Le rapport suggère même que des individus pourraient poursuivre l’État chinois devant les tribunaux de Hong Kong, ceux du Royaume-Uni ou devant les cours fédérales américaines ! Et si la Chine refuse de dédommager les victimes ou les Etats, ceux-ci pourraient saisir ses avoirs !

L’Organisation mondiale de la santé

Le Dr Bruce Aylward, qui dirigeait la mission de l’OMS en Chine.

Évidemment, les auteurs du rapport n’épargnent pas l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dont le directeur général, l’éthiopien Tedros Ghebreyesus, est accusé de collusion avec la Chine, pays qui entretient d’excellentes relations avec son pays d’origine et qui a été son principal soutien lors de son élection à la tête de l’OMS en 2017.

A cela s’ajoute que l’OMS n’est autorisée à travailler qu’avec des pays reconnus par l’ONU. L’OMS étant une agence onusienne, dont 40 % du budget est couvert par les Etats-Unis, premier contributeur international, Taïwan, qui n’a pas de siège à l’ONU, est tenue à l’écart de ses conférences et communiqués.

En page 18, le rapport de la HJS s’offusque des conclusions d’une mission de l’OMS, de retour de Chine où elle s’est rendue pour évaluer la situation. Selon les membres de cette mission, la Chine a eu « une approche rigoureuse et compétente » de l’épidémie.

24 février 2020, le Dr Bruce Aylward, qui dirigeait la mission, avait affirmé que l’attitude de la Chine avait été une attitude exemplaire dont le monde pouvait beaucoup apprendre.

Et le 30 janvier 2020, le directeur général de l’OMS avait déclaré devant les journalistes, qu’il fallait

féliciter le gouvernement chinois pour les mesures extraordinaires qu’il venait de prendre pour contenir l’épidémie. Il y aurait, à cette heure, sans doute beaucoup plus de cas à l’étranger, et sans doute de morts, si le gouvernement chinois n’avait pas fait ces efforts et accompli ces progrès pour protéger leur population et la population mondiale. La vitesse à laquelle la Chine a vu ce qu’il se produisait, a isolé le virus, a séquencé le génome et l’a partagé avec l’OMS et le monde, a de quoi impressionner, et dépasse tous les qualificatifs. Idem pour son engagement pour la transparence. 

Or, pour Mike Pompeo, le belliqueux secrétaire d’Etat américain, le fonctionnement de l’agence illustre une forme de corruption devenue intolérable dans le contexte du coronavirus. « Ceux qui n’ont pas agi comme il fallait, qui n’ont pas partagé des informations comme il le fallait, devront rendre des comptes », a-t-il averti.

Comme le prétend le Département d’État américain, sur des affirmations infondées dont certaines en provenance de Taïwan, la Chine « savait » dès début janvier que le virus se transmettait de personne à personne. En refusant de le reconnaître, la Chine aurait fait perdre un mois de préparation au monde entier. Certes, aujourd’hui, avec le recul, les chercheurs chinois affirment avoir identifié des patients qui, en novembre 2019, avaient les symptômes que l’on sait aujourd’hui être ceux du coronavirus. Cela fait partie de leur enquête épidémiologique mais cela ne démontre aucunement qu’il y ait eu une volonté de dissimulation.

Pourtant le président Trump vient de suspendre la contribution américaine à l’OMS pour les six prochains mois. Quant au Sénat des Etats-Unis, il a ouvert une enquête sur son fonctionnement et les actions de son directeur général.

A cette campagne grotesque et honteuse vient de s’ajouter, notamment sous la forme des affirmations assez fantaisistes du Pr Luc Montagnier, donnant une soi-disant caution scientifique aux délires de Mike Pompeo, la rumeur selon laquelle le coronavirus se serait, volontairement ou par accident, échappé de l’Institut de virologie de Wuhan que gère l’Académie chinoise des Sciences.

Cette institution remarquable est dotée depuis quelques années d’un laboratoire de bio-sécurité dit « P-4 » (pathogènes de niveau 4), construit en collaboration avec l’Institut Mérieux (le P-4 français) et, en partie, avec des financements américains. Ses chercheurs comptent déjà parmi les meilleurs du monde. Ce sont eux qui ont identifié le nouveau coronavirus lorsqu’il apparut en Chine, et en ont rendu accessible au monde entier le génome, qu’ils sont parvenus à séquencer en un temps record. Ce sont encore eux qui travaillent d’arrache-pied sur un vaccin. Et ce sont eux qu’on accuse d’être les empoisonneurs de la planète ?

Tout ceci est aussi honteux que grotesque et nous rappelle ce que disait en son temps le ministre de la propagande d’Hitler, Joseph Goebbels : « Plus le mensonge est gros, mieux il passe. »

Ce qui est certain, c’est que le rapport de la HJS est un produit digne des pires opérations d’Allen Dulles pendant la Guerre froide. Il a donné le signal à une campagne mondiale visant à salir la Chine, à obtenir la démission de son Président et à légitimer l’idée d’un conflit militaire contre elle dans l’opinion publique.

Voici les premières métastases de cette campagne :

Au Royaume-Uni :

Titre dans la presse britannique : "La Chine nous doit 351 milliards de livres sterling".

Toute la presse conservatrice a donné un écho favorable au rapport de la HJS. Quinze élus conservateurs, dont plusieurs anciens ministres, ont écrit à Boris Johnson pour exiger qu’il demande un dédommagement de 351 milliards de livres sterling et qu’il « repense » ses relations avec Beijing. Les services secrets américains se plaignent amèrement que Boris Johnson ait refusé d’exclure le géant chinois des télécoms pour équiper le Royaume-Uni en 5G. Ce qui fait dire à Kerry Brown, directeur du China Research Institute du King’s College de Londres, que « ces chercheurs de droite de la HJS trouvent des échos chez des politiciens en Grande-Bretagne, qui cherchent un bouc émissaire pour leur incompétence ». Sur le site Strategic Culture, un des fondateurs de la HJS, le consultant et très respecté chercheur en sciences politiques Matthew Jamison, qui a coupé tout lien avec ce think tank, avait écrit le 7 janvier 2019 que « la Henry Jackson Society organise depuis un certain temps des événements à la Chambre des communes et publie des documents politiques propageant le sectarisme anti-chinois le plus grossier, le plus primitif et le plus stupide ». Il souligne que « la Henry Jackson Society ne compte aucun spécialiste de la Chine ni de l’Asie, et n’a aucune expérience ou expertise dans le domaine de la Chine et de l’Asie en général ».

En Australie :

Plus prudent, l’Australie a appelé le 19 avril à l’ouverture d’une enquête indépendante sur la lutte mondiale contre la pandémie de nouveau coronavirus et sur la façon dont l’OMS a géré la crise. La ministre australienne des Affaires étrangères Marise Payne a affirmé que son pays réclamerait notamment une enquête sur la manière dont la Chine a géré l’épidémie à Wuhan, la ville où est apparu le Covid-19 à la fin de l’année.

En Allemagne :

Titre de l’article du Bild Zeitung allemand : ce que la Chine nous doit miantenant.

Julian Reichelt, le rédacteur-en-chef du Bild Zeitung, le tabloïd sensationnaliste hélas lu par 2 millions d’Allemands, a publié le fac-similé d’une facture de 130 milliards de livres sterling que Beijing « doit » à Berlin, suite à l’impact de la pandémie de coronavirus. « Xi Jinping, votre gouvernement et vos scientifiques devaient savoir depuis longtemps que le coronavirus est hautement infectieux, mais vous avez laissé le monde dans l’ignorance à ce sujet », écrit Reichelt, qui ne s’est même pas donné la peine de convertir la somme qu’il réclame en euros tellement il baigne dans le bain anglophile. C’est dans ce contexte que, lors d’une conférence de presse le 20 avril, la chancelière allemande Angela Merkel a appelé le gouvernement chinois à être le plus transparent possible sur « la genèse » du Covid-19.

Aux Etats-Unis :

  • Déjà, fin mars,

    dans un rapport classé secret, la CIA et d’autres responsables des services de renseignement ont affirmé que la Chine a menti sur le nombre de cas de Covid-19 qu’ils pensent être bien supérieur que ce que disent les chiffres officiels.

  • Le 15 avril, confronté à l’explosion du nombre de cas et de morts aux Etats-Unis, Donald Trump, pour faire oublier ses propres légèretés a accusé la Chine et l’OMS de la tragédie qui s’abat sur son pays. Or, comme le note Le Monde du 16 avril, « Trump est particulièrement mal placé pour décider de punir l’OMS sous prétexte qu’elle a « gravement failli dans la gestion » de la pandémie et qu’elle en a « dissimulé la propagation », lui qui a maintenu que la situation était sous contrôle aux Etats-Unis jusqu’à ce qu’il lui devienne impossible de nier l’évidence. »
  • Le sénateur républicain de l’Arkansas, Tom Cotton, compte introduire une loi au Sénat qui vise, sans ironie, de « mettre la Chine en quarantaine » pour protéger « le monde civilisé »
    Un ancien membre des forces spéciales recyclé en politique, le député républicain du Texas, Dan Crenshaw, visiblement en guerre avec le parti communiste chinois.
  • Pour sa part, le jeune sénateur républicain Josh Hawley de l’État du Missouri et d’autres membres du Congrès ont déposé le 14 avril un projet de loi qui, selon le site de Hawley, « vise à priver la Chine de son immunité souveraine et créerait un droit d’agir contre le Parti communiste chinois pour des actions inacceptables comme réduire au silence les lanceurs d’alerte ou retenir des informations essentielles sur le Covid-19 ». La loi autoriserait même les tribunaux américains à saisir des avoirs sur les comptes de l’État chinois pour compenser les victimes de la pandémie.
  • Par ailleurs, Eric Schmitt, l’attorney général du Missouri, a ouvert devant une cour du district une procédure contre trois ministères, deux collectivités locales et deux laboratoires chinois, et même contre le Parti communiste chinois ! Au Mississippi, une procédure identique est en cours.
  • En Floride, le Berman Law Group, qui annonce agir au nom de 10 000 personnes, lance un recours collectif (« class action lawsuit »), contre le PCC et diverses institutions chinoises dont le gouvernement de Wuhan. Au cœur de cette croisade anti-chinoise, Jeremy Alters, un avocat spécialisé dans la collecte de fonds pour Obama et le Parti démocrate.
  • Au Nevada et au Texas, des procédures du même type ont été lancé.

En Israël :

En Israël, c’est l’ONG israélienne Shurat HaDin qui annonce vouloir poursuivre la Chine et réclamer des compensations. Cette ONG poursuit généralement en justice des groupes ou gouvernements accusés d’actions terroristes. Cependant, l’organisation a expliqué que de la même manière que les pays ne peuvent réclamer l’immunité et se cacher derrière leur souveraineté quand il s’agit de répondre de leurs actes, la Chine doit rendre des comptes pour ses échecs à contenir la propagation de l’épidémie. L’ONG a indiqué que la plainte est déposée aux Etats-Unis car la plupart des autres pays redoutent des mesures de rétorsion du mastodonte chinois.

En Inde :

La chaîne de télévision The World is One Network (WION), informe quotidiennement sur toutes les initiatives au niveau mondial, visant « à faire payer la Chine » à partir des allégations frauduleuses du dossier de la HJS.

En France :

Dans une opinion parue dans Le Figaro du 14 avril 2020, Renaud Girard regrette qu’on ne pourra pas faire payer la Chine :

« En développant son pharaonique projet commercial de « nouvelles routes de la soie », le président Xi Jinping nous avait promis un scénario gagnant-gagnant. Or, la mondialisation à la chinoise se traduit aujourd’hui par un sinistre d’ampleur mondial parce que le PCC a refusé de prendre en compte des éléments sanitaires et épidémiologiques cruciaux, fort anciens et bien connus. Il serait donc légitime que la Chine accorde des compensations financières aux États touchés par la pandémie. Ce malheur planétaire n’offre-t-il pas une belle occasion d’introduire en droit le principe d’une « responsabilité internationale » ? De même que les entreprises se sont vues imposer le principe du pollueur-payeur, il ne serait pas anormal que les États doivent aussi payer quand, refusant de tenir compte des alertes qui leur sont prodiguées, ils commettent des erreurs qui aboutissent à des désastres. Le problème est qu’il n’existe aucune institution au monde capable de fixer le montant d’une telle indemnité globale puis de l’imposer à un pays aussi puissant que la Chine. »

Compensations ?

Si Pompeo et Trump ont employé pendant longtemps le terme « virus de Wuhan » pour désigner le Covid-19, le grand magazine scientifique de référenceNature a eu la décence de présenter ses excuses pour avoir utilisé cette formulation.

Par ailleurs, jamais dans l’histoire du monde, il n’a été réclamé de « compensations » à un pays ou à un groupe ethnique, en raison d’une situation sanitaire qui se serait produite sur son territoire.

A-t-on réclamé des compensations aux Etats-Unis en 2008, pour les milliers de milliards de dollars de pertes infligés à l’économie mondiale après la faillite de Lehman Brothers ?

Faut-il faire payer les Etats-Unis pour les millions de morts provoqués par la « grippe espagnole » de 1918 ? Aujourd’hui, les spécialistes nous disent que cette grippe est d’abord apparue au Kansas, où elle contamina de jeunes soldats américains regroupés pendant trois mois dans des camps de formation militaire, à raison de 50 000 à 70 000 individus, avant de traverser le pays et de s’embarquer pour l’Europe. L’Espagne, qui n’était pas impliquée dans les opérations militaires, fut le seul pays à rapporter l’expansion de l’épidémie, d’où le nom de « grippe espagnole » !

Cabinet noir mondial ?

« Armes de destruction massive » en Irak, Russiagate, « affaire Skripal », prétendu antisémitisme de Jeremy Corbin, affaire Huawei, comme nous l’avons documenté dans notre enquête sur la HJS, avec Sir Richard Dearlove, l’ancien patron du MI6 britannique, à la manœuvre, il s’agit sans doute de la plus vaste fabrique d’infox des temps modernes.

En désignant cette fois-ci la Chine comme l’ennemi à abattre, les officines des pays appartenant aux « Five Eyes » (USA, Royaume-Uni, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande), constitué en véritable « cabinet noir », s’ingèrent directement dans le processus démocratique de nos pays. Chancelant au bord de la plus grande faillite de l’histoire, les intérêts qui les pilotent, si l’on n’y met pas un terme, risquent de nous conduire rapidement à ce qui ne sera plus un remake de la Guerre froide, mais une guerre surchauffée.