Déclaration de S&P

Coronavirus : 5 mesures économiques pour riposter face à l’épidémie

samedi 29 février 2020

Déclaration de Solidarité & Progrès

5 mesures économiques pour riposter face à l’épidémie du coronavirus

Paris, le 29 février 2020 — Freiner et éviter autant que possible l’extension de l’épidémie du coronavirus, tout en se mettant en ordre de bataille pour accueillir les malades, est désormais la priorité pour tous les gouvernements du monde.

Or, si la mobilisation sanitaire et médicale est déclarée, rien n’est dit sur les mesures économiques d’urgence qu’il faudrait prendre, pour la simple raison qu’elles remettraient en cause le modèle financier et économique de la doxa néo-libérale qui, en vue d’un profit financier immédiat, toujours plus grand et plus spéculatif, a rongé notre substance productive depuis la fin des années 1970.

Parmi ces mesures :

  1. Acceptation immédiate des demandes des professionnels de la santé (collectifs inter-urgences et inter-hôpitaux) permettant d’arrêter la fermeture des services et des lits ;
  2. Lancement d’un grand programme d’investissement et d’embauche permettant la mise à niveau indispensable de nos infrastructures de santé, suppression définitive de la tarification à l’acte (T2A) et de toute autre forme de dictature comptable ;
  3. Décision immédiate d’une relocalisation (en France ou dans des pays proches) de capacités de production de masques chirurgicaux et de principes actifs médicaux (actuellement, 80 % des médicaments consommés en Europe utilisent des principes actifs produits en Asie). Cela implique, du moins pour un certain nombre de secteurs stratégiques, la reconstitution de stocks physiques et une remise en cause du modèle de gestion « à flux tendus » des chaînes de production.
  4. Des mesures drastiques visant à renforcer la défense immunitaire des personnes les plus à risques : guerre à la paupérisation, annulation de la réforme par points des retraites, relèvement immédiat des minima sociaux et du niveau des retraites les plus faibles ; un plan d’urgence pour le logement et l’hébergement d’urgence des sans-abris, etc.
  5. La fin de l’impunité du monde financier. Une réforme bancaire permettant de mettre fin aux « régimes spéciaux » accordés aux grandes banques « universelles », en mettant fin au soutien implicite mais automatique de l’État dont elles jouissent pour leurs opérations spéculatives, et la création d’une Banque nationale digne de ce nom pour redonner enfin à la puissance publique les moyens de son action, et nous libérer du chantage à la dette.

A cela s’ajoute l’impératif d’une coopération internationale renforcée : convoquer d’urgence une rencontre au sommet des présidents et chefs d’Etats des grandes puissances comme le réclame l’appel de l’Institut Schiller (à signer en ligne).

Le combat pour la santé publique forme un tout, dont la cohérence est une condition essentielle du succès.