Allemagne/élections : le Büso à l’assaut du Bundestag !

mercredi 18 septembre 2013, par Johanna Clerc

Le 22 septembre auront lieu les élections allemandes pour le Bundestag. Alors qu’Angela Merkel fait tout pour éviter les questions fondamentales, les 38 candidats de notre parti frère, le Büso, font campagne dans six Länder. Entretien pour notre journal Nouvelle Solidarité avec Kasia Kruczkowski, candidate dans la deuxième circonscription du Land de Essen.

Le message du Büso : « Le bien commun plutôt que le fascisme ! Le Glass-Steagall maintenant ! »

Quel est votre message pour ces élections ?

Sortir de la crise nécessite une détermination absolue à rompre avec l’idéologie verte décroissante, le libre-échange et le fascisme financier qui les accompagne. Le plus important pour cela est d’établir un système de séparation bancaire sur le modèle du Glass-Steagall. Le secteur bancaire retrouvera alors le caractère respectable des « banques industrielles » et les financiers ne pourront plus piocher dans l’épargne privée pour spéculer ou sauver les spéculateurs comme à Chypre. Les banques d’affaires insolvables seront mises en faillite. Puis nous créerons du crédit productif pour nourrir l’économie réelle existante, et développer une nouvelle économie, comme l’esquisse notre vidéo « une vision pour l’avenir ».

Dans quel contexte politique se déroule cette élection ?

C’est un moment très tendu ! Tous les évènements dont le Büso a averti, le danger de guerre et l’écroulement complet du système financier international en particulier, se précipitent sur nous à toute allure. Aucun homme raisonnable ne peut encore croire les gardiens du temple qui expliquent que la crise sera bientôt finie ou, du moins, qu’il y a une volonté sérieuse de la résoudre.

Comment a-t-on réagi en Allemagne aux menaces d’attaque contre la Syrie de la part des Américains, des Anglais et des Français ?

Au regard du danger grandissant que la crise au Moyen-Orient n’aboutisse à une guerre mondiale thermonucléaire, les campagnes des partis représentés au parlement jusqu’à maintenant ressemblent à de mauvais contes de fée. Ils propagent leur idéologie comme si l’Allemagne se trouvait dans un vide historique et stratégique total. La population allemande ne veut pas d’intervention militaire, elle comprend vite où sont les causes du problème, et qu’il ne pourra être surmonté que par un plan de paix.

En France, l’Allemagne est souvent présentée comme un modèle à suivre pour la politique de l’emploi. Quelle est la situation économique et sociale ?

C’est en Rhénanie du Nord-Westphalie que l’on peut voir de la manière la plus criante les conséquences dévastatrices de la politique de désindustrialisation. Cette région était à l’époque animée d’un esprit pionnier, où l’augmentation de la productivité et le bien-être de la population étaient l’objectif déclaré de l’économie. Mais depuis la dernière décennie, la région a pris une tout autre direction, fixée par l’idéologie verte, qui relègue déjà pratiquement au passé l’Allemagne en tant que plus important site industriel de l’Europe. Sur les cinq dernières années, ce sont plus de 37 000 dossiers de mise en règlement judiciaire qui y sont déposés chaque année, dont un tiers concerne des entreprises. C’est un symbole de ce qui attend les autres régions aussi, avec l’endettement catastrophique des communes, le fort taux de chômage, la paupérisation de la population et les coupes drastiques dans la santé et le système social.

C’est le résultat de la politique partagée par les différentes couleurs politiques, qui a transformé les emplois qualifiés bien payés des secteurs productifs, générateurs de vraie richesse, en jobs mal payés dans les services.

Quelles étaient les conditions requises pour pouvoir présenter des candidats ?

En quelques semaines, nous avons dû rassembler pour chaque Land 2000 signatures de soutien de citoyens, ainsi que 200 pour chaque candidat.

A quoi ressemble votre campagne sur le terrain ?

Nous intervenons dans les évènements organisés à l’occasion des élections, nous tenons tous les jours des tables d’information dans la rue, avec distribution de tracts, et nous contactons les gens de toutes les manières possibles pour contourner la faible couverture que les médias nous accordent.

Comment les Allemands réagissent-ils à ces élections ?

« Quelle campagne ? » La plupart sont très choqués de voir qu’il n’existe pas de vraie campagne, car tous les partis établis restent dans le même cadre idéologique systématique qui arrange le monde de la finance. Même ceux qui ont l’habitude de voter pour le moindre mal le remarquent. Beaucoup sont enthousiasmés par notre approche et notre programme de reconstruction économique, qui les inspirent et les poussent à s’activer eux-mêmes.

Sont-ils prêts à s’attaquer à la finance ?

Les citoyens sont en colère contre les pratiques débridées des banques, mais beaucoup adoptent une attitude impuissante : « On ne peut rien faire ! Ils sont trop puissants ! » Or c’est justement à cela que s’attaque la séparation des banques ! Quand on explique aux gens pourquoi ce concept simple est le premier pas nécessaire, beaucoup s’étonnent que ce combat, pleinement en cours aux États-Unis et en Europe (Italie, Suisse), ne soit pas encore massif en Allemagne.

En France, beaucoup de citoyens n’ont plus confiance en leurs hommes politiques, est-ce pareil en Allemagne ?

Bien sûr ! Malheureusement, chez beaucoup cela s’exprime par le pessimisme et l’apathie. Mais quand la direction politique ne prend plus en compte la volonté du peuple, c’est le devoir du citoyen que de devenir actif. De plus en plus d’hommes et de femmes y sont prêts en Allemagne.

Un message pour les Français ?

L’Europe n’a pas besoin d’une élite financière qui nous dicte la marche à suivre, mais d’Etats-Nations qui redeviennent souverains et s’engagent mutuellement dans un programme de développement international. Sur cette base, la coopération de la France et de l’Allemagne peut faire naître l’Europe des patries, une véritable vision d’avenir. En Allemagne, c’est le Büso, avec Helga Zepp-LaRouche, qui porte cette vision, en France, S&P avec Jacques Cheminade. Alors rejoignez-nous !

Propos recueillis par Johanna Clerc

« Une vision pour l’avenir », vidéo de campagne du Büso (VF)

Lien de la vidéo : solidariteetprogres.org/futur-allemagne-nucleaire-fusion