Conscient que la majorité des Français n’est pas d’accord avec ces choix, le gouvernement s’est d’abord voulu rassurant : non, les épargnants français ne seront pas ponctionnés pour financer ce réarmement ! Il s’agit uniquement d’orienter des fonds d’épargne vers des investissements dans les industries de la défense pour qu’elles puissent démarrer ou augmenter leur production. Sauf que… pour ce qui est des fonds d’épargne réglementée privilégiés des Français : les livrets A, LDDS, ou le LEP, ces fonds, investis à 60 % par la Caisse des dépôts et consignations (CDC), et à 40 % par les banques qui les émettent, ont pour vocation d’être employés pour financer le logement social, ou des investissements dans les infrastructures publiques ! Voilà ce qui constitue un dévoiement des objectifs désignés par les législateurs.
Or, le ministre de l’Économie, Eric Lombard, vient d’annoncer ce 20 mars, au cours d’une réunion à Bercy qui a rassemblé des entreprises de la défense et des investisseurs, la décision du gouvernement d’injecter 1, 7 Mds € d’argent public, venant de la CDC et de BPIFrance, dans les capitaux propres des industries de la défense pour leur permettre d’augmenter considérable leur production d’armements ! En plus, a déclaré Eric Lombard à TF1 « Les entreprises auront besoin d’à peu près 5 milliards de fonds propres, de capitaux nouveaux, d’argent des investisseurs publics et privés afin d’augmenter les chaînes de production et de se développer ». Il a aussi annoncé la création d’un fonds BPIFrance de 450 millions d’euros. Les Français pourront acheter des « tickets de 500 euros » chacun, et ces fonds seront bloqués pendant cinq ans.
Pour atteindre les 5 milliards, le gouvernement lorgne aussi sur les fonds d’épargne à long terme que sont l’épargne retraite (PER), l’épargne entreprise (PEE) ou l’assurance vie, en fonds euros (obligations du trésor) ou en unités de comptes (investissements plus lucratifs mais plus risqués), que les épargnants détiennent sur de longues durées, contrairement aux livrets d’épargne où chacun peut retirer son argent quand il veut.
Quelle autre différence avec les produits d’épargne populaires ? Eh bien, la taille du butin ! « Par rapport aux 600 Mds € de l’épargne dite réglementée, le potentiel est bien plus grand. L’encours de l’assurance vie vient en effet de passer la barre des 2000 Mds €, l’épargne salariale représente, elle, près de 200 Mds € et l’encours des plans épargne retraite, détenus par 11 millions de Français, atteint 119 Mds €. »
QUELS SONT CEPENDANT LES BESOINS REELS DE NOTRE PAYS ?
Ils se déclinent en quelques chiffres.
CHÔMAGE - 3 138 200 de chômeurs de catégorie A en janvier 2025, selon la Dares
PAUVRETÉ - 5,1 millions de Français vivent sous le seuil de la pauvreté.
SANS ABRI ET MAL LOGES - 350 000 sont sans abris, mais « 4 millions de personnes vivent dans des conditions extrêmes », selon la Fondation pour le logement des défavorisés.
MORTALITE ENFANTINE - 4,1 pour 1000 naissances en 2024.
PART D’EMPLOIS DANS L’INDUSTRIE - 13,3 % en France, 24,3 % en Allemagne
PART D’EMPLOIS DANS LES SERVICES - 80 % en France, 72 % en Allemagne
L’urgence ? Dire non à la guerre de l’OTAN contre la Russie. Retrouver notre souveraineté nationale et abandonner la logique de blocs. Rétablir notre industrie pour créer des emplois bien payés, grâce à des coopérations gagnant/gagnant avec les pays des BRICS (Chine, Inde, Russie et les autres pays du Sud planétaire).