Macron annonce enfin la construction de six réacteurs nucléaires. Une bonne nouvelle qui lance le grand défi mais reste empreinte de contradictions.
Des EPR pour relancer le nucléaire
S’exprimant à Belfort le 10 février 2022, Emmanuel Macron a confirmé qu’EDF construira six réacteurs de type EPR 2 dont le premier serait mis en service d’ici 2035. Des études portant sur huit autres EPR seront également menées.
L’ensemble représente un investissement d’environ 50 milliards d’euros. Plus de 30 000 recrutements, dont 5 000 ingénieurs, seront nécessaires pour conduire ce chantier à son terme.
EDF a également confirmé qu’elle allait racheter à General Electric l’unité stratégique fabriquant les fameuses turbines Arabelle indispensable pour nos centrales et nos sous-marins nucléaires.
Rappelons que Macron, lorsqu’il était ministre, avait permis de brader cette unité stratégique d’Alstom.
Durée de vie des réacteurs
Aujourd’hui, Macron déclare :
Ce dont on a besoin, et les conditions sont là, c’est de la renaissance de l’industrie nucléaire française.
Sans mentionner l’Autriche et l’Allemagne, il note également :
Certains pays ont fait le choix extrême de tourner le dos à l’énergie nucléaire. La France n’a pas fait ce choix.
Enfin, et c’est peut-être le revirement le plus important, Macron a déclaré vouloir prolonger la durée de vie des réacteurs actuels à plus de 50 ans, alors qu’il a acté en début de mandat la fermeture de deux réacteurs de la centrale de Fessenheim, arrêtés après... 42 ans de fonctionnement !
Un « en même temps » désastreux
Bien qu’il place l’énergie nucléaire au cœur de la volonté de la France de parvenir à la neutralité carbone, Macron veut « en même temps » accélérer le développement des énergies renouvelables dont l’intermittence et la faible densité posent de graves problèmes.
La France, pour se conformer aux obsessions climatiques de l’UE, va donc continuer à perdre beaucoup d’argent et d’énergie en décuplant sa capacité d’énergie solaire d’ici 2050 pour atteindre plus de 100 gigawatts (GW) et construire 50 parcs éoliens offshore d’une capacité combinée d’au moins 40 GW.
