Dire « non » à la folie guerrière de Pompeo contre la Chine

mercredi 5 août 2020

Chronique stratégique du 5 août 2020 (pour s’abonner c’est PAR ICI)

Face à l’escalade des tensions entre les États-Unis et la Chine, alimentée sciemment par les va-t-en-guerre anglo-américains, et en particulier par le fondamentaliste évangéliste Mike Pompeo, les dirigeants et les peuples du monde doivent prononcer un non ferme et résolu à une guerre dont personne ne sortirait vainqueur.

Image d’ennemi

Hong-Kong, Ouïghours, Covid… La campagne de propagande mensongère contre la Chine, qui va chaque jour crescendo, constitue bien le prélude – la phase de « guerre psychologique » – d’une véritable guerre. « Si le monde a appris quelque chose des périodes ayant précédé les deux guerres mondiales du XXe siècle, c’est qu’une telle construction systématique d’une image de l’ennemi fait toujours partie d’une préparation de guerre, écrit Helga Zepp-laRouche, dans le magazine EIR. Toutes les forces pacifiques du monde entier, y compris les États-Unis eux-mêmes, doivent contrer ce danger avant qu’il ne soit trop tard ».

Il est évident que personne ne pourrait sortir vainqueur d’une guerre entre les États-Unis et la Chine. Pourtant, certains sont assez fous pour la souhaiter, comme le souligne l’essayiste américain Patrick Lawrence dans une récente tribune : « des faucons rêveurs dans le genre de John Bolton, ou des dingues de la ‘fin des temps’ comme [le secrétaire d’État américain] Pompeo, semblent entretenir des fantasmes de conflit ouvert avec les Chinois ». Et ils sont prêts à tout pour cela, y compris à mentir comme des arracheurs de dents. Pompeo lui-même, qui s’est fait le propagateur en chef de la narration sur le « virus chinois », avait avoué, en avril 2019, devant les étudiants de l’université A&M du Texas, avoir « menti, (...) triché, (...) volé » lorsqu’il travaillait à la CIA (dont il a été le directeur en 2017-2018).

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Le mensonge sur les Ouïghours

Cette fabrication de l’image d’une Chine ennemie de l’Occident s’appuie sur une série de mensonges, dont l’énormité ne semble pas intimider les bien-pensants, qui se font un devoir de les propager sans aucun discernement. Outre l’idée que les Chinois auraient créé le Covid-19 dans un laboratoire de Wuhan et l’auraient sciemment laissé s’échapper, les médias occidentaux reprennent en boucle l’accusation sur le million de Ouïghours détenus dans des « camps d’internement », dans la province du Xinjiang. Ce mensonge est d’ailleurs le principal angle par lequel les médias français tentent actuellement d’attiser le sentiment anti-chinois en France. On dénonce même des « camps de travail forcé », et des appels au boycott ont été lancés contre les entreprises achetant des produits en provenance du Xinjiang. Ce qui est culotté quand on sait que dans les prisons américaines, les détenus doivent travailler pour presque rien

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Outre l’invraisemblance d’une telle accusation (imaginez une rafle d’un million de personnes sur une population de dix millions !), il faut savoir que l’homme qui l’a popularisée est un certain Adrian Zenz, comme l’a montré le site The Grayzone dans un article de décembre 2019. Zenz, que les médias occidentaux – comme par exemple le journal Libération – présentent comme un « spécialiste de la question Ouïghour », est en réalité un fondamentaliste évangélique qui croit qu’il a été envoyé par Dieu pour combattre la Chine. Ajoutons que cet envoyé divin se base sur des rapports rédigés par le « réseau des défenseurs chinois des droits de l’homme » (CHRD en anglais), une organisation d’opposants chinois en exil aux États-Unis, soutenus et financés par Washington, notamment via la National Endowment for Democracy (NED) – un paravent de la CIA impliqué dans la formation de jeunes « leaders démocratiques » et dans la fabrication de « révolutions de couleur », dans plusieurs pays d’Europe de l’Est, à Hong-Kong, au Venezuela, etc.

Comme l’a rappelé l’ambassadeur chinois à Londres Liu Xiaoming au cours d’une visio-conférence de presse, 60 pays ont apporté leur soutien à l’approche chinoise contre le terrorisme dans le Xinjiang par l’éducation et la formation professionnelle, lors de l’Assemblée générale de l’ONU de 2019, suivis en juillet 2020 par 46 pays membres du Conseil des Droits de l’homme. Et, répondant à ceux qui accusent la Chine de détruire les mosquées du Xinjiang, Liu a expliqué qu’il y a aujourd’hui 24 000 mosquées dans la province, soit une pour 530 Musulmans, « ce qui est supérieur au nombre d’églises par Chrétien au Royaume-Uni ».

Point de non-retour

Ces dernières semaines, les événements se sont précipités. Les 22 juillet, le Département d’État de Mike Pompeo a ordonné la fermeture du consulat chinois de Houston, forçant la Chine à répondre en ordonnant la fermeture du consulat américain de Chengdu. Dans le même temps, le Canada, la Grande-Bretagne et la Nouvelle-Zélande ont suspendu leurs traités d’extradition avec Hong-Kong, en protestation contre la nouvelle loi de sécurité de Beijing dans l’ancienne colonie britannique, forçant la Chine à prendre des mesures réciproques. Tout cela dans un contexte où, depuis début juillet, deux porte-avions américains effectuent les exercices les plus importants jamais réalisés en mer de Chine méridionale, en pure provocation, à proximité des exercices de la marine chinoise.

Une étape supplémentaire a été franchie avec le discours du 23 juillet de Mike Pompeo, prononcé à la Bibliothèque présidentielle Richard Nixon à Yorba Linda, en Californie. Revenu remonté comme un coucou de son voyage à Londres, Pompeo a appelé à une rupture totale avec la Chine et à la création d’une « alliance anti-Chine ». Le secrétaire d’État américain a déroulé sa vision apocalyptico-paranoïaque sur les ambitions maléfiques d’une Chine qui, emmenée par « un régime marxiste-léniniste » et « un général Xi Jinping, prophète d’une idéologie totalitaire en faillite », serait déterminée à nuire aux États-Unis et au « monde libre »…

Le changement de ton des autorités chinoises, qui étaient restées jusqu’à présent relativement calmes et diplomatiques face aux provocations occidentales, montre que nous nous approchons dangereusement du point de non-retour. Le 27 juillet, Wang Wenbin, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a en effet qualifié de « dérangés » et « démentiels » les propos de Pompeo. « Nous appelons tous les pays et toutes les personnes amoureux de la paix à se lever pour dire non à la folie de Pompeo et de ses cohortes, qui mettent en péril la paix mondiale », a-t-il déclaré. Soulignant que l’incitation à la haine et au conflit, manifeste dans cette idée de « coalition anti-chinoise », va à l’encontre de la roue de l’histoire, Wang a affirmé : « la Chine n’a pas l’intention de changer les États-Unis, et les États-Unis ne pourront certainement pas altérer la Chine. Nous aimerions développer les relations sino-américaines, à travers la coordination, la coopération et la stabilité, mais nous rejetons toute forme d’intimidation et d’injustice ».

Solidarité & progrès et l’Institut Schiller international poursuivent leurs efforts afin d’amener les forces attachées à la paix mondiale – et en premier lieu les États-Unis – à s’associer pour enrayer cette dynamique de guerre.

Il doit être clair pour toute personne réfléchie que l’avenir du monde dépendra de la façon dont les États-Unis répondent à l’inévitable montée de la Chine, écrit Helga Zepp-LaRouche : s’il vont tenter de l’empêcher, ce qui ne peut que conduire à la troisième guerre mondiale, ou s’ils réuniront les deux plus grandes économies du monde, pour qu’elles coopèrent avec le reste du monde afin de relever les grands défis tels que la pandémie, la crise économique, la faim et la pauvreté dans le monde. La dangereuse campagne de haine de Pompeo contre la Chine doit être repoussée.

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