Feuille de route

Pistes essentielles pour vaincre la pandémie de COVID-19

lundi 23 mars 2020

[sommaire]

COVID-19 : grands axes d’une vraie mobilisation de santé publique

  • CONFINEMENT TOTAL : arrêt des activités économiques non essentielles et des transports en commun. Coordonné par l’Armée, ravitaillement de la population par les collectivités territoriales, la grande distribution et les restaurants d’entreprise ;
  • DEPISTAGE DE MASSE permettant d’identifier les malades, d’isoler les personnes contagieuses et de suivre la progression de l’épidémie. Production de réactifs pour les tests ;
  • MASQUES : fourniture de masques au personnel soignant et des EHPAD, aux forces de l’ordre et à tous ceux impliqués dans la chaîne logistique ;
  • LITS ET RESPIRATEURS : augmentation du nombre de lits en soins intensifs équipés de respirateurs, notamment en aménageant des centres d’exposition ou de congrès, installation d’hôpitaux de campagne et de constructions modulaires ;
  • MEDICAMENTS : traiter dès maintenant, en urgence, avec l’hydroxychloroquine associée à l’azithromycine dès la phase initiale de contamination, sous contrôle médical rigoureux, en attendant les résultats des essais cliniques européens ;
  • MOBILISATION INDUSTRIELLE et réquisitions pour produire, en quantité suffisante, des masques, respirateurs, principes actifs pour les tests et médicaments anesthésiques. Arriver à une production nationale suffisante avant la fin de l’année.

Cette guerre est une guerre mondiale. Dans l’univers libre, des forces immenses n’ont pas encore donné. Un jour, ces forces écraseront l’ennemi. Il faut que la France, ce jour-là, soit présente à la victoire. Alors elle retrouvera sa liberté et sa grandeur. (Charles de Gaulle, Appel du 18 juin 1940)

Pistes essentielles pour vaincre la pandémie de COVID-19 - Feuille de route présentée par Solidarité & Progrès

Mis à jour le 31 mars, ce texte, écrit le 23 mars, a été envoyé aux conseillers scientifiques et sanitaires de la Présidence de la République ainsi qu’aux députés, sénateurs et maires de France. Sapeurs-pompiers, médecins urgentistes, infirmiers et infirmières le recevront tout comme les industriels et entrepreneurs travaillant dans les secteurs stratégiques pour cette mobilisation. Libre à chacun d’en assurer une diffusion encore plus massive.

Préalable

Le président Macron a déclaré que la France était en guerre contre le COVID-19. L’ennemi qu’il désigne ainsi a effectivement montré sa puissance et sa capacité à mettre en péril les fondations de notre pays. La volonté affichée par le président de la République pour combattre la pandémie s’est essentiellement traduite par deux grandes mesures : le confinement partiel et la fermeture des écoles.

La forte propagation du COVID-19 ces deux dernières semaines et le nombre de décès (qui jusqu’ici ne recensait que les décès en milieu hospitalier) montrent que ces mesures, à elles seules, ne sont pas à la hauteur du défi. La mobilisation industrielle décrétée depuis lors est à la fois tardive et insuffisante. La guerre a été lancée, mais en envoyant au front une armée qui doit combattre pieds nus et avec des lance-pierres.

I. URGENCE SANITAIRE

La santé de la population est prioritaire sur toute autre considération. Il est illusoire de vouloir sauver l’économie sans sauver d’abord les vies humaines.

L’urgence sanitaire commence avec les soignants qu’il faut protéger car ils sont en contact direct avec la maladie. Ils sont les premiers à réclamer un confinement total, pour éviter la saturation des hôpitaux. Leur mission exige des moyens matériels qui doivent leur être fournis coûte que coûte : masques FFP2, gants, surblouses, charlottes, combinaisons intégrales et lunettes. Quand bien même ces équipements peuvent faire la différence entre la vie et la mort, ils ne doivent pas faire oublier le manque de matériel pour les malades. Le pont aérien avec la Chine, tardif mais nécessaire, n’est qu’un premier pas – insuffisant – pour protéger ceux qui doivent l’être.

Il faut fournir des masques, des gants et du gel hydroalcoolique à toutes les catégories de personnels en contact avec le public et potentiellement exposées au virus :

  • aides-soignants, personnels des EHPAD ;
  • policiers, gendarmes, pompiers, agents de sécurité ;
  • caissiers, commerçants, livreurs, routiers ;
  • éboueurs, agents de nettoyage, militaires déployés en soutien ;
  • surveillants de prison, agents des pompes funèbres.

A. Assurer cinq grandes missions

  1. Dépister et soigner : avec l’ensemble des personnels soignants du public et du privé. Le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a souligné la nécessité absolue de tester pour savoir, suivre et intervenir. Ne pas le faire, au nom d’une pandémie qui s’étendrait « fatalement », revient à baisser les bras. Pour les soins, des lits supplémentaires doivent s’ouvrir de toute urgence afin d’éviter la saturation qui s’annonce ;
  2. Protéger et maintenir l’ordre : avec les élus locaux, la police, la gendarmerie et les pompiers ;
  3. Ravitailler : avec les collectivités locales, les employés du commerce et de la distribution, les livreurs et les routiers, l’armée assurant la coordination des moyens ;
  4. Assurer la propreté et l’hygiène publique : avec les éboueurs et les agents en charge du nettoyage de l’immobilier urbain ;
  5. Rechercher le remède : avec les chercheurs du public et du privé, l’Institut Pasteur devenant un centre de pilotage. De même pour la recherche d’un vaccin. La communauté internationale des chercheurs et des personnels médicaux donne une leçon aux Etats.

B. Mesures immédiates pour stopper la propagation

L’état d’urgence sanitaire voté le 21 mars par l’Assemblée nationale donne au gouvernement toute latitude pour prendre les mesures décisives qui s’imposent et procéder aux réquisitions de tous biens et services nécessaires afin de lutter contre la catastrophe sanitaire.

De ce fait, il s’est donné les capacités de mettre en place les mesures suivantes :

  1. Mise en place du confinement total dans les plus brefs délais. Pour être effectif, il doit s’accompagner du recrutement de personnels protégés ayant pour mission d’assurer le ravitaillement, voire le suivi médical, de la population non contaminée. Leurs déplacements, comme ceux des personnels soignants, doivent être pris en charge par l’Etat ou bien celui-ci doit leur procurer un logement proche de leur lieu de mobilisation ;
  2. Suspension de toute activité économique non essentielle. Les pertes financières encourues devront bien entendu être intégralement compensées ;
  3. Arrêt de tous les déplacements, arrêt des transports en commun ;
  4. Dépistage systématique de la population permettant d’identifier les personnes contaminées ;
  5. Pour les cas les plus graves, prise en charge dans des unités de soins intensifs rigoureusement séparées des autres patients ;
  6. Pour les autres coronapositifs : isolement, non pas au domicile, mais dans des structures intermédiaires spécialement aménagées (centres de congrès, écoles, stades, casernes, etc.).

C. Préconditions à l’accomplissement des cinq missions

1. Confinement total

Constat : réclamé par de nombreux professionnels de la santé mais refusé par le gouvernement, un confinement total (et non partiel), comme celui organisé à Wuhan en Chine, est indispensable en l’absence de dépistage intensif. (Voir à ce propos le récit suivant publié par Le Monde) :

Si certains pays, comme la Corée du Sud, n’ont pas appliqué ce type de confinement total, c’est uniquement parce qu’ils ont opté dès le début pour un dépistage massif des cas suspects. Par insuffisance de prévision et approche à flux tendus, nous avons laissé disparaître nos stocks – notamment de tests de dépistage – nous rendant incapables de procéder comme les Coréens.

Préconisations : confinement total et suspension temporaire, comme en Chine, en Italie et en Espagne, de toutes les activités économiques non vitales. En l’état actuel, seul le confinement total peut juguler la propagation du virus et limiter l’afflux de patients dans les hôpitaux.

2. Dépistage systématique

Constat : l’insuffisance criante de tests de dépistage occulte l’étendue de la contamination. Pire, elle fait que des porteurs sains, asymptomatiques, peuvent propager la maladie sans le savoir. Ce dont on est sûr, c’est que les chiffres officiels sur les cas de coronavirus sont faux et dramatiquement en dessous de la réalité.

La stratégie de dépistage massif adoptée par la Chine et la Corée du Sud leur a permis d’avoir une cartographie précise de la maladie en identifiant les foyers de propagation.
Le test qui prévaut actuellement en France se fait par prélèvement nasopharyngé. Cependant, à ce jour, les retours d’expérience établissent que le dépistage le plus fiable est celui de la tomographie des poumons.

En Chine, un kit de dépistage rapide IgM (immunoglobuline M) vient d’être présenté, permettant la détection par acide nucléique, ainsi qu’une puce d’amplification thermostatique, qui pourra aider les testeurs à distinguer le coronavirus, le virus de la grippe A et le virus de la grippe B.

En Belgique, en Allemagne, aux Etats-Unis, en Chine et ailleurs, on annonce la mise au point de tests sérologiques donnant des résultats en 15 à 20 minutes. Il faut préciser que ces tests ne dépistent pas le virus lui-même mais uniquement la présence éventuelle d’anticorps dans le sang. Or, des patients au stade précoce d’une maladie peuvent être sans anticorps dans leur sang. Bien que ces tests s’avèrent fiables pour identifier les positifs mais laissent un pourcentage de « faux négatifs », ils ont le mérite d’être disponibles. En attendant mieux, il faut les utiliser tout en tenant compte de leur caractéristique.

Enfin, un hôpital coréen (H Plus Yangi) vient également de mettre en place un système de cabines de dépistage, permettant de pratiquement décupler leur capacité en passant de 9 à 80 échantillons prélevés quotidiennement.

Préconisations : il faut dépister tout le monde dès que possible mais le dépistage des personnels soignants est une priorité absolue.

Il ne faut pas attendre la fin du confinement pour dépister car il est impératif d’avoir une cartographie de la maladie. Une exacte appréciation de l’étendue du COVID-19 et de son implantation sur le territoire, aura aussi pour effet de mieux faire comprendre à nos concitoyens la gravité de la situation et la nécessité du confinement total.

D’autre part, les personnes dépistées positives asymptomatiques ou ne présentant pas de symptômes graves doivent être isolées au sein de structures intermédiaires où elles seront prises en charge et devront recevoir un suivi médical. Il faut à tout prix empêcher qu’elles ne contaminent d’autres personnes.

Tout ce qui permet d’accélérer le dépistage est à prendre en considération. L’identification des entreprises et laboratoires français en capacité de fournir et d’effectuer des tests jouera un rôle crucial. Il faut bien sûr, comme cela se fait actuellement, se rapprocher des entreprises à l’étranger qui produisent des tests efficaces et rapides, que ce soit en Allemagne, au Royaume-Uni, en Chine ou ailleurs.

On ne peut, comme c’est la politique du gouvernement, accepter d’en rester à un confinement partiel, créant des conditions inacceptables de contamination et de mortalité, en attendant un dépistage à grande échelle avec des tests sérologiques.

3. Hygiène publique

Constat : autant les pouvoirs publics insistent avec raison sur les « gestes barrières », autant la désinfection des espaces publics reste à ce jour insuffisante, voire inexistante. Pourtant, plusieurs études affirment que le virus peut rester actif pendant quelques heures et parfois plusieurs jours sur des surfaces à l’extérieur, en particulier sur le plastique et l’acier. Certaines villes s’opposent, par inconscience et/ou dogme « écologique », à l’utilisation ponctuelle d’eau de javel.

A Wuhan, la Chine a déployé des robots pour désinfecter les rues. En Italie et en Espagne, ce sont les producteurs de fruits qui ont sorti leurs tracteurs pour nettoyer le mobilier urbain. La compagnie de transport public de Shanghai a reconverti un tunnel de lavage pour bus en aire de désinfection équipée de 120 tubes UV. Ce nouveau procédé permet de réduire la durée de l’opération, en passant de 40 à 5 minutes.
 
Préconisations : le gouvernement doit se saisir de cette question et fournir aux collectivités territoriales des orientations précises. Les services de voirie seront bien sûr en première ligne. D’autres part, le choix ayant été fait d’un confinement partiel, alors que les citoyens n’ont accès ni aux masques ni aux gants, des solutions devront être trouvées en ce qui concerne les multiples vecteurs de transmission qui passent souvent inaperçus : claviers des distributeurs de billets de banque, ascenseurs d’immeubles, horodateurs, anses de paniers dans les commerces de grande distribution, etc.

4. Ravitaillement

Constat : pour l’instant, la question ne se pose que pour les personnes se trouvant dans l’incapacité de sortir, quelle qu’en soit la raison. Pour elles, la solution passe actuellement par la « débrouille » et l’entraide locale. Si le gouvernement adopte le confinement total, l’entraide ne suffira plus et il faudra trouver des solutions pour ravitailler l’ensemble de la population, sans perdre de vue le ravitaillement des personnes sur la « ligne de front ».

De nombreuses enseignes commerciales ont déjà des services de livraison à domicile. Toutefois, depuis le début du confinement, le délai de livraison s’est allongé et les « drive-in » sont saturés. D’autre part, nombreux sont ceux qui n’ont pas la possibilité d’utiliser ces services pour diverses raisons.

Préconisations : appel aux bénévoles pour s’enquérir des besoins auprès de chaque foyer. Dans le cas où il ne leur est pas possible d’utiliser des services en ligne, mise en place d’équipes faisant les courses à leur place. C’est l’une des tâches où l’armée pourrait fournir son aide grâce à ses capacités d’encadrement et de coordination logistiques (bien qu’elles aient été fortement diminuées). En concertation avec les collectivités locales (régions, départements, mairies), appel à la restauration collective des grandes entreprises, en plus des géants de la grande distribution qui disposent d’un savoir-faire logistique et se sont déjà mis en marche pour organiser la livraison à domicile. D’autre part, il sera nécessaire de réquisitionner des hôtels ou logements vacants afin d’y loger les personnels de santé et leur éviter ainsi de longs trajets, d’autant que les transports en commun devront être fermés ou bien réservés aux personnes mobilisées.

5. Recherche et traitement

Constat : le débat sur l’utilisation ou non de la chloroquine a fait apparaître des conflits d’intérêts et de personnes, dans un système très rigide qui jette le doute sur l’impartialité de la médecine à l’égard des laboratoires pharmaceutiques.

Préconisations : à ce jour, il n’existe aucun autre traitement que celui utilisé par l’IHU de Marseille (hydroxychloroquine associé à un anti-biotique). On ne peut prendre le risque d’une augmentation du nombre de décès. Puisque ce traitement donne des résultats, il faut l’appliquer avec l’assentiment des malades, selon le protocole recommandé et sous un contrôle médical rigoureux. Il faut bien sûr étudier les autres traitements qui pourraient être développés, tout en se défendant des lobbies pharmaceutiques dont la priorité est financière (produits qui rapportent) et non sanitaire (produits nécessaires mais à faible valeur ajoutée).

Comme pour les entreprises, les laboratoires français travaillant dans ces domaines, et pour peu qu’ils développent des pistes prometteuses, doivent recevoir le soutien de l’Etat. Parmi ceux ayant la capacité de fournir des réactifs pour les tests, il ne faut pas oublier les laboratoires universitaires et vétérinaires qui ne demandent qu’à être sollicités.

D. Comment y parvenir

1. Mobilisation de l’armée

L’armée, notamment la « réserve citoyenne de défense et de sécurité », doit être appelée en renfort, avant tout pour ses capacités de coordination en matière logistique. Cette force coordonnera la construction des infrastructures de santé manquantes telles que des hôpitaux, à la mesure de ce qui est réellement nécessaire. On peut comparer la mise en place d’un hôpital de campagne de 30 lits à Mulhouse, en plein épicentre de la maladie, avec la décision prise par l’Allemagne de construire un hôpital de 1000 lits près de Berlin…

L’armée ne doit pas être utilisée pour ce qu’elle ne doit pas ou n’est pas en mesure d’effectuer, ses capacités ayant été progressivement réduites depuis au moins 25 ans.

Les réserves de la gendarmerie et de l’éducation nationale doivent être également mobilisées.

2. Mobilisation des industries

Constat : la pénurie dramatique de masques1, respirateurs et autres matériels aussi basiques que des écouvillons, n’est que la partie émergée de l’iceberg et a déjà amené des entreprises à prendre l’initiative de reconvertir leurs moyens pour pallier les manques. Il y a en France des forces qui « n’ont pas encore donné ». Nombre d’entre elles désirent contribuer à la mobilisation mais n’ont pas été systématiquement contactées par les autorités compétentes.

Préconisations : l’Etat doit effectuer plus sérieusement un recensement de tous les services et entreprises produisant déjà ou susceptibles de produire et fournir les matériels médicaux nécessaires. Il faut bien sûr privilégier les laboratoires et les entreprises ayant une capacité d’action immédiate, tout en gardant en tête que la crise médicale va rapidement déboucher sur d’autres besoins. Ce recensement ne doit pas se limiter aux très grandes entreprises mais s’étendre aux ETI et PME.

Par exemple, il ne suffit pas de rassembler quelques très grandes entreprises en établissant un montant de production selon leurs possibilités, mais il faut commencer par chiffrer les besoins à satisfaire en fonction de la progression prévisible de l’épidémie et organiser, à partir de là, un maximum de production nationale en comblant les manques par une politique précise d’importations.

Un interlocuteur clairement identifié doit être désigné pour les entreprises souhaitant proposer leurs services.

3. Coordination

Ces missions sont, en principe, pour le volet de la santé, celles du Centre opérationnel de régulation et de réponse aux urgences sanitaires et sociales (CORRUSS), mais certaines étant a priori hors de son champ de compétence (recherche, maintien de l’ordre), il est nécessaire d’en assurer d’une manière ou d’une autre la centralisation et la coordination, notamment avec l’armée et les forces de l’ordre, sans délai, par une mobilisation centralisée et en temps réel.

Le conseil scientifique installé par le gouvernement ainsi que le comité analyse recherche et expertise (CARE) sont deux bonnes initiatives, bien que tardives, mais une coordination plus rigoureuse s’impose pour réellement anticiper.

II. ECONOMIE PHYSIQUE

A. Reconstituer une capacité autonome de production

Constat : la production des matériels nécessaires à l’urgence sanitaire ne peut aujourd’hui être assurée en France, ou elle l’est de manière insuffisante. Cette situation met en évidence l’état de délabrement de notre économie.

Préconisations : il faut reconstituer une capacité autonome de production, « quel qu’en soit le coût ». Concrètement, l’Etat doit reprendre son rôle de stratège. La loi d’urgence votée le 21 mars le lui permet. Il doit utiliser cet outil pour sauver les entreprises nécessaires à la mobilisation et actuellement menacées : Luxfer, Famar, etc.

L’Etat doit par ailleurs, comme mentionné plus haut, se rapprocher des entreprises ayant la capacité de produire tout ce qui nous fait actuellement défaut.
La mobilisation de ces « forces qui n’ont pas donné » serait le meilleur garant du sauvetage de l’économie voulu par Emmanuel Macron. Si de nombreuses volontés se manifestent dans tous les domaines, l’état d’urgence sanitaire doit permettre de les appuyer et de les coordonner :

  • Textile : masques, combinaisons jetables (lien)
  • Chimie : gants en latex, lunettes ou visières de protection (lien)
  • Bâtiment : constructions modulaires (lien)
  • Industrie pharmaceutique : tests, médicaments (lien)
  • Ventilateurs, respirateurs, oxygène (lien)
  • Numérique, 5G, télémédecine (lien)

B. Reconstruire les infrastructures nécessaires

Constat : les capacités en lits de réanimation sont en passe d’être saturées. De 5000 initialement, elles ont été portées à 10 000 et bientôt à 14 000, mais cela reste insuffisant.

Préconisations : il faut réquisitionner et aménager des espaces existants, comme cela a pu se faire à Madrid avec le Centre des Expositions, et si besoin, construire des hôpitaux temporaires en nombre suffisant, ce qui exige de mobiliser les entreprises ayant cette capacité. Or nous avons en France plusieurs entreprises qui ont une véritable expertise dans le domaine de la construction modulaire et ne demandent qu’à être mobilisées. Il faut, d’autre part, prévoir les ressources nécessaires en eau et électricité pour assurer leur fonctionnement.

En Chine, il a été possible de construire plusieurs centaines de petites maisons imprimées en 3 D, chacune ayant été fabriquée en deux heures.

En même temps, il est nécessaire de mobiliser de toute urgence nos ressources en faveur des pays africains, qui sont dépourvus d’un système de santé fonctionnel. Il s’agit pour la France non seulement d’une question de responsabilité humanitaire, mais aussi de notre intérêt bien compris.

En effet, laisser se développer en Afrique un réservoir d’épidémie serait fatalement encourir son extension chez nous. En particulier, nous devons coopérer avec les experts chinois qui apportent une aide au continent, notamment en fournissant des stocks d’antiviraux de première nécessité (remsidivir, chloroquine, etc.) dans des pays inondés de faux médicaments.

III. CONCLUSION

Il est évident que cette pandémie est non seulement une crise sanitaire qui révèle notre fragilité face aux menaces existentielles, mais aussi le déclencheur d’une crise financière. Les mesures décidées en France et en Europe sont à cet égard nécessaires pour permettre à nos économies de continuer à fonctionner et, en particulier, assurer le financement de la mobilisation sanitaire.

Ces mesures sont toutefois insuffisantes car elles ne portent pas sur le fond du problème. D’une part, la mobilisation sanitaire doit nécessairement s’accompagner d’un nouvel ordre économique et monétaire gagnant-gagnant. Le poids des principaux dirigeants du monde (Etats-Unis, Chine, Russie et Inde) est nécessaire pour y parvenir. (Merci de signer dès maintenant, la pétition en ligne de l’Institut Schiller)

A cet effet, au sein du Conseil de sécurité de l’ONU et indépendamment, la France doit jouer un rôle de médiateur, d’inspirateur et de catalyseur. Apporter notre assistance sans arrière-pensées au continent africain doit être en tête de notre Feuille de route et prouver notre prise de conscience de la gravité de la situation.

Le défi est de se préparer à la fois à de prochaines semaines très difficiles et à la sortie de crise, en faisant en sorte, tant au niveau national qu’à l’échelle internationale, que ce qui s’est malheureusement produit ne puisse plus se reproduire dans les conditions de négligence criminelle qui ont prévalu.