Qui veut la peau du grand méchant Trump ? #2

vendredi 20 décembre 2019

Chronique stratégique du 20 décembre 2019 (pour s’abonner c’est PAR ICI)


Vous voulez tout savoir sur la tentative de destitution de Trump ? Alors éteignez votre télé et votre radio, et jetez les grands journaux à la poubelle ! Nous vous montrons ici, en deux parties, qu’il s’agit en réalité de l’ultime étape d’une tentative de « coup d’État à froid » lancée il y a quatre ans par les services secrets anglo-américains, et dont l’objectif a été d’abord d’empêcher l’élection de Trump, puis de faire tomber sa présidence. Nous nous appuyons pour cela sur une conférence donnée le 12 décembre, aux États-Unis, par ceux qui ne sont pas des « Trumpistes » mais comprennent la nécessité de dire la vérité sur cette affaire : le Comité d’action politique de Lyndon LaRouche (LPAC) et le Veteran Intelligence Professionals for Sanity (VIPS), un collectif d’anciens professionnels du renseignement américain.

Pour lire la première partie, cliquez ICI.

Il y a quelques jours, Nancy Pelosi, la « Speaker » de la Chambre des Représentants, a admis que la procédure d’impeachment déclenchée en septembre par les Démocrates représentait un effort mené depuis « deux ans et demi ». C’est-à-dire longtemps avant le fameux appel téléphonique entre Donald Trump et le président ukrainien nouvellement élu Volodymyr Zelensky, qui est invoqué pour accuser le président américain d’ « abus de pouvoir ». Cet aveu de Pelosi démontre que, après l’effondrement au printemps 2019 de l’enquête du procureur spécial Robert Mueller – qui n’a pu établir l’existence d’aucune « collusion » entre Trump et la Russie –, n’importe quel prétexte aurait fait l’affaire pour ceux qui veulent déloger le président de la Maison-Blanche.

Les conséquences d’une destitution de Donald Trump seraient désastreuses pour les États-Unis et pour le monde. Outre le fait que cela propulserait à sa place le vice-président Mike Pence, un faucon « sioniste chrétien » de la pire espèce, la République constitutionnelle américaine serait transformée en un système parlementaire de type britannique, dans lequel le chef de l’exécutif serait à la merci du Congrès, pouvant être viré pour un oui ou pour non. Les États-Unis deviendraient alors le jouet de l’oligarchie financière centrée sur le système des banques centrales indépendantes des pouvoirs publics, de Wall Street et de la City de Londres, et seraient réduits à une entité impériale moderne administrée par des bureaucrates et des technocrates, comme tous les empires dans l’histoire.

Certes l’oligarchie a déjà très largement corrompu les institutions américaines, mais elle n’est pas parvenue à se débarrasser de ce système présidentiel, et elle vit dans la crainte permanente de voir le peuple américain élire un président échappant à ses réseaux d’influence. Ce qui vaut pour nous autres Français, soit dit en passant, puisque nous avons également hérité, grâce au général de Gaulle, d’un système présidentiel fort.

Le « spygate » ou l’infiltration de la campagne Trump

Dès le moment où le « Deep State » a compris que Donald Trump était bien parti pour remporter l’investiture républicaine, une opération d’infiltration de sa campagne a été enclenchée. C’est ainsi que trois agents – Joseph Mifsud, Alexander Downer et Stefan Halper, dont les liens avec la CIA, le FBI et le MI-6 sont connus – ont été déployés afin de manipuler Carter Page et George Papadopoulos, deux membres subalternes du staff de campagne de Trump. L’objectif était pour le FBI de laisser des traces permettant d’accréditer la thèse d’un complot avec le gouvernement russe, pouvant ensuite être utilisées contre Trump comme pièces à conviction.

Ce type d’opération, parfois qualifiée d’ « entrapment » (piège), renvoie aux pratiques du FBI de l’époque de J. Edgar Hoover, telles qu’elles avaient été déployées contre le mouvement des droits civiques – y compris contre le Dr Martin Luther King, Jr. – ou contre le mouvement anti-guerre à la fin des années 1960 et contre le mouvement de Lyndon LaRouche au milieu des années 1970.

Le scandale de l’infiltration de l’équipe de Trump a éclaté au printemps 2018, dans ce qui a été nommé le « Spygate », lorsque le Washington Post et le New York Times ont révélé l’identité et le rôle de Stefan Halper. C’est alors qu’une enquête a été ouverte au Département de la Justice (DOJ), à la demande du Président, et dont Michael Horowitz, l’inspecteur général du DOJ, a rendu le rapport le 9 décembre dernier.

Le dossier Steele et les révélations du rapport Horowitz

Bien que Horowitz ait pris soin – sans doute pour se protéger – d’exonérer le FBI en affirmant qu’il n’avait pas servi un agenda politique, son rapport constitue une révélation dévastatrice des abus perpétrés par l’agence fédérale et le DOJ. Il démontre que le FBI savait depuis au moins janvier 2017 – soit au moment de l’inauguration de Donald Trump – que le dossier « Steele », qui a été à l’origine des premières attaques contre Trump, était une fraude sur toute la ligne. Les responsables de l’agence fédérale avaient en effet pu interroger la principale source de Steele, un Russe, qui leur avait expliqué que le dossier était rempli de ragots de bas étages et de rumeurs non vérifiées.

Ce dossier a été produit par Christopher Steele, un « ancien » agent du MI-6, sur une commande de Fusion GPS, une société basée à Washington D.C qui a reçu un financement de plus de 10 millions de dollars de la part du Comité national du Parti démocrate et d’Hillary Clinton. Non seulement il a servi de base aux deux années d’enquête du procureur spécial Robert Mueller, mais il a été utilisé par le FBI comme pièce à conviction pour obtenir un mandat d’écoute auprès de la FISA, la cour habilitée à autoriser les programmes de surveillance dans le cadre du Foreign Intelligence Surveillance Act.

L’obtention d’un seul mandat de ce type étant suffisant pour pouvoir espionner la campagne Trump, ils ont choisi Carter Page comme leur « espion », après que Christopher Steele leur a assuré qu’il s’agissait d’une taupe des Russes auprès de Paul Manafort, le directeur de campagne de Trump. Le seul problème – et c’est l’autre révélation du rapport Horowitz – est que Carter Page n’était pas un agent des Russes, mais de la CIA, opérant pour celle-ci en Russie. Lorsque le FBI et le DOJ avaient fait fuiter le nom de Page dans les médias, la CIA avait adressé un message au FBI disant : « Hey, ce gars est une de nos sources opérationnelles ! »

Le procureur général William Barr, qui mène depuis plusieurs mois avec le procureur John Durham la contre-enquête sur l’ensemble de cette opération, a affirmé la semaine dernière : « Notre nation a été secouée pendant trois ans par un récit complètement bidon qui a été en grande partie attisée et hypothéquée par une presse complètement irresponsable » ; toutes les personnes impliquées savaient que ce récit était bidon. Les personnes en question – James Comey, Andrew McCabe, etc – tels des rats quittant le navire, ont d’ailleurs commencé à reconnaître à demi-mot les abus commis par les agences du renseignement contre Trump.

Le fil Steele et la pelote de l’Empire britannique

Par ailleurs, le rapport Horowitz met partiellement en lumière ce que nous avons dit depuis le début, à savoir que la piste Steele conduit au cœur des opérations internationales de l’empire anglo-américain, dont le cerveau est et a toujours été britannique. Il s’agit des cercles des services secrets à Londres qui gravitent autour de Sir Richard Dearlove, l’ancien chef du MI-6, et dont Christopher Steele était le protégé. Ce sont ces milieux qui ont concocté le rapport mensonger sur les armes de destruction massive de Saddam Hussein, qui a permis à Tony Blair de vendre la guerre d’Irak à l’administration Bush-Cheney.

Sir Richard Dearlove, ancien chef du MI-6

La société de Steele, Orbis Business Intelligence, est de toute évidence une société-écran des services secrets. Ses clients sont des oligarques russes dont les fortunes sont placées à la City de Londres ; il se sert d’eux et des informations qu’ils lui fournissent afin d’attaquer et d’affaiblir le président russe Vladimir Poutine. Selon le rapport Horowitz, Steele aurait même tenté de faire de certains d’entre eux des informateurs pour le FBI.

C’est ainsi que l’on retrouve Christopher Steele impliqué dans l’empoisonnement de Litvinenko en 2006, l’affaire Boris Berezovsky, l’oligarque anti-Poutine retrouvé mort en 2013, ou encore l’affaire Skripal, l’ex-agent russe empoisonné en mars 2018. Ces trois cas, qui se sont tous déroulés sur le sol britannique et ont été mis sur le compte de Poutine, ont tous permis d’alimenter la logique de nouvelle guerre froide et d’escalade vis-à-vis de la Russie.

S’affranchir de la loi oligarchique

L’enjeu de la procédure de destitution contre Trump dépasse largement le cadre de la politique interne américaine. Comme l’a expliqué William Binney lors de la réunion avec le LPAC Comité d’action politique de Lyndon LaRouche), la situation internationale ne peut être comprise qu’à l’aune de la guerre que livre l’oligarchie financière pour préserver son empire, en brisant les reins de tous ceux qui tentent de s’en affranchir.

À la suite de la mort de Franklin D. Roosevelt, puis des années noires 1963-1968 — avec les assassinats de John F. Kennedy, Malcom X, Martin Luther King et Robert Kennedy —, les États-Unis et l’Europe ont sombré sans discontinuité dans une soumission à la loi oligarchique de cet empire, où une petite élite dicte la règle du jeu au plus grand nombre, soit par le contrôle du processus législatif, soit par la manipulation des cultures et des religions, réduisant les populations à du bétail humain. Sans oublier leurs tribunaux, qui s’arrogent le droit à faire des poursuites à l’échelle internationale.

Les attentats du 11 septembre 2001 et les deux décennies de guerre qui s’en sont suivies constituent un moment charnière de cette logique. L’économiste et homme politique américain Lyndon LaRouche a été celui qui a dénoncé très tôt les architectes idéologiques de cette politique de guerre permanente, c’est-à-dire en particulier Zbigniew Brzezinski et Samuel Huntington, avec en aplomb les services secrets britanniques.

Dans la même période, William Binney et Larry Johnson, avec d’autres vétérans du renseignement américain réunis dans les VIPS, ont de leur côté dénoncé la dérive des États-Unis vers un État policier qui, en se servant du prétexte de la lutte contre le terrorisme, a mis en œuvre une surveillance de masse des citoyens américains et européens.

En lançant cette opération contre la présidence Trump, l’empire financier anglo-américain a pris un énorme risque ; car son échec, jusqu’à aujourd’hui, l’expose progressivement à la lumière – qu’il redoute plus que tout –, et le met dans une situation de grande vulnérabilité. C’est aussi, comme le tigre blessé devenant mangeur d’homme, le moment où il est le plus dangereux.

C’est pourquoi, cher lecteur, nous vous encourageons à tout faire pour nous aider à dire et à faire circuler partout la vérité !

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