M. Blanquer, le budget Education 2019 vous condamne à l’impuissance

mardi 13 novembre 2018

Déclaration du groupe Education de Solidarité et Progrès, alors que les enseignants sont en grève aujourd’hui et que demain sera discuté en session plénière le budget 2019 de l’Education à l’Assemblée nationale.

Solidarité et progrès soutient l’appel de l’ensemble des syndicats d’enseignants de ce lundi 12 novembre, qui dénoncent la suppression annoncée de 3600 postes dans l’Education nationale (2650 dans le collège et lycée public, 500 dans le privé, 400 dans l’administration). Ce sont à la fois des postes d’enseignants et des postes d’infirmiers, de médecins scolaires, de secrétaires, de gestionnaires qui vont être supprimés. A l’heure où l’école n’est plus un "sanctuaire" préservé des violences et des inégalités sociales de la société, cette annonce est à rebours de la solution. L’action du ministre de l’Education, M. Blanquer, ne peut être que condamnée à l’impuissance, à cause du logiciel thatchérien du gouvernement Macron/Philippe.

Rappelons que les postes supprimés concernent le secondaire (collège et lycée), selon une logique inacceptable consistant à « déshabiller Pierre » (le lycée et le collège) « pour habiller Paul » (le primaire, où 1800 postes devraient être créés, mais les écoles qui ne sont pas en REP [Réseau Éducation Prioritaire] n’en bénéficieront pas). Rappelons enfin une règle d’arithmétique simple : le mini-boom des naissances du début des années 2000 a pour conséquence une augmentation du nombre de collégiens depuis 2 ans (32 000 élèves supplémentaires à la rentrée 2019 [1]). Quand le nombre d’élèves augmente, il faut plus d’adultes : c’est le b.a-ba.

Mais il faut aller plus loin : la transmission de la connaissance n’est pas la simple transmission d’un savoir, elle s’accompagne d’une implication émotionnelle de l’élève, pour favoriser ses capacités créatrices, ce qu’aucun ordinateur ne pourra jamais remplacer. De nombreuses études pointent – justement – l’importance des rapports humains et des émotions dans l’apprentissage. Cela ne peut être ignoré par M. Blanquer, puisqu’il a fondé un conseil scientifique qui se base sur les neurosciences. Quelles que soient les intentions, rien ne remplacera donc les professeurs et personnels pédagogiques et encadrants bien formés et en nombre suffisant.

Pour aller plus loin :

  • Proposition soutenue par Jacques Cheminade à la présidentielle de 2017 : le recrutement de professeurs bien formés avec l’objectif de classes au collège de moins de 25 élèves et de 15 à 20 pour les situations les plus difficiles, voir son programme complet.

[1Selon Valérie Sipahimalani, secrétaire générale adjoint du Snes-Fsu dans l’article : https://www.20minutes.fr/societe/2337647-20180917-suppressions-postes-education-vraiment-consequences-profs-eleves. L’agence des statistiques du ministère de l’Éducation, la Depp, prévoit, quant à elle, une hausse de 40 000 collégiens à chaque rentrée entre 2019 et 2021.