Deutsche Bank : la banque universelle dénoncée outre-Rhin !

lundi 21 janvier 2013, par Helga Zepp-LaRouche

Dans un article publié le 18 janvier, la présidente du parti allemand Büso, Helga Zepp-LaRouche, a vertement dénoncé la stupidité et la vénalité de l’establishment politique allemand, qui refuse obstinément la réforme bancaire vitale pour l’économie qu’est Glass-Steagall.

Dans le contexte des développements récents aux Etats-Unis, qui sont d’une importance vitale pour tout le système financier transatlantique, la déclaration de neuf dirigeants d’associations bancaires et industrielles allemandes en défense du modèle de banque universelle et contre une séparation selon le type d’activité signifie qu’ils défendent l’actuelle économie-casino, tout en essayant de sauver vainement un système financier transatlantique qui est à l’agonie. Cette tentative est également superflue parce qu’un mouvement sérieux pour la réforme est déjà en marche.

Dans sa précipitation pour défendre la banque universelle « issue de l’évolution de l’histoire », l’Association des banques allemandes oublie de mentionner dans son communiqué de presse du 15 janvier que le système bancaire allemand a déjà été strictement régulé. La déclaration dit : « Des marchés financiers stables sont d’une grande importance pour l’économie allemande », ce qui est un truisme qui correspond certes au désir des entreprises productives de petite et moyenne taille, mais les mécanismes par lesquels cette stabilité peut être atteinte doivent également correspondre à l’intention de départ.

Nous venons juste d’avoir, en Allemagne, un exemple probant d’une banque universelle – Deutsche Bank – qui a été l’objet en décembre dernier de deux descentes policières,dont l’une avec 500 officiers armés, en raison de suspicions de fraude fiscale, d’obstruction à la justice, de transactions frauduleuses sur les marchés des droits d’émission de CO2, de manipulation de taux d’intérêt, et peut-être même de blanchiment d’argent douteux. Le Rapport Angelides publié par la Commission d’enquête du Congrès américain au lendemain de la crise financière de 2008 a consacré 40 pages à la seule Deutsche Bank, qui attirent à nouveau l’attention du procureur général de l’Etat de New York.

Tant que le modèle de banque universelle, dont Deutsche Bank constitue un exemple type, dominera le monde de la finance, une explosion hyperinflationniste restera imminente – et avec elle un pillage brutal de la population – afin de permettre aux spéculateurs continuer leur œuvre pour un court instant.

Et les représentants de ces neuf associations allemandes qui défendent les banques universelles et attaquent le système de séparation selon le type d’activité se révèlent aussi incompétents que le Fonds monétaire international, qui a récemment répété les arguments des accusés lors des procès de Nuremberg, selon lesquels ils avaient totalement sous-estimé l’impact de leur politique [d’austérité, ndlr] à l’égard de la Grèce.

Qui, après tout, a profité de tous les renflouements effectués qui, selon le candidat social-démocrate à la Chancellerie Peer Steinbrück, ont coûté près de 1 600 milliards d’euro au contribuable entre 2008 et 2010 ? Naturellement, le système bancaire universel !

Comme nous le savons tous, l’argument de la défense à Nuremberg, selon lequel ils ne savaient pas ce qui se passait, ne les a pas épargnés de la punition qu’ils méritaient.

Le système de banque universelle nous livre à la merci des voleurs ! Andreas Schmitz, Président de l’Association des banques allemandes est, après tout, également directeur du Conseil d’administration de HSBC Trinkaus & Burkhardt AG – et HSBC est la banque qui a été l’objet d’une enquête par le Congrès américain pour blanchiment de l’argent de la drogue à une échelle plus grande que le cartel de la drogue mexicain.

De plus, le gouverneur de la BCE Mario Draghi et l’ex-Premier ministre italien Mario Monti se sont révélés n’être que de simples marionnettes au service d’une autre banque géante, Goldman Sachs, qui a été poursuivie pour une longue liste d’irrégularités, mais qui s’en en sortie sans trop de difficulté parce son comportement correspond aux concepts de la globalisation de l’Empire anglo-américain. Dans ce monde, la seule offense est de se faire attraper.

Il y a de bonnes raisons de présumer que les signatures de ces neuf dirigeants allemands sur une déclaration aussi scandaleuse, en défense des banques universelles, n’ont pu qu’avoir eu lieu de la même manière que l’approbation des divers mécanismes de renflouement tels que le FESF et le MES [ Mécanisme européen de stabilité ] : « Si ceci, cela, ou autre chose n’est pas faite, les marchés vont s’énerver ou même s’effondrer, etc., etc., etc. » Jusqu’ici, cette méthode de chantage a bien marché...