Des nouvelles extrêmement préoccupantes continuent à nous parvenir d’Ukraine et de ses opérations en territoire russe, depuis son incursion dans l’oblast de Koursk, le 6 août.
Le vendredi 30 août, lors de son intervention à la 65ème rencontre hebdomadaire de la Coalition internationale pour la paix (CIP), Ray McGovern, ancien analyste de la CIA et cofondateur des VIPS, a relevé que le conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis, Jake Sullivan, se trouvait alors en Chine, afin d’essayer de la séparer de la Russie. Les fonctionnaires chinois lui ont répondu que ses demandes étaient « absurdes ».
Selon McGovern, Sullivan et le secrétaire d’État Antony Blinken sont paniqués à l’idée que si la guerre en Ukraine n’est pas gagnée avant les élections présidentielles américaines du 5 novembre, ils ne pourront plus rien faire et seront démis de leurs fonctions.
L’incursion ukrainienne dans la région de Koursk, incluant le projet de prendre le contrôle de la centrale nucléaire de cet Oblast, a été concoctée depuis au moins un an par les États-Unis et ses alliés britanniques, polonais et français.
Le but « illogique » de cette offensive surprise, affirme McGovern, était de provoquer le président Poutine à se lancer dans une riposte démesurée contre l’Ukraine, à laquelle l’administration Biden pourrait peut-être répondre en recourant à une « mini-arme nucléaire ». Pour McGovern, il y avait une chance sur deux que cela se produise, mais Poutine ne « mordra pas à l’hameçon ».
Pour l’instant, tant sur le plan technique que sur le plan psychologique, le scénario a échoué. Poutine n’est pas tombé dans le piège qu’on lui a tendu.
Docteurs Folamour
En réalité, le danger qui nous menace vient non pas de ce qui se passe en Ukraine, mais d’une politique de guerre nucléaire préventive développée par les Anglo-Américains, bien déterminés à écraser toute opposition à leur fameux « ordre fondé sur des règles ».
C’est ce qui ressort d’un article du New York Times du 20 août, confirmé par une analyse du Dr Theodore Postol, professeur émérite au MIT, dans un article publié le 29 août sur le site Responsible Statecraft : la nouvelle doctrine nucléaire des États-Unis, s’ajoutant à leur récente décision de mettre à niveau certaines caractéristiques techniques des ogives nucléaires américaines pour en faire des « technologies de frappe préventive », représente « un pas spectaculaire vers la capacité de combattre et de gagner des guerres nucléaires contre la Chine et la Russie », écrit Postol.
C’est dans ce contexte que le ministre ukrainien de la Défense, Roustem Oumerov, s’est rendu le 30 août à Washington, où il a rencontré plusieurs hauts responsables américains afin d’établir avec eux une « liste de cibles » que l’Ukraine pourrait frapper à l’intérieur du territoire russe. Bien qu’aucune réponse officielle n’ait encore été donnée à cette démarche, on peut facilement imaginer les implications gravissimes qu’aurait une simple approbation américaine.
Toujours lors de cette réunion de la CIP, le professeur Glenn Diesen, analyste et auteur norvégien, a expliqué pourquoi on voit se produire aujourd’hui de tels événements, qui semblent défier tout entendement et rationalité. Nous vivons actuellement « la période la plus dangereuse de l’histoire, a-t-il déclaré, du fait que nous nous trouvons en plein effondrement de l’ordre mondial unipolaire établi après la Guerre froide, et que les grandes puissances sont donc prêtes à prendre des risques extraordinaires et même à recourir à la guerre pour le sauver. »
Échapper à l’empire des sens
En outre, si l’histoire humaine a déjà vu s’effondrer plus d’une civilisation, il faut souligner que pour la première fois, cette débâcle survient en présence de l’arme nucléaire.
Dans ce contexte, il serait fou de penser, comme le veut la croyance populaire, que les gens réagiront lorsque « cela sentira trop mauvais », parce que « l’on n’apprend que par expérience ».
S’attaquant à cette idéologie de l’attentisme, la présidente de l’ Institut Schiller, Helga Zepp-LaRouche, a déclaré : « Je ne suis pas d’accord pour dire que l’homme ne peut apprendre que par ses sens. Nous sommes confrontés au conflit fondamental entre d’un côté, l’empirisme anglais et les Lumières de Locke, Hobbes et toute cette école de pensée, et de l’autre, la tradition platonicienne : si l’homme n’était pas capable d’engendrer des idées, des idées pouvant juguler le chaos, s’il n’était pas capable d’anticiper les événements en faisant la bonne analyse et le bon pronostic, en proposant des solutions à l’avance, nous serions condamnés à répéter éternellement les mêmes erreurs. »
Puis, reprenant le message adressé par le poète Schiller dans son ouvrage « Histoire de la révolte qui détacha les Pays-Bas de la domination espagnole », Mme Zepp-LaRouche affirma que « si les gens s’unissent autour d’un projet positif, ils peuvent faire plier même le pire des tyrans, à partir du moment où ils œuvrent ensemble pour le réaliser ».
C’est l’occasion de rappeler les paroles optimistes de Victor Hugo [1], en juillet 1876, qui rencontrent un écho particulier dans la situation actuelle :
Si étrange que semble le moment présent, quelque mauvaise apparence qu’il ait, aucune âme sérieuse ne doit désespérer. Les surfaces sont ce qu’elles sont, mais il y a une loi morale dans la destinée, et les courants sous-marins existent. Pendant que le flot s’agite, eux, ils travaillent. On ne les voit pas, mais ce qu’ils font finit toujours par sortir tout à coup de l’ombre, l’inaperçu construit l’imprévu. Sachons comprendre l’inattendu de l’histoire. C’est au moment où le mal croit triompher qu’il s’effondre ; son entassement fait son écroulement.
Puissent les paroles de Hugo nous inspirer pour intervenir en cette heure de tous les dangers !
Cette information est unique. Elle vous est offerte grâce à vos dons. Pour la rendre disponible au plus grand nombre, nous vous invitons à participer à cet effort.