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Diogène Senny : une renaissance africaine passe par l’annulation de la dette

Intervention de Henda Diogène Senny, spécialiste de l’intelligence économique et des relations économiques internationales, fondateur de l’Ecole africaine de management (EAM) au Congo, membre fondateur de la Ligue panafricaine - UMOJA (LP-U), lors de la visioconférence de l’Institut Schiller du 15 et 16 avril 2023.

Chers conférenciers, chers participants, chers invités,

Au nom de notre organisation, je voudrais remercier l’Institut Schiller de m’avoir invité à participer depuis le Congo, à ce moment de réflexion et de partage. Je remercie également l’ensemble des conférenciers pour la qualité des interventions livrées, avant ma prise de parole.
Après un bref rappel historique des origines de la dette fatale qui plombe le destin des populations africaines, nous verrons ensuite les vraies/fausses solutions des puissances internationales pour terminer sur les alternatives à la dette odieuse et illégitime.

Bref rappel historique des origines de la dette

Les dettes africaines trouvent leur origine dans les mécanismes de domination et d’exploitation élaborés principalement par les anciennes puissances coloniales, avec la complicité d’une élite africaine minoritaire.

En effet, deux défis majeurs ont préoccupé les anciennes puissances coloniales au tournant des indépendances africaines dans les années 1960, à savoir : garder la main sur les anciennes colonies en empêchant par tous les moyens la montée au pouvoir des figures nationalistes panafricanistes et, en même temps, aidées par les États-Unis, empêcher l’URSS d’avoir des alliés en Afrique, donc d’accéder aux minerais et autres ressources stratégiques.

Ayant réussi globalement ces deux défis, en dépit de quelques exceptions de pays prétendument alliés à l’Est, comme par exemple, l’assassinat emblématique de Patrice Lumumba en 1961 et son remplacement par Joseph-Désiré Mobutu, les conditions d’endettement odieux et massif de l’Afrique étaient réunies.

Et comme chacun le sait, il y a eu trois phénomènes historiques qui ont permis à l’Occident de disposer des moyens financiers colossaux pour réaliser sa mainmise sur l’Afrique :

  1. Les banques privées et le phénomène des eurodollars, se caractérisant par un déversoir massif en Afrique des prêts de dollars américains qui auraient dû être renvoyés aux Etats-Unis à la suite du plan Marshall, et favorisés par des régimes complaisants, alignés et intéressés au détriment de leur peuple.
  2. Le choc pétrolier de 1973 et le phénomène des pétrodollars, se caractérisant par un quadruplement soudain des prix du pétrole, dont les recettes furent déposées dans les banques occidentales. Ainsi, ajoutés aux eurodollars, les pétrodollars seront déversés en Afrique, avec naturellement la complicité des régimes africains complaisants et intéressés.
  3. La dette de nature bilatérale et le phénomène de l’aide liée, se caractérisant par une forme de subvention indirecte des grandes entreprises occidentales dont les intérêts sont payés par les peuples africains. Il s’agissait de trouver des débouchés aux marchandises qui ne trouvent plus preneurs en Occident à cause de la baisse du pouvoir d’achat, à la fin des Trente Glorieuses.

Les vraies/fausses solutions à la lourde dette africaine

Après les indépendances nominales, le développement clé en main auquel l’Occident prédestinait l’Afrique était accompagné, couvé et encadré par d’immenses colonnes de soldats que l’on nommait des assistants techniques.

Ces « assassins » techniques, superbement payés, remplissaient les cabinets ministériels et les présidences africaines tels des magiciens du développement. Au vu de l’état de l’Afrique, il va de soi que leur échec massif se passe de commentaires. Nous allons vous épargner la litanie des vraies/fausses solutions des 60 ans post-indépendance, pour ne prendre que deux d’entre elles sur les deux dernières décennies :

  1. Taxe Chirac sur les billets d’avion. De quoi s’agit-il ? Pour lutter contre le SIDA, le paludisme et la tuberculose, trois pandémies qui emportent des millions de personnes dans le monde et en Afrique en particulier, en 2006, Jacques Chirac, accompagné du secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, reprend une proposition de l’Association française pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (ATTAC) visant à taxer chaque billet d’avion entre 1 et 40 €. Cette contribution allait permettre de lever 200 millions d’euros par an. Il suffit de regarder les tragédies causées par ces trois pandémies en 2023, soit 17 ans après, afin de s’apercevoir de l’échec patent d’une telle mesurette.
  2. Partenariat public-privé (PPP). En mai 2021, Emmanuel Macron réunissait 21 chefs d’État africains, ainsi que les responsables des grandes organisations financières internationales et commerciales, afin de répondre au choc de la COVID-19 sur les économies africaines. Le président français annonçait une sorte de New deal africain. L’un des outils de prédilection de cette initiative, ce sont les partenariats public-privé (PPP), ces conventions par lesquelles le financement et la gestion de services publics sont confiés à des prestataires privés. Pourtant décriés en Europe, notamment par la Cour des comptes européenne (CCE) pour qui ils « ne peuvent être considérés comme une option économiquement viable pour la fourniture d’infrastructures publiques », et en France, où la Cour des comptes a fustigé son coût et « son insoutenabilité financière », amenant le gouvernement d’Emmanuel Macron à y renoncer, les PPP font pourtant encore l’objet d’une large promotion, y compris par la France, par le truchement de l’Agence française de développement (AFD), auprès des pays africains. Pourquoi ce qui est décrié en Europe et en France est-il promu en Afrique, où les gouvernements créent des ministères entiers dédiés au fameux Partenariat public-privé ?

Les alternatives à la dette odieuse et illégitime

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la question de la dette et donc du développement est, d’abord et avant tout, une question fondamentalement politique.

Nous n’allons pas faire la liste de toutes les alternatives à la dette odieuse et illégitime, mais prenons-en quelques exemples, ne serait-ce que pour l’Afrique francophone et notamment les pays de la zone franc.

  1. En finir avec le soutien aux dictatures : en effet, comme nous venons de l’indiquer, la question de la dette est fondamentalement politique. Car les régimes politiques dictatoriaux, loin d’être éclairés, se maintiennent en bradant les richesses nationales et, ainsi, privent les politiques publiques de financements suffisants. Par conséquent, le recours à l’endettement illégitime, sans contrôle des institutions démocratiques, devient la règle.
  2. Lutter contre les paradis fiscaux : dans les révélations des Panamas Papers publiées par le site d’investigation Mondafrique en mai 2018, figurent six Congolais (cinq membres du bureau politique et du comité central du Parti congolais du travail et un collaborateur du chef de l’État), qui détiennent à eux seuls dans les comptes offshores, environ 5500 milliards de francs CFA, soit 68 % des 8130 milliards de la dette du Congo et 79 % du PIB au 31 décembre 2021, et il convient de noter que cela n’est pas la totalité des fortunes accumulées par ces personnalités congolaises.

Rendre la souveraineté monétaire

Il convient de rendre la souveraineté monétaire aux anciennes colonies françaises, en mettant fin au franc CFA. La prétendue fin du franc CFA (et uniquement pour les huit Etats membres de l’UEMOA, Union économique et monétaire ouest-africaine), actée et votée par l’Assemblée nationale puis le Sénat français en janvier 2021, n’a pas convaincu les opinions africaines. D’ailleurs, le changement de nom en ECO pour tenter de faire croire à la disparition des deux dispositions les plus dénoncées par les Africains, à savoir : la représentation française dans les instances de décision et le compte d’opération, ne suffisent pas non plus.

En conclusion, les alternatives à la dette odieuse et illégitime sont nombreuses. On aurait pu parler aussi de l’audit citoyen, instrument de souveraineté des États. Dans tous les cas, le contexte actuel, dominé par des revendications de souveraineté, touchera sans doute tous les aspects de la souveraineté des peuples africains, y compris la dette. Car la question de la dette africaine est une question éminemment politique !

Je vous remercie.

Conférence de l’Institut Schiller du 15 et 16 avril 2023

VIDEOs avec la traduction française
Conférence Schiller - Panel 1
Conférence Schiller - Panel 2
Conférence Schiller - Panel 3
Conférence Schiller - Panel 4

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Cet article a été repris d'un autre site.

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Don rapide

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Pour quoi se bat  ?

« Élever à la dignité d’homme tous les individus de l’espèce humaine » Lazare Carnot

Solidarité et progrès est le parti du travail humain. Nous voulons :
 que les capacités créatrices de chaque être humain soient libérées pour le bien commun ;
 que personne ne puisse être exploité ou abusé ;
 que les féodalités financières soient mises hors d’état de nuire.

Notre but est donc de vaincre la City, Wall Street et leurs complices européens. En menant :
Une politique internationale de détente, d’entente et de coopération entre peuples et nations, dont les Nouvelles Routes de la soie sont l’amorce. Comme on ne peut les bâtir sur le sable mouvant du système dollar actuel, construisons-les avec le ciment d’un nouveau système monétaire international, ce Nouveau Bretton Woods pour lequel nous nous battons avec nos alliés dans le monde.
Une politique de crédit public national finançant en priorité l’école, la production, l’hôpital et le laboratoire. Le nécessaire préalable pour libérer ce crédit est une moralisation de la vie bancaire (un Glass-Steagall contre les spéculateurs). Mettons-le en place, comme à la Libération !
La dissolution de l’Union européenne, de l’euro et de l’OTAN, instruments de l’oligarchie financière. Associons-nous avec les autres pays d’Europe et du monde en vue de grands projets de développement mutuel : espace, essor de l’Afrique libérée du franc CFA, économie bleue, énergie de fusion, numérique, création d’emplois qualifiés.

La France doit donner l’exemple. Battons-nous donc ensemble, avec l’arme d’une culture de la découverte et du rire contre le respect qui n’est pas dû.

La politique de en vidéo

Animations réalisées lors de la campagne présidentielle Cheminade 2017.

» Voir le projet complet

en chiffres

La part des dons de personnes physiques dans les ressources financières de S&P.

Le nombre de candidats présentés par S&P lors de 116 campagnes électorales locales et nationales.

Fondation de Solidarité & progrès suite à la dénonciation du "cancer financier" par Jacques Cheminade.

La part allouée à S&P sur les 70 millions d’aide de l’Etat aux partis politiques.

Actions politiques et citoyennes entreprises (au minimum !) par S&P sur une année.

a vu juste sur...

La crise financière de 2008

Lors de sa campagne présidentielle de 1995, où Jacques Cheminade met en garde contre la spéculation insensée sur l’immobilier et les produits dérivés. Il publie ensuite son alternative au monétarisme dans l’ouvrage « Un plan de relance par le crédit productif public. »

La dérive néo-conservatrice de l’administration Obama

Ainsi que nos amis américains, nous avons dénoncé l’emprise du parti de la guerre sur l’administration Obama bien avant le scandale des écoutes illégales ou celui des assassinats "extra-judiciaires", y compris de citoyens américains.

La nature de la guerre en Syrie et le terrorisme

S&P a démasqué dès 2012 (vérifie) l’instrumentalisation des mouvances terroristes pour renverser certains régimes, dont la Syrie.

L’extrême-droite et néo-nazis en Ukraine

Dès le rejet du traité de libre association par le gouvernement ukrainien fin 2013, nous dénoncions le soutien insensé des occidentaux à des mouvances néo-nazies dans le but d’élargir l’OTAN aux frontières de la Russie.

La confiscation des dépôts bancaires ou "bail-in"

Bien avant janvier 2016 et l’application effective d’une directive européenne permettant de renflouer les banques avec l’argent des déposants, nous avons dénoncé dès 2013 cette logique confiscatoire et destructrice.

Le Tsunami financier qui vient

C’est vrai que beaucoup d’économistes en parlent, en tout cas bien plus qu’avant la crise de 2008 ! Et pourtant aucun ne défend la politique de crédit public démocratique qui nous permettrait d’éviter un choc économique sans précédent.

et la vraie Europe

La vraie question est la nécessité de mettre en place un nouvel ordre économique international fondé sur le développement mutuel, en partenariat avec la conception de la Nouvelle route de la soie que portent les BRICS.

L’Union européenne (UE) est devenue le cheval de Troie de la mondialisation financière, de la City et de Wall Street. L’euro en est le vice financier et l’OTAN le bras armé. C’est pourquoi il faut en sortir, mais pas pour faire un saut dans le vide.


L'euro, et pourtant il coule

Il faut refonder la vraie Europe, l’Europe des peuples, des patries et des
projets, la version du plan Fouchet de 1962 pour le XXIè siècle. Il ne s’agit pas de revenir en arrière mais de repartir de l’avant, avec une monnaie commune de référence porteuse de grands projets : ni monnaie unique servant l’oligarchie financière, ni deux monnaies qui ne seraient pas gérables.

Une vraie Europe ne peut se construire sans réelle participation citoyenne. Construisons une France et une Europe que serve réellement le progrès économique et social, contre tout dévoiement financier et géopolitique.

pour une écologie humaine

S&P promeut une écologie responsable et humaine, s’inspirant notamment des travaux de Vernadski sur la Biosphère et la Noosphère.

Nous condamnons les mouvements obscurantistes qui prônent un écologisme "Malthusien" (l’idéologie de Thomas Malthus) qui considèrent que les ressources de la planète sont limitées. Ces mouvements aboutissent fatalement à la conclusion inadmissible qu’il faut imposer une politique de dépopulation.

Ainsi, la première des ressources est pour nous la créativité humaine, la faculté qu’a l’Homme de comprendre et de transformer le monde qui l’entoure.

L’être humain a une responsabilité, et c’est pour cela qu’il faut sortir de la mondialisation prédatrice.

et l’énergie

Il est fou de vouloir sortir du nucléaire, qui est l’expression d’une découverte humaine. Cependant, il doit être réinventé pour en faire un nucléaire citoyen du XXIe siècle, qui nous donnera les moyens d’accueillir les générations futures.
Nous sommes pour la conception de réacteurs de IVe génération et la mise en place d’un programme de recherche accéléré vers la fusion thermonucléaire contrôlée.

Le nucléaire du futur n’est pas un mal nécessaire. Il doit impliquer une société plus juste, plus inclusive et plus responsable, sans quoi - comme toute autre découverte - il serait réduit à un instrument de domination.
Le nucléaire est, enfin, la "clé" de l’énergie nécessaire à la propulsion des voyages spatiaux, qui définissent l’étape prochaine de notre Histoire.

Défendre le travail humain, c’est rejeter totalement les logiques actuelles de rentabilité à court terme. Se battre pour le nucléaire, c’est se battre pour le fondement d’un monde élargi et plus juste.

est fier de déranger

Vous trouverez sur internet un lot défraîchi d’étiquettages en tous genres : S&P est qualifié de d’extrême-gauche, d’extrême-droite, financé par le KGB ou par un milliardaire américain (mais volant des vieilles dames), aux idées tour-à-tour farfelues et dangereuses, et bien évidemment adeptes de la théorie du complot !
Le tout visant à dissuader les citoyens de découvrir nos idées et notre engagement.

Mais derrière ces accusations vous avez d’incessantes manoeuvres politiques : rejet du compte de campagne de Jacques Cheminade en 1995, saisie de 170 000€ sur le remboursement de la campagne de 2012, et bien entendu une exposition médiatique réduite au minimum, ou la plus défavorable possible pendant les présidentielles !

Pour nos ennemis ou adversaires, il s’agit d’empêcher que soit comprise par le peuple une politique de crédit public démocratique, la seule arme qui nous permettrait de diriger la finance plutôt que d’être dirigée par elle.

Si S&P dérange, c’est parce que nos idées frappent l’oligarchie financière en plein coeur. Ce combat émancipateur est l’enjeu culturel de notre temps.

Participez à l'effort politique !

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Au cours des élections présidentielles précédentes, de 2012 et 2017, nous avons entrouvert une porte, car nous avons été les seuls à poser les défis qui sont devant nous.

Nous rentrons dans un monde tout-à-fait instable, dangereux, et sans majorité politique.
Un monde qui peut rentrer en crise à tout moment, y compris avec un risque de guerre.

En adhérant à Solidarité & progrès, en apportant vos moyens financiers et humains, nous pourrons ensemble franchir le seuil de la porte et faire ce qui est nécessaire.
Aller vers un futur qui soit vivable, meilleur, plus juste.

Jacques Cheminade
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