Berlin : Helga Zepp-LaRouche au forum « Le dialogue plutôt que les armes »

lundi 10 avril 2023, par Helga Zepp-LaRouche

De gauche à droite : le major-général retraité Sebald Daum, le lieutenant-colonel retraité Wolfgang Schmidt et l’auteur pacifiste Rainer Rupp. Au pupitre, Helga Zepp-LaRouche, présidente du Büso.

Berlin : Helga Zepp-LaRouche au forum « Le dialogue plutôt que les armes »

Par Elke Fimmen.

Le 27 mars, à Berlin, s’est tenue une grande conférence organisée par le Ostdeutschen Kuratorium der Verbände e.V. (OKV, Conseil des associations est-allemandes), fondé en 1994.

Sous le titre : « Le dialogue plutôt que les armes - Action non partisane contre la guerre », cet événement faisait écho à deux lettres ouvertes publiées le 31 janvier par Sebald Daum et Manfred Grätz, deux anciens officiers de l’armée est-allemande (NVA) décidés à marquer leur désaccord avec la décision de leur gouvernement de livrer des armes (notamment les chars Leopard 2) à l’Ukraine, une politique qu’ils considèrent comme dangereuse et comme une scandaleuse amnésie historique. Ils y fustigent également l’obsession médiatique à faire passer la Russie pour seule responsable de la guerre en Ukraine. Leurs lettres ouvertes, adressées à l’ambassade de Russie, ont fait grand bruit, aussi bien en Allemagne que dans certains cercles militaires français.

Cette réunion de Berlin marque un tournant. Elle avait pour but de contribuer à créer un nouveau mouvement pour la paix, au-delà des affiliations partisanes et des différences idéologiques, alors que les dangers s’aggravent, en particulier celui d’un affrontement nucléaire entre superpuissances. Les organisateurs ont souligné qu’il ne suffit pas d’appeler à « la paix », mais qu’il faut désormais exiger « la paix avec la Russie », ce qui signifie

mettre fin à la guerre des États-Unis et de l’OTAN en Ukraine et à son extension potentielle au reste de l’Europe, mais aussi arrêter la désindustrialisation de l’Allemagne par les États-Unis.

Bien que la grève des transports et les problèmes de santé de plusieurs orateurs clés aient empêché un certain nombre de personnes d’assister à la conférence, une centaine de participants étaient néanmoins présents. A la fin, une résolution commune a été approuvée à une large majorité et a été publiée. Plusieurs médias présents à cette conférence en ont rendu compte, notamment RT Allemagne et la télévision chinoise. Le compte rendu est désormais disponible sur le site internet des organisateurs.

Dans la longue liste des orateurs, figuraient le président du Conseil allemand pour la paix Gerhard Fuchs-Kittkowsky, le professeur de physique et militant pour la paix Joachim Wernicke, le professeur Wilfried Schreiber (Welt Trends, économiste et ancien officier de la NVA) et Wolfgang Effenberger (écrivain et ancien officier de l’armée ouest-allemande).

Mme Helga Zepp-LaRouche, a ouvert la deuxième partie de la conférence (voir son discours complet ci-dessous). Fondatrice de l’Institut Schiller et présidente du parti allemand Mouvement de solidarité pour les droits civiques (BüSo) a appelé à un cessez-le-feu immédiat en Ukraine et à des pourparlers de paix, comme l’ont proposé la Chine, le président brésilien Lula da Silva et le pape François.

Elle a détaillé les scénarios belliqueux des groupes de réflexion des États-Unis et de l’OTAN en vue de démanteler la Russie, but visé par les néo-conservateurs américains depuis la chute de l’Union soviétique, incluant le soutien aux terroristes dans le Caucase peu après l’arrivée du président Poutine à la tête de la Russie. Pour échapper à la menace immédiate d’affrontement nucléaire, on doit concentrer tous les efforts à bâtir un nouveau mouvement international pour la paix, en coopération avec le Sud global.

En guise de conclusion, Mme LaRouche a invité les participants à prendre en considération dans leurs délibérations ses 10 principes pour une nouvelle architecture de sécurité et de développement.

Pour sa part, l’ancien colonel de la NVA Friedemann Munkelt a souligné la perspective optimiste que le basculement du pouvoir vers les pays du Sud offre pour changer les politiques mondiales et résoudre les crises.

Plusieurs experts ont souligné qu’étant partie prenante à la guerre en Ukraine, l’Allemagne est donc devenue une cible potentielle pour les missiles russes. Cette politique est en contradiction directe avec le principe inscrit dans la Grundgesetz (loi fondamentale) allemande, selon lequel l’Allemagne a le devoir de contribuer à la paix mondiale.

Toutefois, le grand danger réside dans l’escalade vers le conflit nucléaire, car le changement de stratégie des États-Unis n’exclut plus de recourir « en premier » à l’arme nucléaire.

Comme l’a indiqué Wilfried Schreiber, les États-Unis ont réactivé en novembre 2021 le 56e commandement d’artillerie (nucléaire) basé à Wiesbaden, en Allemagne, qui devrait être opérationnel d’ici la mi-2023. Ils peuvent donc mener une guerre nucléaire en Europe avec les armements les plus récents dont dispose ce nouveau commandement, responsable de la planification et du déploiement des missiles nucléaires de moyenne portée en Europe. Le commandement (responsable de l’Europe et de l’Afrique) avait été désactivé après les négociations 2+4 sur la réunification allemande.

Cette réactivation opérationnelle coïncide avec les manœuvres DEFENDER-Europe 2023 de cet été, la manœuvre logistique traditionnelle de l’état-major de l’armée de l’air au cours de laquelle les États-Unis transportent entre 35 000 et 80 000 soldats en Allemagne.

Le professeur Schreiber a conclu de manière dramatique que nous sommes à la limite du point de non-retour :

Pour les États-Unis, une guerre nucléaire limitée en Europe est possible, mais pas pour nous ! Et, en fait, pas non plus pour la Russie.

Il reste donc à s’organiser politiquement avec toutes les forces de bonne volonté pour arrêter cette course prévisible vers l’apocalypse mondiale.

Comme l’écrit l’auteur Rainer Rupp dans l’introduction de la brochure de la conférence :

Face à l’immense danger auquel nos peuples sont confrontés, nous n’avons plus le temps de nous quereller sur les limites des partis politiques et les différentes orientations sociopolitiques. Au lieu de discuter des questions théoriques qui nous divisent, nous devrions plutôt nous concentrer sur ce qui nous unit, à savoir la paix avec la Russie.

RÉSOLUTION

Le dialogue plutôt que les armes - La paix avec la Russie


Résolution adoptée à l’issue du forum du 27 mars 2023 intitulé « Dialogue plutôt que les armes - action non partisane contre la guerre », organisé par le Conseil des associations d’Allemagne de l’Est, fondé en 1994.

Nous, les participants à ce forum, appelons toutes les personnes éprises de paix à se joindre à notre mouvement de protestation contre la guerre et pour une paix juste.

Face au grand danger dans lequel se trouvent nos peuples, nous n’avons plus le temps de nous disputer sur les différences entre les partis politiques et les orientations sociopolitiques. Nous devons au contraire nous concentrer sur ce qui nous unit !

L’avenir de nos enfants et petits-enfants et la préservation de la vie humaine sur notre terre exigent que l’Allemagne et son économie ne soient pas victimes d’une politique d’« ordre occidental fondé sur des règles » qui veut détruire la Russie et se prépare à la guerre contre la Chine.

Les États-Unis et l’OTAN se tiennent avec leur puissance militaire aux frontières de la Russie et arment Taïwan contre la Chine, menaçant ainsi la sécurité de la Fédération de Russie et de la République populaire de Chine.

Cette politique s’accompagne de guerre économique, financière et médiatique, de sanctions en violation du droit international et de désinformation, ainsi que d’un démantèlement de la démocratie et de la liberté d’expression.

L’« ordre mondial fondé sur des règles » de l’Occident se caractérise par une politique de deux poids, deux mesures. En réalité, il s’agit d’une politique de guerre impériale menée par les États-Unis. Pour elle, les peuples paient le prix du sang et perdent leurs acquis sociaux durement gagnés. Depuis 1999, lorsque la guerre d’agression contre le reste de la Yougoslavie a été lancée en violation du droit international, les États-Unis ont lancé leurs propres opérations de guerre conformément à leur soi-disant « ordre international fondé sur des règles ».

La guerre en Ukraine, planifiée à long terme et commencée en 2014, sinon avant, se déroule également sous nos yeux chaque jour.

L’Allemagne, en tant que belligérant,

  • contribue à l’escalade de cette guerre en fournissant des armes, de l’argent et des entraînements militaires sur la ligne de front.
  • Elle arme, prépare la population à la guerre et persécute les militants pacifistes.
  • Elle attise l’hostilité à l’égard de la Russie par la haine et l’incitation.
  • Le gouvernement viole son serment [article 56 de la Loi fondamentale, « se consacrer au bien-être du peuple allemand, (...) éviter qu’on lui nuise »], et l’obligation la plus importante de la Loi fondamentale : son devoir d’assurer la paix [article 26GG]. Cette politique conduit à une guerre mondiale qui ne connaîtra aucun vainqueur.

C’est pourquoi,

  • nous élevons la voix pour arrêter la spirale de la guerre ;
  • nous protestons contre le soutien allemand à la prolongation de la guerre ;
  • et nous exigeons la fin de cette guerre par une paix juste qui garantisse la sécurité de la Russie et une Ukraine pacifique et antifasciste sans l’OTAN.

N’attendons pas qu’il soit à nouveau trop tard !

Nous considérons cet événement comme une voix de plus pour la paix, afin qu’elle devienne plus forte et gagne en puissance.

Berlin, le 27 mars 2023.

Voici la transcription du discours prononcé par Mme Zepp-LaRouche, présidente du parti allemand Büseo (Mouvement des Droits civiques - Solidarité) lors de la conférence du Conseil des Associations d’Allemagne de l’Est (OKV) à Berlin, le 27 mars 2023.

Faire la paix avec la Russie
Pour une nouvelle architecture mondiale de sécurité et de développement

par Helga Zepp-LaRouche

Helga Zepp-Larouche.

Ce qui nous réunit ici, c’est la préoccupation commune que nous sommes dans une escalade entre les États-Unis et la Russie qui pourrait, dans le pire des cas, conduire à court terme à une guerre nucléaire mondiale pouvant anéantir toute vie sur terre au cours de l’hiver nucléaire qui s’ensuivrait.

L’ancien chef d’état-major des forces armées allemandes, le général Kujat, a récemment averti que, contrairement à la crise des missiles de Cuba, nous ne sommes pas gouvernés aujourd’hui par des hommes politiques capables d’évaluer les risques, ni suffisamment intelligents pour les éviter et prêts à faire des compromis pour cela. Autrement dit, nous sommes à la merci de forces qui ont abandonné toute souveraineté et mettent en péril, par leurs politiques, l’existence même de l’Allemagne, tant du point de vue de sa sécurité que de son existence en tant que nation industrielle.

Le plus important aujourd’hui, avec l’aide de toutes les forces possibles dans le monde, est de parvenir au plus tôt à un cessez-le-feu en Ukraine et à des pourparlers de paix qui tiennent compte des intérêts de l’Ukraine et de la Russie.

Plusieurs dirigeants mondiaux ont proposé leur aide en tant que médiateurs : le président Xi Jinping avec son plan en 12 points, le président brésilien Lula et son Club de la paix composé de plusieurs pays du Sud, le président Erdogan et, surtout, le pape François.

Il est évident qu’aucun d’eux ne peut être accusé d’être un « sympathisant de Poutine », ni de répéter le « récit » russe, ce qui est devenu l’argument massue pour écarter toute perspective non-otanienne ou lui infliger un « pre-bunking ». C’est le terme utilisé dans les nouvelles lignes directrices de l’UE pour qualifier une inoculation préventive contre toute pensée considérée comme indépendante.

Si la guerre en Ukraine est une tragédie qui n’aurait jamais dû se produire, elle est loin d’être un événement « non provoqué ». Jack Matlock, à l’époque ambassadeur américain à Moscou, n’est pas le seul à témoigner des promesses américaines faites à Gorbatchev, selon lesquelles l’OTAN ne s’étendrait « pas d’un pouce » vers l’Est, en échange d’une réunification pacifique de l’Allemagne.

Mais pendant que ces promesses verbales étaient prononcées, les néoconservateurs - les Cheney, Rumsfeld, Hillary Clinton, Victoria Nuland et Biden - se déployaient déjà dans les deux partis et s’accordaient essentiellement sur ce qui allait être connu sous le nom de doctrine Wolfowitz : un ordre mondial unipolaire fondé sur la relation spéciale anglo-américaine. Selon cette doctrine, aucun pays ne peut être autorisé à dépasser les États-Unis sur le plan économique, politique ou militaire.

Ainsi, au lieu de saisir l’occasion de la dissolution de l’Union soviétique pour établir un ordre pacifique, pour lequel le climat politique existait réellement à l’époque, les néoconservateurs ont senti l’opportunité d’établir un Léviathan mondial dans l’esprit de Thomas Hobbes.

La transformation de l’ancienne superpuissance, l’Union soviétique, en un pays du tiers-monde exportateur de matières premières s’est faite grâce à la « thérapie de choc » néolibérale qui, entre 1991 et 1994, réduisit l’industrie russe à seulement 30 % de son ancienne capacité. Déjà à l’époque, la Russie, redoutée comme un concurrent potentiel sur le marché mondial en raison de ses énormes ressources et de ses scientifiques et travailleurs mieux formés, devait être définitivement éliminée.

S’ensuivirent cinq expansions de l’OTAN vers l’Est et la mise en œuvre des instruments du monde unipolaire : révolutions de couleur, changements de régime, guerres d’intervention, jusqu’à ce que des gouvernements conformes soient installés dans le monde entier et qu’arrive cette « fin de l’histoire » chère à Francis Fukuyama, c’est-à-dire l’avènement universel du modèle occidental de démocratie.

De ce point de vue, ils n’avaient rien à reprocher à Eltsine, mais beaucoup à Poutine, qui refusa de voir la Russie rétrogradée au rang de ce qu’Obama avait appelé une simple « puissance régionale » et l’a rétablie dans son rôle de puissance mondiale. Quant à la Chine, elle fut autorisée à adhérer à l’OMC sur la base de l’hypothèse erronée qu’elle adopterait le modèle néolibéral.

Nombreux sont ceux qui se souviennent du discours optimiste de Poutine devant le Bundestag allemand en 2001, prononcé en grande partie dans la langue de « Goethe, Schiller et Kant », et de son appel à une « architecture de sécurité internationale moderne, durable et stable ».

Un an plus tard, les États-Unis se retiraient unilatéralement du traité ABM, indiquant ainsi leur intention d’intégrer l’option d’une première frappe dans leur doctrine militaire.

Trois jours avant le lancement de l’« opération spéciale », le 21 février 2022, dans un long discours, Poutine déclara :

Je vais maintenant vous dire quelque chose que je n’ai jamais dit publiquement. Lorsque le président américain sortant, Bill Clinton, s’est rendu à Moscou en 2000, je lui ai demandé ce que pensait l’Amérique d’intégrer la Russie dans l’OTAN.

Sa réponse fut très circonspecte, et peu après, la véritable position de l’Amérique se manifesta dans son soutien ouvert aux terroristes du Caucase du Nord.

Dans son discours lors de la conférence de Munich sur la sécurité en 2007, M. Poutine a souligné avec force comment, déjà, les intérêts de la Russie en matière de sécurité avaient été méprisés et les lignes rouges franchies.

Cet appel a été ignoré, comme d’innombrables autres depuis, le plus récent datant du 17 décembre 2021, lorsque Poutine exigea des garanties de sécurité juridiquement contraignantes de la part des États-Unis et de l’OTAN. Leurs réponses n’ont porté que sur des questions superficielles.

Les sommes dépensées par Londres et Washington au cours des deux dernières décennies pour financer des actions de protestations et polariser la soi-disant société civile en Russie, éclipsent de loin les 5 milliards de dollars que Victoria Nuland a admis avoir dépensés en Ukraine.

Le but de cette opération n’est rien de moins que la « décolonisation » de la Russie et sa fragmentation en trois à douze nations indépendantes, selon les géopoliticiens. Zbigniew Brzezinski a promu ces objectifs tout au long de sa vie et, selon le conseiller adjoint à la sécurité nationale Robert Gates, dès 1991, Dick Cheney en a fait une obsession, visant la destruction non seulement de l’Union soviétique mais aussi de la Russie elle-même.

Depuis cette époque, diverses organisations et institutions en Grande-Bretagne et aux États-Unis poursuivent précisément cet objectif. Parmi elles, la Commission Helsinki du gouvernement américain, qui a organisé le 23 juin 2022 un séminaire en ligne intitulé « Décoloniser la Russie : un impératif moral et stratégique », où l’on appela à diviser la Russie en dix régions.

Le soi-disant « Forum des nations libres de l’après-Russie », fondé par le dissident russe Ilya Ponomarev (qui s’est d’ailleurs déclaré responsable du meurtre de Daria Douguine, où il aurait joué un rôle de premier plan), a organisé quatre conférences en Pologne et en République tchèque, portant sur l’éclatement de la Russie.

Ponomarev s’est vanté d’avoir soutenu des « partisans » dans leurs actions de sabotage. La Deutschlandfunk a qualifié ces activités de tout à fait normales et bienvenues, alors que si elles avaient eu lieu ailleurs, elles auraient été qualifiées d’attaques terroristes.

Une conférence conjointe de deux organisations proches du gouvernement américain, la Jamestown Foundation et le Hudson Institute, s’est tenue à Washington le 14 février 2023. L’un des principaux orateurs, Luke Coffey (analyste au Hudson Institut et à la Heritage Foundation, ancien conseiller de Margaret Thatcher et premier conseiller non anglais du ministre britannique de la défense) y présenta un document de six pages déjà préparé en décembre, intitulé « En vue de l’effondrement final de l’Union soviétique et de la dissolution de la Fédération de Russie ».

C’est cette perspective, qui constitue une menace existentielle pour la Russie et dont les médias n’ont jamais parlé, qui a amené Poutine à évoquer la question de la doctrine nucléaire russe et de l’emploi d’armes nucléaires si l’existence même de la Fédération de Russie était menacée.

Voilà pour la question de l’« agression non provoquée ». En tant que « non-agent de Poutine », je n’ai bien sûr utilisé, en raison des contraintes de temps, qu’une petite sélection d’un très grand nombre de sources publiques occidentales.

Il est urgent de sortir de ce piège géopolitique. C’est pourquoi, en avril dernier, j’ai proposé une nouvelle architecture mondiale de sécurité et de développement qui prenne en compte les intérêts de chaque nation. Les dix principes que j’ai formulés comme base à cette architecture circulent dans de nombreux pays et institutions. La création de cette nouvelle architecture est également le seul plan proposé pour surmonter la crise systémique du système financier transatlantique, qui est le véritable moteur de la menace de guerre.

Les nations du Sud, qui représentent la grande majorité de l’humanité, ont refusé avec succès de se laisser entraîner dans l’affrontement géopolitique entre les États-Unis, d’une part, et la Russie et la Chine, de l’autre. Le mouvement pour la paix naissant en Allemagne doit de toute urgence s’allier à cette majorité mondiale, car nous sommes confrontés au même problème. Cette architecture et les dix principes qui la soutiennent comprennent la reconnaissance absolue de la souveraineté nationale, la lutte contre la pauvreté grâce à un nouveau système de crédit international, un système de santé moderne dans chaque pays, l’éducation universelle pour tous, l’accès de tous les pays aux infrastructures et au développement industriel, l’interdiction et l’élimination des armes de destruction massive et la création d’un paradigme entièrement nouveau dans les relations internationales.

Cette proposition circule déjà dans des cercles importants du monde entier et je vous demande de l’inclure dans cette discussion.

Nous vivons un basculement historique dans lequel le mouvement des non-alignés joue le premier rôle. C’est là que réside l’espoir de l’Allemagne.