Personne n’a donné mandat à l’OTAN et l’UE pour conclure une alliance hostile à la Russie et la Chine !

mercredi 18 janvier 2023

Chronique stratégique du 18 janvier 2023 (pour s’abonner c’est PAR ICI)

Ursula von der Leyen, Charles Michel et Jens Stoltenberg, respectivement présidente de la Commission européenne, président du Conseil de l’Union européenne et secrétaire général de l’Otan, ont signé le 10 janvier à Bruxelles un accord de coopération entre l’Alliance atlantique et l’UE. Tout cela dans le dos des Européens. La déclaration commune en 14 points, publiée à cette occasion, décrit l’agression « brutale » de la Russie comme la principale menace, suivie par « l’affirmation croissante de la Chine ».

Il s’agit d’un pas supplémentaire vers la fusion des deux institutions, dans la continuité du traité de Lisbonne, instauré en décembre 2007, qui avait déjà posé les bases d’une imbrication étroite de l’Otan et de l’UE (à ce jour, seule l’Autriche, l’Irlande, Malte, Chypre et le Vatican ne sont pas membres de l’Alliance). Rappelons au passage que le Traité de Lisbonne avait été imposé contre l’avis des peuples, puisque la France et les Pays-Bas l’avaient rejeté deux ans plus tôt sous sa forme de la Constitution européenne.

L’accord du 10 janvier pousse donc plus loin la fusion, en insistant essentiellement sur le fait que tous les pays faisant partie de l’une des deux alliances doivent s’unir face à une Russie hostile et à une Chine de plus en plus agressive. « Les acteurs autoritaires défient nos intérêts, nos valeurs et nos principes démocratiques en utilisant de multiples moyens — politiques, économiques, technologiques et militaires », peut-on lire en effet dans la déclaration commune.

Les 14 points de cette dernière constituent une démonstration patente des ambitions d’expansion et de domination globale de l’Otan, tel que cela a été discuté au sommet de Madrid en juin 2022 – ce qui implique que chaque citoyen européen devient de fait un sujet de cette « Otan globale ». Et ainsi, si une nouvelle épreuve de force venait à être enclenchée contre la Chine autour de la question de Taïwan, ou d’un autre endroit sensible, c’est l’ensemble de l’Europe qui serait entraînée.

Le nature globale de l’alliance géopolitique apparaît clairement au point 12 : «  Les menaces et les défis de sécurité auxquels nous sommes confrontés évoluant en termes de portée et d’ampleur, nous porterons notre partenariat à un niveau supérieur sur la base de notre coopération de longue date. Nous renforcerons encore notre coopération dans les domaines existants, et nous l’étendrons et l’approfondirons pour faire face en particulier à la concurrence géostratégique croissante, aux questions de résilience, à la protection des infrastructures critiques, aux technologies émergentes et perturbatrices, à l’espace, aux implications du changement climatique en matière de sécurité, ainsi qu’à la manipulation et à l’ingérence étrangères en matière d’information ».

Le point n°13 demande que les pays membres de l’UE qui ne sont pas membres de l’Alliance atlantique soient impliqués. « Nous encourageons la participation la plus complète possible des alliés de l’Otan qui ne sont pas membres de l’UE à ses initiatives. Nous encourageons la participation la plus complète possible des membres de l’UE qui ne font pas partie de l’Alliance à ses initiatives », peut-on lire en effet. Ainsi, la Suède et la Finlande, ainsi que l’Autriche, Chypre, l’Irlande et Malte, sont automatiquement enrôlés dans l’Otan, indépendamment du fait qu’ils le souhaitent ou non, ou que leurs Parlements aient voté à ce sujet.

Qui a autorisé l’UE et l’OTAN à former une alliance pour établir une dictature globale de l’Otan ? a demandé Helga Zepp-LaRouche, la présidente-fondatrice de l’Institut Schiller, lors de son émission internet hebdomadaire du 12 janvier. Les électeurs des pays membres n’ont pas été interrogés à ce sujet ; il n’y a pas eu de débat public ; je pense qu’aucun parlement ait été consulté.

« Une mobilisation internationale est absolument nécessaire, a-t-elle poursuivi, pour répondre à l’offre du pape François, qui a proposé le lieu du Vatican pour des pourparlers entre l’Ukraine et la Russie, sans aucune condition préalable ». Une pression internationale doit donc s’exercer sur les gouvernements des États-Unis et des pays européens, afin d’arrêter la course folle à la guerre nucléaire. « Et puis nous devons passer très rapidement à une nouvelle architecture internationale de sécurité et de développement qui prenne en compte l’intérêt de tous les pays de la planète », c’est-à-dire que les intérêts légitimes de sécurité de la Russie doivent être respectés.

Nous ne serons pas crédible tant que nous resterons au sein de l’Union européenne, de l’euro et de l’Otan, a affirmé de son côté Jacques Cheminade, lors d’un rassemblement organisé par les Patriotes devant l’Assemblée nationale le 14 janvier. Je refuse d’être le serviteur des fossoyeurs de notre souveraineté nationale, je refuse de laisser détruire notre économie et notre peuple par une oligarchie va-t-en-guerre qui nous étrangle avec le nœud coulant de l’énergie, de l’alimentation et du numérique.