« Listes noires » de Zelenski - l’argent et la main protectrice de Washington et Londres

mercredi 31 août 2022

Chronique stratégique du 31 août 2022 (pour s’abonner c’est PAR ICI)

L’explosion de la voiture d’Alexandre Douguine, une figure ultranationaliste russe dont nous condamnons l’idéologie et dont nous combattons les idées, tuant sa fille Darya Dougine, elle-même une figure politique en Russie, a mis brutalement en lumière, l’existence de « listes noires » en Ukraine.

Comme nous l’avons documenté ici, Darya Dougine figurait bien sur le site de la plateforme Myrotvorets, un centre publiant, sur la base de délation, les noms et les données personnelles de milliers de personnes identifiées comme des « terroristes de l’information ». A noter, le fait que depuis la mort de Daria, sa photo est barrée par la mention « liquidée ». Idem pour celle du député ukrainien Oleksii Kovaliov, 33 ans, ancien soutien à Zelenski passé dans le camp pro-russe et abattu par balle devant sa résidence le 28 août.

Que ce site existe est déjà un scandale en soi. Que les plus hautes instances européennes de l’UE, de l’OSCE et du G7 (qui se sont plaint de son existence) tolèrent qu’il continue à faire sa sale besogne, est un scandale encore plus grand ! (voir à ce propos la mise en garde de l’OFPRA de 2018, évoquée dans notre précédente chronique).

CCD

L’autre « liste noire » est celle dressée par le Centre ukrainien de lutte contre la désinformation (CCD), un organisme d’État dépendant du Conseil de Sécurité et de défense de la présidence ukrainienne.

Or, le CCD a publié le 14 juillet une liste de 78 personnalités internationales accusées de relayer la « propagande russe ». Les 30 premiers noms de la liste, dont la fondatrice de l’Institut Schiller, Helga Zepp-LaRouche, tout comme Jacques Cheminade, le président de Solidarité & Progrès, ont tous un point commun : ils sont intervenu lors d’une des conférences de l’Institut Schiller. Depuis la mi-août, la liste a été retirée du site, mais l’opération reste active et à ce jour l’information est toujours accessible sur les comptes Facebook et Telegram du CCD.

Plusieurs personnalités livrées ainsi à la vindicte de justiciers « spontanés » ont décidé de réagir en précisant qu’il s’agissait d’une liste noire mettant en danger leur sécurité personnelle (lire à ce sujet notre chronique du 24 août).

Terroristes de l’information

Andriy Shapovalov, le chef du CCD, n’en fait pas un mystère : il a rendu cette menace explicite. Lors d’une table ronde internationale sur la lutte contre la désinformation le 14 juillet, le jour même de la publication de la liste, M. Shapovalov a déclaré que les personnes qui diffusent délibérément de la désinformation sont des « terroristes de l’information », susceptibles d’être jugés comme des « criminels de guerre ».

Devant les « représentants des autorités publiques, des médias et des experts internationaux » il a précisé que « les personnes qui diffusent délibérément de la désinformation sont des terroristes de l’information ». Pour les combattre, la législation doit reconnaître leur statut.

Selon les journalistes d’enquête de la revue américaine EIR, le Département d’État américain a joué un rôle majeur dans l’organisation et le financement de la table ronde lors de laquelle Shapovalov a proféré cette menace effrayante. La question se pose désormais : ont-ils participé dans le choix des cibles ?

La liste noire ukrainienne a été sponsorisée par le CRDF-Global, une ONG bénéficiant de financement du Département d’État US.

D’après le CCD, la conférence a été « soutenue » (en ukrainien) — c’est-à-dire financée — par le département d’État, et la Civilian Research and Development Foundation (CRDF Global Ukraine), dont le siège est aux États-Unis. Le CRDF-Global est une ONG bénéficiant de financement du Département d’État, l’Agence de réduction des menaces de défense (DTRA) du Département américain de la Défense et le Counter Proliferation & Arms Control Centre du gouvernement britannique. Le centre d’Europe de l’Est et d’Eurasie du CRDF est basé à Kiev depuis 1997.

Il ne fait aucune doute, conclut l’EIR, que si quelque chose devait arriver à l’une des 78 personnes figurant sur la liste ukrainienne, le département d’État américain pourrait être tenu pour co-responsable de ce préjudice.

Article source sur Larouchepub.com

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