Chronique stratégique du 18 février 2021 (pour s’abonner c’est PAR ICI)
Dans 14 Etats américains et 26 Etats mexicains, des millions de foyers et d’entreprises ont été plongés dans le noir complet ou partiel. L’épicentre de la catastrophe se trouve ironiquement au Texas, un Etat riche en hydrocarbures et considéré comme la « locomotive énergétique » des Etats-Unis.
Dimanche soir, confrontée à un pic de consommation, la société privée Ercot, qui gère le réseau électrique texan, a été obligée de déconnecter du réseau le tiers de la capacité totale de production, plongeant 4,4 millions de foyers dans le froid et dans le noir pendant 36 heures. 26 personnes sont mortes, soit de froid soit en tentant de se réchauffer par des moyens alternatifs (comme une famille asphyxiée au monoxyde de carbone dans sa voiture). Des milliers d’entreprises se sont retrouvées paralysées, ainsi que plusieurs centrales thermiques au gaz naturel et même les centres de traitement et de distribution de l’eau. L’ampleur des dégâts dépasse désormais ceux produits par les pires ouragans qui défilent régulièrement dans la région.
Comme dans le cas de la pandémie de Covid-19, cette catastrophe n’est en rien « naturelle ». La descente du vortex polaire, qui est à l’origine de cette tempête de froid, est un phénomène connu et que nous serions parfaitement capables d’anticiper. La véritable cause est en effet la mise en œuvre, au cours des dernières décennies, de la transition énergétique « verte », qui a conduit à favoriser les sources d’énergie de basse densité, faussement appelées « renouvelables », au détriment des sources de plus haute densité, et en premier lieu l’énergie nucléaire, dont le Texas est « sorti » depuis un demi-siècle.
Les « barons du vent » comme T. Boone Pickens ou Warren Buffet – qui n’ont d’écolos que le nom — ont fait fortune en faisant construire d’immenses champs d’éoliennes, faisant du Texas le premier producteur d’énergie éolienne des Etats-Unis, avec environ 28 000 MW d’installations, et de l’éolien la principale source d’énergie de l’Etat. Le tout marchant très bien… tant que Dame nature y consent. C’est ainsi que dans les conditions extrêmes de ces derniers jours, les turbines des éoliennes ayant gelé, des coupures d’électricité ont dû être arbitrées.
« Cela montre à quel point le Green New Deal serait un accord mortel pour les États-Unis d’Amérique », a souligné le 16 février le gouverneur du Texas Greg Abbott. Fustigeant également l’idéologie verte, Rick Perry, l’ancien ministre de l’Energie de Donald Trump et ancien gouverneur du Texas, a affirmé lors d’une interview sur Fox News : « Nous devons avoir un approvisionnement énergétique diversifié qui soit disponible dès que nécessaire. Cela implique les énergies fossiles, le gaz naturel et les réacteurs nucléaires. Et nous devons surtout considérer la fusion nucléaire – secteur dans lequel de grands progrès ont été effectués récemment. La nouvelle administration, avec le Green New Deal, n’a d’yeux que pour le solaire et l’éolien ».
Projetons-nous dans dix ans, dans le monde merveilleux « AOC » (d’après les initiales de la députée démocrate Alexandria Ocasio-Cortez) des panneaux solaires et des éoliennes : « Que se passera-t-il quand il y aura ce genre de phénomène ? Ceux qui n’auront pas leur propre source d’énergie vont mourir ! », a prévenu Rick Perry, dont l’interview a justement été interrompue par la coupure d’électricité, ne pouvant reprendre que grâce à son groupe électrogène personnel. Cette philosophie n’a rien à voir avec la science, a-t-il poursuivi, contrairement aux mantras « Il faut écouter les scientifiques » répétés ad nauseum dans les médias. « Eh bien, la science nous dit que si vous ne vous en remettez qu’au vent et au soleil, vous allez avoir terriblement froid l’hiver et chaud en été ».
Un message qu’il faut faire entendre chez nous, alors que l’Europe a évité de justesse un blackout le 8 janvier, et que le projet Hercule prévoit en France – sous le diktat de Bruxelles – le démembrement d’EDF et la destruction de l’un des derniers fleurons de nos services publics (pétition ci-contre à lire et à signer).