Appel franco-italien

Il faut construire la LGV Lyon-Turin, corridor futur des Nouvelles Routes de la soie

jeudi 10 janvier 2019

APPEL FRANCO-ITALIEN

Nous soussignés, membres de Solidarité et Progrès et de Movisol, considérons que la construction du corridor ferroviaire Lyon-Turin est indispensable à l’échelle méditerranéenne, européenne et mondiale. Le tunnel de base de 57,5 km sous les Alpes, avec ses voies d’accès sur les territoires français et italien, est un projet gagnant-gagnant. Les points suivants sont déterminants :

  1. Au niveau du trafic actuel, on pourrait sans doute en débattre. Cependant, dans la perspective du développement de l’espace méditerranéen, nécessaire en soi et promu par les Nouvelles Routes de la soie, ce projet est indispensable. D’une part, la durée moyenne du parcours Chine-Europe par voie ferroviaire est actuellement de deux semaines, contre 45 jours par bateau. D’autre part, avec le nouveau corridor, le passage à travers les Alpes fera gagner aux trains en provenance d’Asie au moins 1500 km par rapport au tracé actuel.
  2. A la date d’entrée en service du tunnel, prévue en 2030, les échanges avec la Chine et l’Europe centrale auront considérablement augmenté, du fait des investissements chinois et de la hausse de la demande de produits tout le long de la route. Plus qu’un pari raisonnable sur l’avenir, le corridor méditerranéen est donc une anticipation justifiée sur le développement futur de l’espace eurasiatique.
  3. Entre la France et l’Italie, environ 90 % des marchandises échangées passent actuellement par la route, avec les pollutions et les embouteillages que cela implique. Avec le Lyon-Turin, l’objectif est de passer la barre des 40 % de marchandises importées par rail, soit un report modal annuel d’un million de camions. Pour le trafic de voyageurs, on estime qu’environ 500 000 passagers pourraient chaque année passer de l’avion au rail.
  4. Ce projet est donc la solution la plus respectueuse de l’environnement dans le cadre d’un développement économique mutuel, d’autant plus que le passage actuel par le Mont Cenis est inadapté aux exigences modernes de transport, surtout dans la perspective du développement à venir.
  5. A ce jour, plus de 10 km de tunnel ont déjà été construits, sur un total de 57,5 km, ainsi qu’une vingtaine de km de galeries exploratoires. Au stade d’avancement du projet, le coût d’un éventuel arrêt serait considérable, impliquant le remboursement des sommes déjà engagées et des pénalités pour rupture de contrat avec les entreprises.
  6. Le financement prévu (40 % Europe, 35 % Italie et 25 % France) paraît équilibré, même s’il pourrait être envisagé de réduire la part italienne. Renoncer serait donc à la fois une erreur économique et une faute politique, mettant hors jeu l’Europe méditerranéenne. Au contraire, grâce au Lyon-Turin, la France, l’Italie ainsi que la péninsule Ibérique se trouveraient intégrées dans l’ordre de développement économique mutuel du monde qui vient, seul susceptible d’assurer la paix et la vie des générations futures. A ceux qui parlent de « projet pharaonique », rappelons que la Suisse, après approbation par une votation populaire, a terminé le percement du nouveau tunnel ferroviaire du Saint-Gothard, de 57 km de long, soit sensiblement la même longueur que le Lyon-Turin.

A nous deux, Français et Italiens, serions-nous incapables d’entreprendre ce que la Suisse a fait seule ? Imaginons la Méditerranée future, avec ses ports de Marseille, Gênes, Barcelone, Valence et Tanger, retrouvant son rôle historique de route du monde !

Reste à doter le projet d’un meilleur pilotage, intégrant un montage économique, juridique et financier permettant d’accélérer l’allure. Nous sommes optimistes mais nous savons que le monde ne nous attendra pas longtemps.

Premières signatures :

  • Liliana Gorini, Movisol, Italie ;
  • Jacques Cheminade, Solidarité et Progrès, France ;

Pour ajouter votre nom à cet appel, merci de laisser votre téléphone et vos coordonnées ci-dessous.