Sommet Chine-Afrique (FOCAC) : ils seront tous là ! J-3

vendredi 31 août 2018

« Le développement est la clé pour résoudre tous les problèmes »

A partir de ce week-end, les 54 dirigeants et délégués des pays africains seront à Beijing pour le 7e sommet Chine-Afrique, également connu comme le sommet de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA, en anglais FOCAC).

C’est donc des représentants de plus de 2,8 milliards d’êtres humains, environ un tiers de la population mondiale, qui vont discuter de la construction de leur avenir commun.

Avec la proposition de la Chine de l’Initiative une Ceinture, une Route (ICR) en 2013, le sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) à Fortaleza au Brésil en 2014, les milieux financiers de Wall Street et de la City de Londres et leur idéologie impérialiste sont mis à mal par un nouveau paradigme.

Rompant avec les règles du FMI et de la logique malthusienne, la Chine, les BRICS et leurs alliés sont en train de définir pas à pas (et de plus en plus, de grand pas à grand pas) un nouvel ordre économique et financier international, où la règle d’or c’est le « gagnant-gagnant » et l’investissement tant attendu dans les infrastructures de base : eau, énergie, transport, éducation, santé. C’est dans cette dynamique que ce sommet se situe.

La relation entre la Chine et l’Afrique n’est pas nouvelle. Depuis le début des années 2000, les relations se sont intensifiées. En décembre 2015, elles ont pris un tournant décisif. Lors du 6e FCSA, à Johannesburg en Afrique du Sud, le président chinois Xi Jinping a qualifié la relation sino-africaine de « relation stratégique globale » et a présenté sa grande vision pour le développement de l’Afrique.

Le président Xi a proposé un plan de développement ambitieux en dix points pour : l’industrialisation, la modernisation agricole, les infrastructures, les services financiers, le développement vert, le commerce et l’investissement, la réduction de la pauvreté et la protection sociale, la santé, les échanges entre les peuples, ainsi que la paix et la sécurité. « La Chine et l’Afrique vont approfondir leur coopération sur l’industrialisation, les chemins de fer à grande vitesse, les autoroutes et le trafic aérien régional », avait-t-il déclaré, précisant que la Chine dépenserait 60 milliards de dollars (51,4 milliards d’euros) pour le succès de ces programmes.

En outre, il annonça que la Chine fournirait 100 millions de dollars (85,6 millions d’euros) à l’Union Africaine (UA) pour sa propre unité de combat continentale, la Force africaine en attente (FAA), destinée à des interventions d’urgence et la lutte contre le terrorisme. « La pauvreté est la cause profonde du chaos », avait alors déclaré Xi Jinping, « et le développement est la clé pour résoudre tous les problèmes. »

Chez elle, la Chine a su tirer 700 millions de personnes de la pauvreté extrême. Aujourd’hui, elle pense qu’il est de son intérêt de contribuer à une même dynamique en Afrique. En 2015, la Chine avait annoncé construire et développer également cinq écoles africaines pour la formation dans les métiers du transport, tandis que 200 000 Africains seraient directement formés en Chine, et 40 000 professionnels formés par les Chinois sur place, notamment en Éthiopie lors de la construction de la nouvelle ligne ferroviaire, reliant Djibouti à Addis-Abeba.

Les promesses faites par Xi Jinping ont été toutes tenues ! Et c’est donc sur la base d’un respect mutuel et du sérieux des dirigeants chinois [1] – cette politique gagnant-gagnant que nous développons régulièrement dans nos publications – c’est donc sur cette base que les dirigeants africains se retrouvent à partir de ce week-end en Chine. L’objectif de ce sommet se veut exigeant.

Le Forum sur la coopération sino-africaine de 2012 à Beijing.

Premièrement, poursuivre la politique de grands projets d’infrastructure. Selon Amira Elfad, la commissaire de l’UA aux affaires sociales, interviewée par la radio LCF le 20 août dernier, « de gros projets dans le partenariat Chine-Afrique sont attendus ».

Ensuite, il doit mettre en cohérence l’Agenda 2013-2063 de développement, adopté par l’UA, l’Agenda 2030 de lutte contre la pauvreté de l’ONU, l’ICR et les plans de développements nationaux des différents pays africains. L’éradication définitive de la pauvreté par et pour les Africains, aux échéances fixées, est l’horizon atteignable.

Enfin, le sommet se fixe pour but de faire passer la relation sino-africaine à un stade supérieur. L’ambassadeur chinois d’Ethiopie, Tan Jian, l’a très bien souligné le 23 août : « Le sommet (…) a pour thème ‘La Chine et l’Afrique : pour une communauté de destin commun plus forte, dans la coopération gagnant-gagnant’ [Nous allons] explorer de nouveaux chemins qui élèveront la coopération sino-africaine à un niveau supérieur. » En ligne de mire notamment, des partenariats scientifiques plus nombreux et plus poussés, ainsi qu’un dialogue des cultures se concentrant sur l’histoire commune des civilisations africaines et de la civilisation chinoise.

S&P, qui se bat en France et dans le monde avec ses alliés pour se libérer de l’occupation financière et pour la paix par le développement mutuel, ne peut laisser les Français dans le silence de plus en plus « criant » des médias grand public, qui ne sortiront de leur silence qu’après le sommet pour critiquer, ergoter, pester, vilipender, détricoter... nous rabâchant la ligne de leurs actionnaires financiers : la Chine, c’est le nouvel empire et le gagnant-gagnant n’est qu’un attrape-nigauds !

Parce qu’il est important de comprendre ce que gagnant-gagnant veut dire, parce qu’une des conséquences concrètes du sommet sera de réduire dans les années qui viennent l’immigration contrainte [2] par une politique de développement, S&P ne vous laissera pas au bord de l’histoire et saura dans les prochains jours vous montrer que le monde change (et que vous devez y participer pour assurer qu’il va dans le bon sens).

A lire : traduction exclusive en français de l’entretien accordé au Quotidien du Peuple par Sébastien Périmony, responsable Afrique de l’Institut Schiller, sur les enjeux du sommet Chine-Afrique de 2018.

Original en mandarin.


[1Une étude de juin 2017, du consultant américain McKinsey, sur 1000 entreprises chinoises présentes en Afrique, a montré les efforts réels et constants du gouvernement chinois pour contraindre les entreprises chinoises à employer les Africains à toutes les échelles de la hiérarchie (y compris l’échelle dirigeante), avec des formations qualifiantes des populations.

[2A partir de 2016, l’immigration du continent africain de 1,2 milliard d’habitants a détrôné les arrivées (en baisse constante) syriennes, afghanes et irakiennes en Europe . Si les réfugiés politiques peuvent être majoritaires comme chez les Erythréens, Soudanais et Ethiopiens, la plupart sont des migrants économiques comme la majorité des immigrés d’Afrique de l’ouest. Voir à ce sujet le programme de Jacques Cheminade Immigration et co-développement comme un tout.