L’esprit des Nouvelles Routes de la soie gagne le monde #7

vendredi 12 janvier 2018

Sans sursaut décisif, la zone transatlantique continuera de s’enfoncer chaque jour davantage dans la désintégration sociale et économique. Ce que la plupart des citoyens français et européens ignorent, c’est que plus de 70 pays se sont joints à la Chine et aux BRICS, et que les Nouvelles Routes de la soie se construisent concrètement et répandent partout un puissant optimisme pour le futur. S&P est mobilisé pour faire connaître cette réalité aux Français et pour engager l’Europe et les États-Unis aux côtés de ces pays. Avec le voyage de Macron en Chine, la France vient de faire un premier pas très important dans cette direction (voir la chronique d’hier).

Faisons donc un nouveau tour d’horizon de ce « monde en devenir » et de l’esprit de coopération et de progrès qui l’anime.

France-Chine

Lors de leur rencontre, qui s’est déroulée en Chine du 8 au 10 janvier, Emmanuel Macron et Xi Jinping se sont accordés pour ouvrir une nouvelle ère à la coopération entre la France et la Chine. Xi a exprimé le souhait de voir les deux pays approfondir leur coopération stratégique dans des domaines traditionnels tels que l’énergie nucléaire et l’aérospatial, ainsi que dans l’agriculture et l’alimentation, la santé, et plus encore. « Les relations entre nos deux pays se trouvent à un nouveau départ », a-t-il déclaré lundi, aux côtés du président français. « La Chine est prête à promouvoir les échanges et à renforcer la confiance mutuelle et la coopération avec la France afin d’insuffler un nouvel élan au partenariat stratégique franco-chinois. (…) Les deux pays devraient saisir les nouvelles opportunités offertes par l’initiative de la ceinture et la route [Belt and Road Initiative — BRI] et mettre en œuvre une coopération concrète dans ce cadre afin de promouvoir la prospérité de l’Eurasie ».

De son côté, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lu Kang, a salué la volonté de la France de jouer un rôle dans les Nouvelles Routes de la soie, déclarant que « la BRI est un bien commun essentiel (...). Elle offre une plate-forme de coopération large entre les nations, avec d’immenses possibilités de développement et de coopération internationale. Cinq ans après sa création, la BRI a été accueillie positivement par un nombre croissant de pays et d’organisations internationales, et elle a déjà apporté des bénéfices tangibles aux populations locales le long des routes. La participation de la France à cette initiative va permettre d’élargir l’espace de cette plate-forme, tout en promouvant la coopération gagnant-gagnant entre la France et la Chine ».

Allemagne

Michael Schaefer, l’ancien ambassadeur d’Allemagne en Chine et actuel dirigeant de la Fondation Herbert Quandt (BMW), a appelé la semaine dernière les Européens à accepter l’offre de partenariat de la Chine sur la Nouvelle Route de la soie, dans un entretien avec le média Deutsche Wirtschaftsnachrichten.

« L’importance géostratégique de la Route de la Soie ne peut être sous-estimée », a-t-il souligné. « Le Pays du Milieu s’est fixé pour objectif de déployer ses immenses ressources matérielles afin de permettre l’expansion de l’économie chinoise sur le marché mondial. La Chine met en œuvre cette stratégie de manière intelligente, non pas agressive, en offrant à chaque nation d’y participer – une offre qui est petit à petit acceptée par les pays asiatiques, alors qu’en Europe nous avons une réaction plutôt négative, voire un rejet pur et simple. [Les Européens] prêtent à la Chine des intentions hégémoniques, mais ne s’agit-il pas d’une projection de notre propre comportement au siècle dernier ? »

« Beaucoup d’Européens commettent l’erreur de considérer les relations avec les États-Unis et la Chine comme un jeu à somme nulle », a affirmé Schaefer. « Mais une relation étroite avec les États-Unis n’exclut pas du tout une relation d’intérêt commun avec la Chine. Nous ne devrions pas considérer la Chine comme un rival, mais plutôt comme un partenaire dans les secteurs clés. Je suis convaincu que la Chine souhaite être un partenaire de l’Occident. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la Chine ne cherche pas une domination militaire et une position géostratégique hégémonique ; mais elle défendra énergétiquement ce qu’elle estime être ses intérêts légitimes, en particulier ses intérêts territoriaux, si nécessaire aussi à travers une projection de sa puissance militaire ».

Train Éthiopie-Djibouti

La ligne ferroviaire Éthiopie-Djibouti a officiellement été ouverte le 1er janvier. Construite par la China Rail Engineering Corporation (CREC) et la China Civil Engineering Construction Corp (CCECC), pour un investissement de 4 milliards de dollars, la ligne de chemin de fer électrifiée de 750 km relie la capitale éthiopienne Addis Adeba à Djibouti.

Lors de la cérémonie inaugurale, à Addis Adeba, le ministre éthiopien des Transports Ahmed Shide a salué le projet comme une étape importante de la coopération sino-africaine. Elle aura un impact positif majeur sur les efforts déployés pour bâtir une nouvelle Éthiopie, a-t-il fièrement déclaré, d’après l’agence chinoise Xinhua.

L’Ambassadeur de Chine en Éthiopie, Tan Jian, a souligné que le projet contribuerait à l’industrialisation et à la diversification de l’économie éthiopienne. « C’est le premier chemin de fer transfrontalier et le plus long chemin de fer électrifié du continent africain », a-t-il déclaré. « Nous autres Chinois le considérons comme l’un des premiers fruits bénéfiques de la BRI. Beaucoup estiment qu’il s’agit d’un projet vital pour l’Éthiopie et Djibouti. Pour nous, c’est le train du développement, de la coopération et de l’amitié ».