Helga Zepp-LaRouche : pas de troupes allemandes pour une « opération Barbarossa bis » contre la Russie

mardi 3 mai 2016, par Helga Zepp-LaRouche

Helga Zepp-LaRouche est la présidente internationale de l’Institut Schiller et du parti allemand Büso (Mouvement des droits civiques/Solidarité).

« Soixante-et-onze ans après la défaite d’Hitler qui s’était lancé dans une campagne militaire démentielle contre la Russie (opération Barbarossa) », la décision de la chancelière Angela Merkel est tout simplement « scandaleuse », affirme Helga Zepp-LaRouche, dans l’édition du 4 mai du journal hebdomadaire de son mouvement Neue Solidarität.

La décision de Merkel vient à la suite de la visite du Président américain à Hanovre où Barack Obama, lors d’un mini-sommet avec Hollande, Renzi, Merkel et Cameron, avait sommé ses alliés d’accroitre leur participation aux efforts américains et de l’OTAN visant à contrecarrer « l’agressivité » russe. C’est lors de cette rencontre au sommet, organisée derrière portes closes et sans le moindre débat, que Merkel a concédé que l’armée allemande participe aux manœuvres de l’OTAN sur les frontières avec la Russie.

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Le sommet de l’OTAN de juillet à Varsovie, validera sans doute la participation d’un bataillon allemand de 1000 soldats aux missions tournantes permanentes (sic) de l’OTAN dans les pays baltiques supposés menacés par le grand ours russe. Pour Helga Zepp-LaRouche, cette politique ne fait qu’augmenter le danger d’une troisième guerre mondiale.

Cependant, la « faveur excessive de la chancelière de se comporter en vassale militaire de carrière dépasse toutes les bornes. L’engagement accru de l’Allemagne dans la politique d’encerclement contre la Russie qui, au lieu de l’éloigner, rapproche l’OTAN des frontières de la Russie, met la survie de l’Allemagne en jeu car en cas de conflit nucléaire, le pays sera rasé et personne n’y survivra. Et personne ne pourra me convaincre que ni Mme Merkel, ni la ministre de la Défense Von der Leyen, ni l’Etat-major de l’armée n’en ont pas parfaitement conscience ».

Dans son article, Mme Zepp-LaRouche passe ensuite en revue les provocations occidentales contre la Chine, l’envoi parfaitement illégal de 250 forces spéciales américaines pour sauver le mouvement terroriste Al-Nosra en Syrie, ainsi que l’effondrement financier en cours de la zone transatlantique.

Soixante-et-onze ans après la défaite des nationaux-socialistes (nazis) qui ont infligé des souffrances inouïes à la population russe et ceux d’autres pays, y compris le notre, l’idée que nous pourrions participer à une espèce de nouvelle "Opération Barbarossa" contre la Russie doit être rejetée dans les termes les plus fermes. Si l’escalade actuellement engagée, y compris l’attribution à l’Ukraine et à la Géorgie, d’un "statut d’associée" de l’OTAN - que la Russie considère comme une ligne rouge à ne pas franchir— ainsi que l’adhésion à l’OTAN de la Finlande et de la Suède ou encore le déploiement de soldats allemands en Lituanie, si tout cela est validé par le prochain sommet de l’OTAN, alors nous nous retrouverons directement sur la route de l’enfer.

A nous donc d’utiliser les deux mois qui précèdent ce sommet de l’OTAN pour présenter une alternative. Cela signifie une coopération gagnante/gagnante avec la Russie sans laquelle les problèmes existentiels qui nous guettent (menace de guerre, krach financier, crise des réfugiés, terrorisme, lutte contre la drogue, etc.) restent insolubles. Et s’il s’agit de montrer une amitié plus grande envers la "vraie" Amérique, rien de plus convaincant que d’insister sur une telle coopération.

Il existe une porte de sortie. Bâtissons la Nouvelle route de la soie avec la Russie, la Chine et l’Inde afin d’organiser une reconstruction économique du Moyen-Orient et l’Afrique ainsi que nos propres économies productives. Et disons clairement à l’Amérique que nous ne sommes pas prêtes à nous suicider pour sauver un Empire qui s’est sur-étendu depuis longtemps. Cependant, pour l’Amérique de George Washington, d’Alexander Hamilton, d’Abraham Lincoln, de Franklin Roosevelt et des frères Kennedy, la communauté internationale garde une place d’honneur.