Réchauffement climatique :
l’effet de serre remis en question

Conférence-débat avec François Gervais

mercredi 6 mai 2015

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Compte-rendu (publié dans Nouvelle Solidarité N°10/2015) de la conférence du 6 mai 2015 à Clichy de François Gervais, physicien, spécialiste de thermodynamique.

Professeur émérite à l’Université François Rabelais de Tours, médaillé du CNRS et primé par l’Académie des Sciences, il a récemment été choisi comme rapporteur critique par le GIEC.

L’effet de serre remis en question

Toutes nos institutions se sont lancées dans une croisade contre les émissions de gaz carbonique (CO2). A l’exemple du gouvernement français, qui organise la prochaine conférence internationale sur le climat à la fin de l’année (la COP21, 21e Conférence des parties de la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques) et érige ce combat en « grande cause nationale », la Banque mondiale vient de publier un rapport sur une économie sans CO2 et l’Union européenne dépense déjà 20 % de son budget pour son paquet climat.

Il est plus que temps de savoir sur quelle base scientifique repose cette campagne pour bannir cette molécule. C’est pour répondre à cette question que Solidarité et Progrès a invité le 6 mai dernier François Gervais, chercheur émérite à l’université François Rabelais de Tours, auteur du livre L’innocence du carbone paru en 2013 chez Albin Michel, mais aussi relecteur critique mandaté par le GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) de son cinquième rapport ARS5 publié en 2013. Ce sont ces rapports du GIEC qui servent de « caution scientifique » aux croisades anti-CO2 menées par les institutions politiques.

Lors de la conférence-débat organisée par S&P (vidéo ci-dessus), François Gervais a exposé les critiques qu’il a émises sur les différentes parties du rapport du GIEC, ainsi que la surdité des « scientifiques modélisateurs » face aux multiples incohérences qu’il a pointées du doigt. Voici ses principales conclusions, basées sur les données relevées et publiées dans le rapport final de 2000 pages du GIEC. Vous le verrez, elles sont bien différentes du battage médiatique et des discours politiques alarmistes...

Des paradoxes aussi gros que des icebergs

Le climat terrestre a toujours varié, a rappelé M. Gervais. Ainsi, le réchauffement climatique a commencé bien avant le début de l’ère industrielle, sous le règne de Louis XIV, en 1695, ce qui contredit l’hypothèse d’un réchauffement d’origine anthropogénique (résultant de l’activité humaine).

Hausse de 1° de la température mesurée par le thermomètre Central England (courbe violette) et évolution des émissions mondiales de CO2 (courbe noire).

Ce changement de température, mesuré par le premier thermomètre, le « Central England » (Graphique 1), fait suite à une période très froide, où les chevaux pouvaient traverser la Seine gelée. Les scientifiques l’attribuent à un réveil du Soleil, dont l’activité magnétique peut être reconstruite grâce aux observations de tâches solaires effectuées par Galilée.

Vivons-nous un nouvel endormissement du Soleil ? Bien que la presse reste muette à ce sujet, depuis le début des années 2000, c’est un refroidissement qui est enregistré par les satellites qui mesurent la température depuis 1979 ! Et M. Gervais de souligner que « quand on nous parle d’un réchauffement climatique, un jeune de 20 ans n’a pas connu de réchauffement climatique depuis qu’il a l’âge de raison. Les mesures sont là pour le dire. »

La tendance au refroidissement commence également à se faire sentir sur les pôles. Vous souvenez-vous du film d’Al Gore Une vérité qui dérange, sorti en 2007 ? En recevant le prix Nobel de la paix avec le GIEC, il avait déclaré qu’il n’y aurait plus de banquise au pôle nord à l’été 2013 ! Or la banquise arctique a pratiquement doublé de volume entre son plus bas niveau d’été en 2012 et celui de 2014 ! Au pôle sud, la banquise a battu son record de superficie le 21 septembre 2014...

Silence dans les médias. Les océans : s’il y a refroidissement, leur niveau devrait également baisser, ce que confirment les données les plus récentes, en dépit de toutes les projections des modèles du GIEC.

En réalité, un tel refroidissement n’est pas nouveau. Entre 1940 et 1970, les températures ont également chuté, pour augmenter à nouveau ensuite. Que titraient les journaux de l’époque ? « Nous entrons dans un nouvel âge glaciaire ! » Pourtant, il y a eu une accélération des émissions de CO2 à partir des années 1940. Selon la théorie affirmant que le CO2 est le facteur qui détermine le climat, les températures auraient donc dû augmenter d’autant.

Trois phénomènes corrélés à un cycle d’environ 60 ans : variation du niveau des océans (a) ; variation du volume de la banquise aux pôles (b) ; variation de la température mesurée par le satellite HadCRUT4 (c)

Ce que M. Gervais a en revanche observé, c’est que ces variations climatiques – hausse du niveau des océans et des températures, augmentation de la banquise (Graphiques 2) – dessinent un cycle d’une soixantaine d’années, phénomène déjà mis en évidence en 1994 dans un article publié dans la prestigieuse revue scientifique Nature.

Scafetta, un scientifique américain, a montré que ce cycle climatique de soixante ans était corrélé à la vitesse du Soleil par rapport au centre de gravité du système solaire, mais le lien de cause à effet reste à prouver.

En attendant, de ces cycles totalement dé-corrélés du CO2, les rédacteurs du GIEC ne veulent pas en entendre parler, bien qu’ils apparaissent dans leurs propres graphiques.

Un instrument politique

Les conclusions des rapports du GIEC (2000 pages) sont synthétisées dans un résumé beaucoup plus court destiné au grand public et aux décideurs. Ont participé à la rédaction de ces résumés, en plus des scientifiques, des représentants des différents gouvernements (d’où le I de GIEC, pour « intergouvernemental »).

M. Gervais a ainsi pu constater comment certains éléments présents dans le rapport complet avaient disparu du résumé final. Notamment les pincettes avec lesquelles les modélisateurs présentent leurs projections. Et il en faut, car leurs modèles, basés sur l’hypothèse que l’effet de serre du CO2 est le principal facteur déterminant le climat, n’ont absolument pas vu venir le refroidissement actuel, et ne sont pas davantage validés par le passé, car ils sont également incapables de reproduire les variations du siècle dernier.

La fourchette montrant les hausses de température « les plus probables » calculées par ces modèles n’a cessé d’être rabotée de sa partie haute lors des versions successives du rapport, mais dans le résumé final de 26 pages, cette mention de hausse « la plus probable » a tout simplement disparu !

M. Gervais a calculé le taux d’incertitude des estimations présentées dans ce résumé (une hausse de 0,3 à 4,8°C d’ici à 2100) : 1600 %, de quoi faire bondir n’importe quel scientifique sérieux ! Qu’à cela ne tienne...

Un impact minimal pour un prix maximal

Encouragés par ces estimations à la louche, les pays européens se sont fixé des objectifs de réduction de leurs émissions de CO2. Selon les calculs de François Gervais à partir des chiffres du GIEC, en appliquant sa politique de réduction de 20 %, l’Europe éviterait, au maximum, un réchauffement de... 0,014°C.

La part de la France, qui produit 1 % des émissions mondiales de CO2, serait de 0,0009°C. Aucun thermomètre n’est assez fin pour mesurer un impact aussi minime, autrement dit, impossible de mesurer l’impact réel de ces politiques sur le climat.

Là où l’on rit jaune, c’est quand on regarde le coût économique de cette transition énergétique poussée dans l’urgence pour « sauver le climat ». Le paquet climat représente 20 % du budget européen. On se tourne vers le développement des énergies renouvelables, puisque « le vent et le soleil n’envoient pas de facture ». Mais pourquoi donc sont-elles si chères ?

Pour collecter ces énergies moins denses que le pétrole ou le nucléaire, il faut déployer plus de moyens physiques et humains afin d’engendrer la même quantité de puissance. S’ajoute à ce problème l’augmentation des coûts de gestion de ces énergies dites alternatives, car elles ne fonctionnent pas en continu. Ces sources d’énergie sont intermittentes, or on ne sait pas stocker l’électricité. Il est nécessaire de fabriquer un réseau beaucoup plus important pour les collecter... Or le réseau électrique, c’est la part la plus lourde de la facture d’électricité !

L’impact intellectuel est bien plus pernicieux. Depuis que la baisse des températures ne peut plus être ignorée, venant contredire la théorie que le CO2 réchauffe le climat, il est incriminé pour tous les phénomènes extrêmes ! Typhons, inondations, vagues de froid... Cette hypothèse sur laquelle surfent allègrement les médias n’a aucun fondement scientifique dans les rapports du GIEC.

Ce qui a poussé François Gervais, lors d’un débat avec Pascal Canfin (ancien ministre et député européen, écologiste, aujourd’hui conseiller principal pour le climat du World Resources Institute), à lui rappeler que c’est sur les baromètres qu’il est écrit « tempête, beau temps, etc. », et non sur les thermomètres ! Mais il n’y a pas que nos ministres qui ignorent le B.A.-BA.

En tant que membre d’un jury pour l’attribution de bourses d’études à des étudiants en fin de master « science de la Terre », François Gervais a eu ce dialogue troublant avec un étudiant voulant faire une thèse pour sauver la planète : FG : « Quel est le taux de CO2 sur Terre ? », réponse de l’étudiant : « 70 %. » Face à l’étonnement du jury, l’étudiant rectifie alors : « 5 %. » Une étudiante au profil similaire fera la même réponse.

Erreur d’un rapport 100 pour des étudiants de niveau BAC +5 : la proportion de CO2 dans l’air est de 0,04 %, ou 400 parties par million, beaucoup moins que celle de l’autre principal gaz à effet de serre, la vapeur d’eau (1 à 5 %).

Au fait, c’est quoi le CO2 ?

En tant qu’expert en spectrométrie, M. Gervais a donné une explication physique au fait que le CO2 ait si peu d’effet sur le climat. Il est important de comprendre que la molécule de CO2 ne vibre qu’à deux fréquences (électromagnétiques) et ne peut absorber la chaleur qu’à ces seules fréquences.

Autrement-dit, le rayonnement infrarouge (la chaleur) émis par la Terre ne sera capté par le CO2 qu’à ces deux points-là. Si l’on compare grossièrement le rayonnement infrarouge avec le rayonnement visible (un arc en ciel), un arc en ciel perdrait deux couleurs en passant à travers une couche de CO2.

La molécule de CO2 est donc en réalité une véritable passoire et laisse passer une grande partie de la chaleur sans pouvoir la capter. Or, différentes mesures montrent que 95 % du rayonnement pouvant être capté est déjà absorbé par la couche de CO2 actuelle : l’effet de serre du CO2 atmosphérique étant déjà pratiquement à son maximum, il ne reste plus grand-chose à se mettre sous la dent pour les molécules de CO2 qui viendront s’ajouter.

Cela veut dire concrètement que sur vingt molécules de CO2 émises dans l’atmosphère, une seule participera potentiellement à l’effet de serre, et que plus le taux de CO2 augmentera, plus cette proportion diminuera.

Par ailleurs, on peut même douter que la hausse de la concentration en CO2 dans l’atmosphère soit principalement d’origine humaine, même si cela paraît logique. En effet, que se passe-t-il quand on superpose les variations du taux de CO2 avec celles de la température (Graphique 3) ?

En vert : variation du taux de CO2 dans l’atmosphère ; en bleu : variation de la température globale de surface des océans ; en rouge : variation de la température globale de l’air.

C’est le taux de CO2 qui suit la température... ce qui pourrait s’expliquer par le fait que le CO2 dissous dans les océans s’évapore quand ils se réchauffent, par exemple (c’est le phénomène de la bouteille de champagne qu’on a laissée au soleil !).

M. Gervais a aussi rappelé une vérité trop souvent oubliée : le CO2 , c’est la nourriture des plantes ! L’analyse fine des variations de CO2 au cours de l’année (son taux diminue au printemps et en été, au moment de la croissance végétale, et augmente en automne et en hiver) montre que les plantes semblent se jeter sur le surplus de CO2 , comme si elles étaient « en manque ».

Le scientifique Idso a même chiffré à 3000 milliards d’euros le bénéfice lié à l’amélioration des rendements agricoles due à l’augmentation de CO2 depuis 1961. Loin d’être un polluant (comme les suies et les fumées des mines de charbon, qui font des milliers de morts chaque année), le CO2 semble même favoriser le développement de la biosphère !

En conclusion, soulignons que les éléments présentés par M. Gervais lors de cette conférence sont une synthèse d’environ 1300 publications scientifiques : « Nous sommes nombreux ! » dit-il.

Parler d’un consensus scientifique sur l’origine humaine du réchauffement climatique est mensonger. De même, diagnostiquer que l’essentiel des changements climatiques auxquels nous assistons sont liés à des phénomènes naturels, cela ne signifie pas encourager les gens à brûler tout ce qu’ils peuvent de pétrole ! Bien entendu, les ressources fossiles sont limitées (même si personne ne peut estimer précisément le stock réel de pétrole dans le monde car c’est une donnée confidentielle), il faut en laisser pour nos petits-enfants, notamment pour fabriquer du plastique.

Bien entendu, il va bien falloir passer à d’autres énergies. Mais le message est clair : il n’y a pas d’urgence ! Prenons le temps de développer des modes de production d’énergie alternatifs réellement efficaces et des énergies durables non-intermittentes : centrales solaires, filières à thorium, fusion.

Les 45 000 milliards de dollars que coûterait au niveau mondial cette lutte vaine, car incompétente, contre des phénomènes naturels, investissons-les plutôt pour permettre à chaque peuple de se développer ! Comme S&P l’a documenté dès les années 1990, c’est justement parce que ce scénario serait un cauchemar pour les malthusiens de l’oligarchie financière internationale qu’ils sont les premiers à endosser, financer et promouvoir l’écologisme pessimiste, qui, explicitement ou implicitement, réduit les êtres humains au rang de parasites sur Terre.

Représentation de l’interaction entre le champ magnétique de la Terre (à droite) et le vent solaire (à gauche).
NASA

Et si les étoiles faisaient la pluie et le beau temps ?

Par Johanna Clerc

Sécheresse catastrophique dans l’ouest américain, assèchement du lac Tchad... il y a bien urgence à intervenir sur le climat. Si le problème ne se situe pas au niveau des émissions de gaz carbonique (voir article ci-dessus, il faut surtout se rappeler une réalité assez simple : notre planète n’est pas dans une bulle, déconnectée du reste de l’univers !

Comme dans toute grande percée scientifique, c’est en élargissant le champ d’étude en dehors du domaine connu, en l’occurrence en étudiant le fonctionnement de notre galaxie – et même au-delà – que l’humanité se rendra capable de comprendre et d’agir sur les processus naturels planétaires.

Libérer la politique du monde déclinant de la City et de Wall Street, dont les effets sont bien plus néfastes que ceux des gaz carboniques, pour la hisser à la hauteur de ce défi : S&P porte cette bataille en France, comme ses partis-frères le font ailleurs dans le monde.

Aux Etats-Unis, Ben Deniston, de l’équipe scientifique du mouvement de Lyndon LaRouche, l’exprime ainsi : « Le climat que nous percevons sur Terre n’est que l’ombre, [...] l’effet de quelque chose. » Ce quelque chose, le modèle scientifique dominant l’attribue à l’interaction entre la Terre et le Soleil.

Celui-ci émet des radiations électromagnétiques (dont la lumière) qui chauffent la Terre, et l’on peut expliquer une grande partie des variations climatiques, à commencer par les saisons, par la position de notre planète par rapport au Soleil.
Or, cette ombre (le climat terrestre) ne se comporte pas comme elle le devrait si l’on considère qu’elle n’est que le reflet de cette interaction Terre-soleil. Des déviations, des variations apparaissent, qui ne sont pas imputables à cette seule explication, et ce à différentes échelles de temps.

Comment les expliquer ?

Le professeur danois Svensmark a ouvert dans les années 1990 une piste de recherche qui a depuis été reprise par le CERN (projet CLOUD). Il s’agit d’étudier l’influence des rayonnements cosmiques sur la formation des nuages. Saviez-vous que nous sommes bombardés en permanence par un flux de matière (noyaux atomiques, particules à haute énergie, etc.) qui nous vient de la galaxie et du fin fond du cosmos ?

En pénétrant dans l’atmosphère, ces particules provoqueraient la formation d’ions qui joueraient un rôle déterminant sur la façon dont l’eau se comporte dans l’atmosphère (formation des nuages, pluies, etc.). L’ionisation artificielle de l’atmosphère pour provoquer des pluies est d’ailleurs déjà expérimentée au niveau international.

Ce processus amène donc les scientifiques à regarder notre étoile avec de nouvelles lunettes.

Le Soleil module l’influence de ces rayonnements cosmiques sur la Terre, car ils sont stoppés par les particules et le champ magnétique qu’il nous envoie (le « vent solaire »).

Or l’activité magnétique du Soleil varie (un cycle de onze ans a été identifié). Apparaît alors une première grande inconnue : d’où viennent les cycles de forte et faible activité du Soleil ? Deuxième inconnue : d’où viennent les variations du rayonnement cosmique, qui, hormis l’influence du Soleil, est lui-même plus ou moins intense.

Plutôt que de décortiquer un à un ces cycles et ces processus, LaRouche et ses partenaires pointent du doigt la véritable découverte qui s’offre à nous : comprendre le principe d’ensemble qui organise notre galaxie comme un tout, de ses plus petites parties aux plus grandes, et qui rythme le développement de notre planète.

Déjà, un cycle de 62 millions d’années se dessine dans les activités tectoniques terrestres, la variation de la biodiversité, les compositions isotopiques de certaines météorites... 62 millions d’années ? C’est le temps que met notre système solaire pour passer au-dessus puis en dessous du plan de la galaxie...