Christine Bierre et Amar Benoun : Le Val d’Oise à l’heure des BRICS

lundi 16 février 2015

Candidats Solidarité & Progrès pour le canton Argenteuil 2 lors des élections départementales du 22 et 29 mars 2015 :

Christine Bierre, journaliste,
rédactrice-en-chef de Nouvelle Solidarité ;
Amar Benoun, retraité de la SNECMA
et ancien dirigeant syndical CGT.

Site de campagne : Le blog de Christine Bierre

Les deux candidats de Solidarité & Progrès dans le Val d’Oise (95) pour le Canton Argenteuil 1 : Christine Bierre, journaliste, rédactrice en chef de Nouvelle Solidarité et Amar Benoun, retraité de la SNECMA et ancien dirigeant syndical CGT.
S&P

Notre monde est en plein bouleversement. D’un côté, une Europe et des États-Unis englués dans la crise de 2008, dominés par l’obsession de sauver leur système bancaire en imposant l’austérité aux peuples et prêts à faire parler les armes pour maintenir leur hégémonie mondiale. De l’autre, plus de la moitié de l’humanité rassemblée autour des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), déterminée à poursuivre son rêve d’avenir : droit à la souveraineté, au meilleur de la science et de la technologie (atome et spatial), à des infrastructures modernes, à des emplois qualifiés.

Lors des prochaines échéances électorales, même si elles sont locales, les électeurs doivent déjà pouvoir choisir des femmes et des hommes nouveaux, qui sortiront la France de ce camp du déclin et de la guerre pour la placer résolument dans celui du progrès et de la paix.

Voilà le véritable enjeu d’aujourd’hui et de demain ! Face aux extrêmes qui menacent la cohésion nationale, certains désignant l’immigré comme bouc émissaire, d’autres s’en prenant aux infrastructures et revendiquant la création de zones de non droit en France ; face aux partis en place qui rivalisent dans leurs politiques d’austérité et dans leur soumission à l’atlantisme aux abois, affirmons notre véritable identité : souveraineté au sein d’une Europe de patries et de projets, amour des lumières du progrès scientifique et technique, défense absolue du domaine public contre des intérêts privés prédateurs, modèle d’intégration républicaine.

1. Arrêter l’austérité et la pression fiscale criminelles :

Solidarité & Progrès l’a dit et répété : la décision des Etats d’utiliser les deniers publics pour venir en aide à un système bancaire en faillite virtuelle depuis 2008, plutôt que de procéder à sa mise en faillite ordonnée, se traduira par des cures d’austérité et des hausses d’impôts.

Aujourd’hui nous y sommes, et malgré les résultats désastreux de ces politiques – déflation, chômage de masse et appauvrissement général – la Banque centrale européenne vient de s’engager dans un méga renflouement des mêmes banques : 60 milliards d’euros par mois pendant un an et demi ! Pendant ce temps, la population est mise au pain sec.

Aux réductions de 11 milliards des dotations allouées par l’Etat aux collectivités pour les années 2015-2017, certaines communes en rajoutent : à Cergy-Pontoise, les dépenses d’équipement seront réduites de 68 à 38 millions entre 2015 et 2017 ; à Argenteuil, de 10 millions par an dans la même période. Et l’austérité menace jusqu’aux budgets sociaux : les départements rechignent à accorder le statut de 80 % d’invalidité aux handicapés, et à Argenteuil, après avoir augmenté fortement les tarifs de la cantine (90 € par mois), la ville se préparait à réduire les menus des enfants avant de battre en retraite face à une révolte de parents.

Pendant combien de temps le département pourra-t-il éviter des coupes portant atteinte à la santé et à la vie de ses habitants, payer le RSA, dont 36 000 habitants du Val d’Oise sont bénéficiaires, les compléments de retraites, la prévention des maladies, les coûts du handicap (Prestation compensatoire du handicap, ou PCH), l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA), les travaux de voirie et de transports ?

2. Effacer la dette toxique des collectivités et couper les banques en deux :

A cela s’ajoute le retour de la menace des emprunts toxiques. La hausse spectaculaire du franc suisse (+17 %) entraînera un surcoût possible pour les collectivités de 20 % à 25 %, selon La Gazette des Communes (cf. p. 4-5). Or, une quarantaine de communes du Val d’Oise sont frappées par cette « épidémie », parmi lesquelles St Leu la Forêt, Val de France, Sannois, Beauchamp, Argenteuil…

C’est pourquoi Solidarité & Progrès poursuit sa lutte pour la mise en faillite ordonnée de cette dette toxique, aujourd’hui détenue par l’Etat, dans le contexte d’une réforme financière ayant pour but de couper les banques en deux - banques d’affaires qui spéculent et banques de dépôt utiles à l’économie. Sans faire sauter ce verrou, pas de redémarrage possible de la croissance ni de victoire dans la bataille de l’emploi !

3. Réforme territoriale : non au démantèlement de la nation !

Avec la réforme territoriale de Valls, on passera du millefeuille au crumble.
jeanmichelbaylet.fr

Il fallait une réforme. Mais celle-ci a été dictée par les puissances financières de la City et de Wall Street. Elle vise à provoquer l’éclatement de la nation, du département et de la commune, au profit d’une Europe supranationale où des méga-régions et des mégalopoles seront plus puissantes que les Etats. Cette réforme est aussi l’expression ultime de la société improductive du fric, des services, des loisirs et de la consommation qui a conduit la zone transatlantique à la crise.

Nous nous opposons donc au démantèlement des départements, fondement de l’égalité républicaine, contre des métropoles et des régions conçues pour être des forteresses économiques et financières imprenables par les citoyens.

4. Créer des milliers d’emplois avec le canal Seine-Nord !

Grâce au canal Seine-Nord Europe, une seule barge poussée, chargée de 4400 tonnes de marchandises, transportera l’équivalent de 220 camions pour un prix jusqu’à trois fois moindre.
bordabord.org

Face au chômage de masse, il faut rétablir d’urgence le volontarisme de l’Etat-nation : éliminer et rééchelonner la dette toxique et lancer de grands projets créateurs d’emplois et de richesse. Parmi ces projets, le canal Seine Nord-Europe, dont le Val d’Oise est l’un des bénéficiaires directs et que Solidarité & Progrès défend depuis des années. Prévu pour démarrer début 2017, il doit être lancé dès maintenant car la crise s’aggravant, il risque d’être abandonné ! Les 106 km du canal Seine-Nord à creuser entre Compiègne et Marquion, près de Cambrai, permettront à des péniches de gros gabarit de relier la région parisienne et ses deux ports maritimes, Rouen et Le Havre, à l’Escaut et, au-delà, aux 20 000 km du réseau fluvial d’Europe du Nord, l’un des plus importants du monde. Le chantier de ce projet, productif et écologique, devrait créer 12 000 à 14 000 emplois directs et pas moins de 50 000 autres d’ici à 2050. Bénéficiaires directs de ce projet : les régions Ile-de-France, Picardie et Nord-Pas de Calais.

Le Val d’Oise est concerné via un Contrat de développement du territoire signé avec le projet Grand Paris, qui prévoit l’extension du port multimodal de Bruyères-sur-Oise. Un autre projet fluvial du Grand Paris concerne l’agglomération de Cergy-Pontoise : le port d’Achères Confluence, à la confluence de la Seine et de l’Oise, dans le cadre de la remise à niveau de tout le bassin de la Seine. Avec un coût total de 4,5 mds d’euros, dont 25 % financés par les communes et 40 % par l’Union européenne, l’Etat n’a plus qu’un milliard à trouver ! Une délégation du Port de Shanghai a visité en novembre les futurs ports de Bruyères-sur-Oise et d’Achères Confluence. N’y a-t-il pas là matière pour une coopération gagnant/gagnant avec la Chine ?

5. Le Val d’Oise, pont industriel vers les BRICS

Partisans du maintien des départements, nous plaidons pour qu’Argenteuil reste dans le Val d’Oise, un département dont les atouts sont nombreux.

Sa jeunesse d’abord : 43 % de moins de 30 ans, et la volonté affichée du département d’être industriel (15 % du PIB à Cergy-Pontoise, contre 12 % au niveau national). Un grand nombre de grandes entreprises industrielles mais aussi de PME sont installées ici, et avec neuf pôles de compétitivité dans les domaines de pointe (logiciels et systèmes complexes, santé et biotechnologies, numérique, aéronautique et spatial, mécatronique, robotique, intelligence embarquée et 3 D), le département a fait aussi le pari de la recherche et développement, donc du futur.

A la philosophie improductive des projets pharaoniques dans le tertiaire et les loisirs du Grand Roissy, aux noms d’Europa City, International Trade Center ou d’Aérolians, dépendant aussi du Grand Paris, notre préférence va au pôle aéronautique du Bourget et aux projets fluviaux sur les bassins de la Seine et de l’Oise.

Elus, nous soutiendrons aussi la volonté du département d’attirer chez nous les entreprises de pays qui connaissent une forte croissance, japonaises hier, chinoises aujourd’hui. Un représentant de notre agence pour le développement territorial, le CEEVO, a d’ailleurs son bureau à Shanghai.

6. Former des créateurs à l’école des origamis !

L’origami, c’est l’art (et l’amusement) de pouvoir tout construire avec une simple feuille de papier ! A découvrir à toute âge et sans modération !

Le Département est responsable de l’école primaire et des équipements du Collège. Le monde de demain doit tourner le dos à l’image d’un être humain se gavant passivement d’images et de culture violente.

A l’ère de la robotisation, de la maîtrise de l’infiniment petit (atome, nanotechnologies, lasers) et de l’infiniment grand (spatial), l’ouvrier du futur ressemblera plus à un technicien de haut niveau ou à un ingénieur qu’à l’ouvrier d’hier. L’éveil des pouvoirs créateurs doit commencer dès la petite enfance. L’art de l’origami, technique permettant, à partir d’un carré de papier, de construire de belles formes vivantes par pliage, est un exemple du type de culture qui permettra à l’élève de développer ses pouvoirs d’imagination. La ville d’Argenteuil a récemment mis à l’honneur les travaux d’un origamiste de renommée internationale, cambodgien d’origine et argenteuillais d’adoption. Pourquoi ne pas lui confier une mission pour introduire ce type d’art dans nos écoles ?

7. Des Fab-Labs dans nos collèges !

Les laboratoires de fabrication citoyen ou Fab labs permettent au simple citoyen d’apprendre comment se servir des outils les plus avancés.

Nos collèges seraient parmi les mieux équipés de France en numérique, chose utile. Cependant, pour former nos créateurs de demain, la construction de modèles ou d’objets par des imprimantes 3 D dans des Fab-Labs (ateliers de fabrication citoyen) est plus de nature à révolutionner la pensée. Les élèves pourront y reproduire les expériences de grandes découvertes du passé, mais aussi leurs propres créations, à des prix abordables.

Un ingénieur français, Jean-Claude André, a déposé en 1984 le premier procédé pour l’impression d’objets par 3D par procédé additif. Rendons-lui hommage. L’université de Cergy-Pontoise a créé un Fac-Lab qui attire de nombreux passionnés. Allons plus loin dans cette direction. Ces idées doivent être testées, et d’abord dans les quartiers.

En y ajoutant aussi, pour l’éducation du sentiment, l’approche de « El Sistema », pour démocratiser la pratique collective de la musique classique. Développé au Venezuela, El Sistema, en offrant à l’élève un instrument pour s’intégrer à un orchestre juvénile, a permis à des milliers d’élèves d’origine modeste et de classes moyennes d’intégrer des orchestres classiques de haut niveau.

Appel aux forces vives

Ce moment de crise est aussi un moment de grande opportunité. Alexis Tsipras vient de le démontrer en Grèce ! Saisissons-le pour bâtir une France en accord avec notre personnalité historique.

C’est un appel que nous lançons aux socialistes jaurésiens, dégoûtés par la trahison des promesses du Bourget, aux communistes trahis par la direction d’un parti devenu européiste et tenté par le rejet de la science et de la technologie, aux écologistes qui ne confondent pas croissance financière et croissance physique nécessaire à la survie de l’homme, aux gaullistes de rupture, à tous ceux pour qui la France est une idée vivante pour bâtir le futur.