Pas un sou pour la Grèce, mais un chèque en blanc pour armer l’Ukraine !

mardi 3 février 2015

Armée ukrainienne

Alors que les dirigeants des BRICS s’efforcent de mettre en place, face à un système financier trans-atlantique agonisant, un nouvel ordre économique international, Londres, Wall Street et Washington cherchent à déclencher à tout prix une guerre avec la Russie, en prenant la crise ukrainienne comme prétexte.

Un nouveau rapport a été publié aux Etats-Unis par la Brookings Institution, l’Atlantic Council et le Chicago Council for Global Affairs, plaidant en faveur de la fourniture d’armes, y compris létales, à l’Ukraine, à hauteur d’un milliard de dollars par an, pour les années 2015, 2016 et 2017. Ces aides seront bien évidemment payées par le contribuable américain... Les auteurs appellent en plus au stationnement permanent, dans les États baltes, de forces militaires américaines et d’autres pays membres de l’OTAN.

Le commandant de l’Armée américaine en Europe, le général Ben Hodges, a présenté le projet de déployer des équipements militaires américains dans les pays baltes ainsi qu’en Roumaine et en Bulgarie. Cette action a été qualifiée de provocation de guerre par un responsable du département d’État américain, sous couvert d’anonymat ; une provocation aggravée par la décision « infantile » de Barack Obama de suspendre toute communication personnelle avec Vladimir Poutine.

Révolutions de couleurs

Quant au Royaume-Uni, le Guardian de Londres a ouvert le 2 février ses colonnes à l’un des principaux auteurs de la théorie des « révolutions de couleur », Timothy Garton Ash de l’Université d’Oxford, qui s’écrie : « Poutine doit être arrêté. Et quelquefois, seules les armes peuvent faire taire les armes. » Voilà qui confirme, de manière éclatante, que les révolutions de couleur, incluant celle des chemises brunes (bandéristes) qui ont illégalement renversé le gouvernement ukrainien en février 2014, ne sont qu’une forme de guerre asymétrique utilisée par les puissances financières transatlantiques.

« La diplomatie reviendra un jour, poursuit hypocritement Garton Ash, mais pour l’heure l’Ukraine a besoin d’armes défensives modernes pour contrer les armes offensives modernes de la Russie. » Et puisque que l’UE est trop divisée sur cette question, « ce sera au Président Obama de déterminer le calendrier et la composition de ces approvisionnements [militaires] ».

Pour ce qui concerne la propagande de guerre, Garton Ash reconnaît sans sourciller qu’il s’agit là d’une des spécialités de l’Empire britannique : « Les États-Unis ont peut-être les meilleurs drones du monde, et l’Allemagne les meilleures machines-outils, mais la Grande-Bretagne a le meilleur service de radio-diffusion international. » Garton Ash se référait ici au service en langues ukrainienne et russe de la BBC, mais a soigneusement omis de mentionner la propagande en langue anglaise...

Annuler la dette ukrainienne pour lui permettre de faire la guerre

Un exemple approprié de la propagande de guerre britannique est l’article publié dans le dernier numéro de The Economist, la voix de la City. Celui-ci indique que le FMI souhaite présenter à l’Ukraine un nouvel accord de renflouement. The Economist insiste sur le fait que le montant doit être substantiel : « 20 milliards de dollars pour passer l’année 2015. » C’est le chiffre avancé il y a deux mois par le requin mondial de la finance George Soros, l’un des principaux mécènes, depuis la chute du mur, des... révolutions de couleur ! Soros avait exigé que cette somme soit mise à la disposition de Kiev sous le prétexte que l’« Europe est en guerre ».

The Economist affirme ensuite sans complexe que puisque que Kiev est incapable de payer ses dettes, il faut en effacer une partie : « Les créditeurs devront donc se partager une partie du fardeau. (…) Accepter certaines pertes peut être la seule manière de se voir repayé quoi que ce soit un jour. »

Pas un sou pour la Grèce !

Une comparaison avec la situation grecque peut donner à première vue l’impression d’être contradictoire, mais cela ne l’est pas tant que cela. Il est vrai que ces mêmes intérêts financiers se sont montrés hostiles à toute conférence, comme celle de Londres de 1953, qui aurait pour objectif de réorganiser la dette des pays européens en difficulté, comme la Grèce. La réponse de Christine Lagarde au FMI, de la BCE et de l’Union européenne a été un refus catégorique.

Tout accord de renflouement ou d’accommodation à l’égard de l’Ukraine ne servirait aucunement, comme l’a précisé Soros, à améliorer le niveau de vie de la population, mais seulement à concrétiser les plans belliqueux de l’oligarchie transatlantique.

Le bras d’honneur qu’a fait le peuple grec à cette oligarchie arrogante, la volonté du peuple espagnol à se mobiliser dans la même direction, des pays qui seront bientôt rejoints, nous l’espérons, par d’autres peuples européens, permettront peut-être de contrer à temps ces plans de guerre. Mais le temps presse !