Réforme bancaire : Un maire rappelle Hollande à ses promesses

lundi 10 juin 2013

Tribune libre de Daniel Verdelhan, maire de Salindres (Gard), que nous publions dans le cadre de notre mobilisation pour couper les banques en deux.

C’est par la presse que nous avons appris que Dexia nous avait consenti, il y a huit ans, un emprunt « toxique ». Certes, sa toxicité n’est pas encore intervenue mais plane comme une épée de Damoclès sur notre situation budgétaire. Et surtout ce « virus » et cette menace sont bien connus de la Banque postale, de la Caisse d’épargne, du Crédit agricole, etc. De sorte que nous avons rencontré les pires difficultés pour obtenir une ligne de trésorerie et un prêt pour investissement.

Je suis élu depuis 1965 et je me souviens du temps béni où nous pouvions compter sur nos banques, celles qui collaboraient avec les communes, celles qui accueillaient nos salaires, nos pensions, pendant que d’autres banques, banques d’affaires, s’évertuaient à faire prospérer l’argent de grosses fortunes. Que ces dernières prennent des risques, spéculent, gagnent ou perdent n’était pas notre problème.

Il y avait une nette séparation entre ces deux sortes de banques et l’origine de nos difficultés actuelles date de 1984, lorsque banques de dépôts et banques d’affaires ont fusionné sous forme de banques universelles, tout entières dévouées au profit rapide et maximum et à la spéculation. Le système de banques séparées a tenu bon aux Etats-Unis jusqu’en 1999. Huit ans après le mélange des genres, ce fut le scandale des « subprimes » et le choc financier de 2007. Les banques durent être renflouées par les Etats et donc par les contribuables.

Notre Président avait promis de séparer les banques de crédits et de dépôts et les banques d’affaires, comme l’avait fait en son temps Roosevelt aux Etats-Unis (loi Glass-Steagall), comme l’avait fait à la Libération en 1945 le général de Gaulle.

Or la loi présentée actuellement par son ministre des Finances fait semblant de régler le problème et conserve l’essentiel de l’universalité du secteur bancaire et donc la possibilité d’une nouvelle crise.

C’est pourquoi, mon Conseil municipal va émettre un vœu auprès de notre député afin qu’il rappelle à notre Président ses promesses. Nous lui dirons que les contribuables salindrois doivent être intégralement protégés des folies de la finance, que les emprunts accordés à la commune ne doivent pas être menacés par les stratégies hasardeuses des banques. Nous lui dirons qu’il y a urgence de couper vraiment les banques en deux. Nous lui dirons que nous l’avons élu pour cela.


Lire : Proposition de loi relative au crédit et à la séparation entre banques de dépôt et banques de marché