Le 31 octobre, le père Harry J. Bury est intervenu à l’occasion de la 126e réunion hebdomadaire de la Coalition internationale pour la paix. Ainsi que l’a rappelé la modératrice de la CIP, Anastasia Battle, ce prêtre catholique, qui exerce depuis près de 70 ans, est un militant pacifiste de longue date et figure de proue du mouvement Pax Christi.
Source : Institut Schiller
PÈRE HARRY J. BURY :
Merci beaucoup, Anastasia.
Je suis vraiment honoré et reconnaissant d’avoir l’occasion de partager avec vous et de rebondir sur ce qui a été dit aujourd’hui. Ce fut très important et utile pour la plupart d’entre nous, et j’espère que l’Institut Schiller va poursuivre ce que nous faisons chaque vendredi dans cette émission. C’est vraiment important et cela va changer les choses.
J’aimerais, si je puis me permettre, compléter ce qu’Helga Zepp-LaRouche (l’initiatrice de la CIP) et vous autres avez dit. Comme elle l’a mentionné, samedi dernier, le pape Léon XIV célébrait le Jubilé de l’Éducation. L’accent était donc mis sur la vie intellectuelle. Le pape a parlé de Nicolas de Cues en termes très élogieux.
Nicolas de Cues (1401-1464) était cardinal à une époque où l’Église était confrontée à des défis similaires à ceux que nous rencontrons aujourd’hui en Europe. Il fut un catalyseur de la Renaissance, et j’estime (ce n’est qu’une opinion, bien sûr) que Nicolas de Cues a été pour le XVe siècle ce que Lyndon LaRouche a été et reste pour les XXe et XXIe siècles.
Lyndon LaRouche (1922-2019 était lui aussi un homme de la Renaissance. Tous deux étaient des génies et ont contribué au développement intellectuel, économique et humain du monde. Tous deux croyaient en l’unité de l’humanité, que nous ne formons qu’un. Cela signifie que ce qui est bon pour vous doit l’être aussi pour moi, et inversement, sinon cela n’aurait aucun sens.
Tous deux croyaient en l’unité de l’humanité, en notre union. Ils croyaient donc au potentiel et à la bonté de l’humanité. Aujourd’hui, trop de gens pensent qu’il existe des individus malfaisants.
Helga Zepp-LaRouche l’a souligné à maintes reprises, et l’Institut Schiller l’enseigne : il n’y a pas de personnes fondamentalement mauvaises ; il n’y a que des personnes bienveillantes qui commettent le mal par ignorance. C’est ce que Jésus a dit sur la Croix. À ceux qui le crucifiaient, il a dit : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. » Si ces soldats qui crucifiaient Jésus avaient su qu’il était le Fils de Dieu, ils ne l’auraient jamais crucifié. Ils étaient dans l’ignorance.
Ainsi, Nicolas de Cues et Lyndon LaRouche croyaient tous deux en l’humanité. Ils croyaient que l’humanité a le potentiel de surmonter les épreuves de la vie. En ce sens, ils étaient tous deux des apôtres de l’espérance. Tous deux ont présenté de nouvelles façons de penser, de nouvelles manières de percevoir la réalité. Tous deux ont enseigné que l’humanité ne connaît pas la vérité absolue. Ce que nous savons relève de la probabilité, et c’est pourquoi nous continuons à découvrir. Découvrir toujours plus de vérité, sans jamais atteindre la vérité absolue. C’est pourquoi la vie intellectuelle que le pape Léon XIV s’efforce de nous faire comprendre est si importante et significative.
Nicolas de Cues et Lyndon LaRouche croyaient tous deux au potentiel immense de l’humanité, à notre capacité à œuvrer pour un monde meilleur. Comme je le disais, ils étaient de véritables apôtres de l’espoir. Tous deux ont proposé de nouvelles perspectives, de nouvelles façons de percevoir la réalité. Ils ont tous deux enseigné que nul ne détient la vérité absolue et qu’on peut donc toujours apprendre. Nous devons apprendre, et nous en avons la capacité. C’est là notre défi. Nous sommes tous en quête de vérité, mais nous n’y parvenons jamais. C’est pourquoi nul ne peut être absolument certain de ce qu’il pense, du moins s’il comprend le message de Nicolas de Cues et de Lyndon LaRouche. Nous pouvons tous apprendre, nous pouvons tous évoluer, nous pouvons tous changer. L’espoir demeure pour l’humanité.
Tous deux encourageaient la pensée créative, l’innovation. De ce fait, ils se sont fait des ennemis. Ceux-ci ont proféré des calomnies et ont convaincu la population que Nicolas de Cues, cardinal, était un homme mauvais. Ils l’ont diffamé, et il n’a donc jamais été canonisé. Lyndon LaRouche a subi le même sort. Calomnié et diffamé, il a été emprisonné. Tous deux ont beaucoup souffert, mais sans se décourager. Malgré les épreuves, ils ont gardé espoir. Ils étaient convaincus que l’humanité pouvait œuvrer pour le bien. Ils ont ainsi apporté l’espoir au monde, et c’est à nous aujourd’hui de perpétuer leur héritage. C’est notre chance – une grâce divine – de suivre leurs traces, de réfléchir et de trouver comment contribuer à la paix dans le monde. Nous en sommes capables ! Ils l’ont tous deux affirmé. Nous, l’humanité, pouvons le faire.
Alors agissons ! Soyons des artisans de paix à l’image du cardinal Nicolas de Cues et de Lyndon LaRouche, un ami cher à beaucoup d’entre vous. Ils peuvent être une source d’inspiration et nourrir notre espoir. C’est ce que je perçois et ce à quoi je m’attends, grâce à eux, et aussi grâce à vous tous.
Nous allons changer les choses. Nous les changeons déjà. Nous ne sommes pas découragés, nous sommes pleins d’espoir. Merci infiniment.
HELGA ZEPP-LAROUCHE : Je tiens à vous remercier, Père Bury. Pour moi, le discours que vous venez de prononcer est probablement l’un des plus importants jamais prononcés dans l’histoire des États-Unis. Merci beaucoup.
BURY : C’est moi qui vous remercie.


