La Russie temporise
Alors que ces derniers jours, Donald Trump multiplie les déclarations annonçant que les États-Unis comptent reprendre les essais d’armes nucléaires, sous prétexte que « d’autres pays » le font, Vladimir Poutine a réuni le 5 novembre son Conseil de sécurité, afin d’étudier comment y répondre. Après avoir entendu les rapports et commentaires des chefs de la défense et du renseignement, qui soulignaient diversement les violations et le retrait des traités de contrôle des armements par les États-Unis, la difficulté d’obtenir des éclaircissements de Washington et les mesures que la Russie pourrait prendre en retour, Poutine a répondu en rappelant que la Russie avait toujours adhéré au Traité d’interdiction des essais nucléaires et n’avait pas l’intention de l’abandonner, ajoutant cependant que si les États-Unis reprenaient les essais nucléaires, la Russie devrait prendre des mesures en réponse.
Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité de la Russie, a résumé ainsi la situation sur X : « Personne ne sait ce que Trump voulait dire par ‘essais nucléaires’ (il ne le sait probablement pas lui-même). Mais il est le président des États-Unis. Et les conséquences de telles paroles sont inéluctables : la Russie sera obligée d’évaluer l’opportunité de procéder elle-même à des essais nucléaires à part entière. »
Cependant, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré le 9 novembre qu’en dépit des déclarations de Donald Trump, le président russe n’avait donné aucune instruction concernant la préparation d’essais nucléaires. « Le président n’a donné aucune instruction pour commencer les préparatifs, a souligné Peskov. Tout d’abord, nous devons comprendre si nous devons le faire. Il doit s’agir d’une décision sérieuse, fondée et réfléchie. Nos spécialistes vont donc travailler là-dessus. » Le porte-parole a par ailleurs accusé les « experts » occidentaux d’avoir tiré des conclusions « superficielles et erronées » ayant induit Trump à confondre essais nucléaires avec essais de systèmes à propulsion nucléaire, ajoutant que Moscou attendait des éclaircissements de Washington sur les déclarations du président américain sur la reprise d’essais nucléaires, déclarant la question « trop grave » pour être ignorée.
Escalade en Amérique latine
À cette incertitude s’ajoute la situation de plus en plus dangereuse dans les Caraïbes, où des préparatifs sont en cours pour un affrontement, notamment des exercices d’entraînement des Marines et la reconstruction de l’ancienne base navale de Roosevelt Roads à Porto Rico, ainsi que l’arrivée de l’énorme porte-avions USS Gerald R. Ford, attendue dans une semaine. Des rumeurs circulent sur un éventuel soutien militaire russe au Venezuela, alors que certains à Washington, dont le chef du département d’État de Marco Rubio, affirment que le président vénézuélien Maduro aurait demandé un soutien à la Russie, à la Chine et à l’Iran.
Cependant, Moscou a fait savoir que la Russie ne tomberait pas dans le panneau et souligne que les Caraïbes doivent rester une zone de paix. Plus pertinent encore, Celso Amorim, conseiller spécial du président brésilien Lula da Silva, a déclaré à O Globo le 4 novembre que « la paix est indivisible. Vous ne pouvez pas penser qu’il y aura la paix en Ukraine et, en même temps, une guerre ou une sorte d’attaque en Amérique du Sud. Tout cela est lié, tout se contamine mutuellement ».
La voie vers la paix
Alors, sur quelle trajectoire l’humanité se trouve-t-elle ? Guerre nucléaire ou paix ? Seuls ceux qui ont la sagesse de s’organiser en vue d’un meilleur avenir pour l’humanité peuvent répondre efficacement à cette question. C’est ce qui a animé les débats lors de la conférence internationale de Solidarité & Progrès, qui s’est tenue les 8 et 9 novembre, sur le thème : « L’Émancipationde l’Afrique et de la Majorité mondiale, un défi pour l’Europe », dont les discours des différents intervenants seront bientôt disponibles en vidéo.
Quelques jours auparavant, la fondatrice de l’Institut Schiller, Helga Zepp-LaRouche, qui a pris la parole lors de la conférence, avait rappelé l’appel qu’elle avait lancé au début de la guerre en Ukraine : « Immédiatement après le début de l’opération militaire en février 2022, j’ai lancé un appel à mettre en place une nouvelle architecture mondiale de sécurité et de développement qui doit prendre en compte les intérêts de chaque pays de la planète », a-t-elle expliqué le 5 novembre, au cours d’une interview avec le premier représentant permanent adjoint de la Russie auprès de l’ONU, Dmitry Polyansky]. « Entre-temps, le président [Poutine a appelé à un ordre international dans lequel les pays travailleraient ensemble comme des instruments de musique dans une symphonie polyphonique]. Puis il a dit au : ‘Le monde d’aujourd’hui est un système exceptionnellement complexe et à multiples facettes. Pour le décrire et le comprendre correctement, les simples lois de la logique, les relations de cause à effet et les modèles qui en découlent ne suffisent pas. Ce qu’il faut ici, c’est une philosophie de la complexité ; quelque chose qui s’apparente à la mécanique quantique, qui est plus sage et, à certains égards, plus complexe que la physique classique’ ».


