Depuis ses déclarations de fin octobre sur son intention de relancer les essais nucléaires, Donald Trump semble marquer le pas, ou du moins temporiser et hésiter. De même concernant les déploiements militaires dans les Caraïbes et la perspective d’une opération au Venezuela, contre laquelle l’administration américaine voit s’insurger sa propre base « MAGA ».
C’est la nature de périodes comme celles-ci – où l’ancien système s’effondre et où s’opère une transition (heureuse, espérons-le) vers un nouveau paradigme plus humain – de voir le monde évoluer à la fois dans deux directions opposées, la tension de l’incertitude et de l’ambiguïté planant au-dessus de nos têtes.
Tester ou ne pas tester
Cette tension est palpable, par exemple, dans ce qu’un responsable de la Maison-Blanche a appelé les déclarations « volontairement vagues » du président Donald Trump. « Nous ferons des essais nucléaires », a ainsi déclaré Trump aux journalistes à bord d’Airforce One, le 14 décembre. « Je ne veux pas vous en parler, mais nous ferons des essais nucléaires comme le font d’autres pays. »
Cependant, dans la même interview, le président a déclaré : « Ce que j’aimerais faire, c’est dénucléariser, en d’autres termes, avoir une réunion principalement des trois premières [puissances nucléaires] pour réduire les armes nucléaires. »
Selon des sources de CNN, de hauts responsables de l’énergie et du nucléaire de l’administration Trump comptent se rendre à la Maison-Blanche et au Conseil de sécurité nationale dans les prochains jours, afin de dissuader le président Donald Trump de reprendre les essais nucléaires.
Parmi eux, Chris Wright, le secrétaire à l’Énergie, et Brandon M. Williams, l’administrateur de la National Nuclear Security Administration, ainsi que des responsables des laboratoires nationaux américains, estiment qu’il ne serait pas « souhaitable » de faire exploser des armes dans le cadre d’essais d’ogives nucléaires, comme l’a suggéré Trump le mois dernier.
Le porte-parole du département de l’Énergie, Ben Dietderich, a contesté l’idée que les responsables de l’agence veuillent dissuader la Maison-Blanche de reprendre les tests. « L’administration Trump continue d’explorer toutes les options alors qu’elle s’efforce d’étendre les essais nucléaires sur un pied d’égalité avec les autres nations », a déclaré Dietderich dans un communiqué.
Si Trump pense sérieusement ce qu’il affirme au sujet de la dénucléarisation, il doit alors répondre à l’offre faite le 22 septembre par le président russe Vladimir Poutine, appelant à prolonger l’échéance du traité New START, qui doit prendre fin le 5 février 2026, pendant un an après son expiration.
À l’heure actuelle, selon Mikhaïl Oulianov, représentant permanent de la Russie auprès des organisations internationales à Vienne, aucune réponse n’a été reçue. « Il n’y a actuellement aucun signe que les Américains soient réceptifs à cela. Je ne peux pas parler de ce qu’ils pensent », a-t-il déclaré.
Conflit au Venezuela : la base MAGA sort du silence
Pendant ce temps, la tension continuer d’augmenter dans les Caraïbes. Le 16 novembre, l’USS Gerald Ford, le plus grand et le plus avancé des porte-avions américains, est arrivé dans la région, prêt à une escalade majeure dans une guerre contre le Venezuela.
Bien que nominalement dirigé contre le régime de Maduro, ce conflit vise en réalité à saper les relations de l’Amérique du Sud avec la Chine et les BRICS dans leur ensemble. Les récents discours du secrétaire d’État Marco Rubio et du président Donald Trump lui-même, selon lesquels les 30 dernières années d’interdiction des navires de trafic de drogue avaient échoué, trahissent bien une volonté d’escalade, au mépris du droit international ou constitutionnel.
Durant trois jours de suite, de hauts responsables militaires et autres ont défilé à la Maison-Blanche pour présenter à Trump les options militaires envisageables contre le Venezuela. A notre connaissance, aucune d’elles ne prévoit de ne pas lancer une nouvelle guerre ni de s’opposer au nouvel Empire britannique du XXIe siècle.
Pour sa part, Trump a déclaré aux journalistes vendredi :
Quoi qu’il en soit, la perspective d’une guerre au Venezuela confronte Trump au cauchemar de perdre le soutien de sa base. En fin de semaine dernière, le président américain s’est d’ailleurs livré à une avalanche frénétique de messages sur les réseaux sociaux, se déchaînant contre la députée Marjorie Taylor Greene, qui, avec d’autres républicains MAGA, affiche de plus en plus ouvertement son opposition à la politique de l’administration Trump, notamment en ce qui concerne les horreurs commises à Gaza, la folie d’une nouvelle guerre au Venezuela, la nécessité de publier les dossiers Epstein et le manque de considération pour la condition réelle du peuple américain.
En réponse aux rodomontades de Trump, Greene a exprimé ce que bon nombre de ses ‘soutiens’ doivent penser : « Il est vraiment étonnant de voir à quel point [Trump] se bat pour empêcher les dossiers Epstein de sortir (…). La plupart des Américains souhaiteraient qu’il consacre autant d’énergie pour aider les hommes et les femmes oubliés d’Amérique, qui en ont assez des guerres étrangères et des causes étrangères, qui triment en essayant de nourrir leur famille et perdent l’espoir de voir se réaliser un jour le rêve américain. »
« Je retire mon soutien à l’élue Marjorie Taylor Greene », a écrit Trump sur son réseau Truth Social, ajoutant, à propos de la représentante de Géorgie : « Maggie ’la Dingue’ ne fait que SE PLAINDRE, SE PLAINDRE, SE PLAINDRE ! »
Désarmer l’oligarchie
Pourtant, les solutions sont à portée de main et sont discutées à la fois au plus haut niveau du gouvernement et dans les rues de nombreuses villes à travers le monde, comme on l’a vu lors de la conférence internationale de Solidarité & Progrès et de l’Institut Schiller, les 8 et 9 novembre à Paris, où des dizaines de personnes étaient réunies pour discuter de comment sortir le monde de la crise actuelle et l’intégrer à un nouveau paradigme.
Au cours de la semaine suivante, des jeunes d’une demi-douzaine de pays, qui avaient assisté à cette conférence, ont participé à plusieurs manifestations publiques (stands d’information, rencontres, diffusions de tracts, etc.) à Paris, faisant connaître ces solutions à des centaines de personnes.
« Nous n’en sortirons que si nous sommes suffisamment nombreux à prendre comme un engagement personnel de ne pas rester de simples masses impuissantes », a déclaré Helga Zepp-LaRouche lors de la réunion de la Coalition internationale pour la paix, le 14 novembre.


