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Tract-programme pour sauver l’industrie automobile

mercredi 22 avril 2009

Nous organisons avec nos confrères du parti allemand Büso une campagne pour sauver la capacité industrielle du secteur automobile, qui représente une part essentielle de notre appareil productif. Voici le tract-programme conçu par S&P. Téléchargez-le ICI et faites le circuler !


Contre les spéculateurs et les banksters

Réorganisons l’industrie automobile pour l’économie de demain

L’industrie automobile s’effondre, en France, en Europe (moins 17,2 % au premier trimestre) et dans le monde. La production tombe, les sites ferment, le chômage technique s’étend partout, on négocie des baisses de salaires, les équipementiers et les sous-traitants sont acculés à la faillite. Le gouvernement fournit quelques milliards aux constructeurs, une prime à la casse pour stimuler les ventes et en contrepartie, le maintien des usines en France, sans réel engagement de créer des emplois.

C’est du sparadrap, ce n’est pas une solution ! Pour faire face, il faut changer de principes et de politique. En France, en Europe et dans le monde entier, en redonnant priorité à la création et au travail humain.

I. Changer de principes

A) L’implosion des bulles financières (les énormes bulles de capital fictif improductif) est en train de détruire la production. Or on renfloue les banques et on sacrifie les compétences industrielles des ingénieurs, techniciens et travailleurs. C’est socialement criminel et économiquement stupide.
Il faut inverser l’ordre des priorités : mobiliser avec l’argent public la vraie richesse, qui est la créativité des chercheurs, ingénieurs, techniciens et ouvriers qualifiés, c’est-à-dire la capacité de produire et d’engendrer l’avenir.

 
Le Transrapid allemand (lévitation magnétique)

B) Pour produire quoi ? La question essentielle n’est pas d’acheter plus de voitures (avec quoi ? En tout cas, pas avec un crédit fait pour nous étrangler), mais de sauver l’outil de production du secteur automobile. Comme on ne peut pas multiplier indéfiniment les voitures, il faut en améliorer la conception (voiture électrique, moteur à hydrogène) mais surtout reconvertir en vue d’autres applications ce qui est aujourd’hui mobilisé pour l’automobile. Repenser le transport et repenser l’économie. Les machines-outils, les technologies et la qualité du travail humain (équipes de recherche, de production et leurs familles) dans l’industrie automobile doivent être réorientées et rayonner pour faire redémarrer l’économie mondiale. Cela signifie, en ne perdant pas un seul emploi car la qualification du travail est trop précieuse, qu’on entreprenne un effort de formation professionnelle sans précédent et qu’on redéploie les instruments de production sans plus tarder. Il s’agit de fonder l’économie du futur. Le critère doit être la densité du flux de production par travailleur et par unité de surface dans les secteurs de base : matériel agricole de pointe, transports urbains et interurbains à grande vitesse de personnes et de marchandises, sustentation magnétique, robots de livraison, ferroutage..., composants de centrales nucléaires et construction de ponts, de ports et de canaux.

 
La construction de canaux et d’écluses requiert la capacité industrielle de l’automobile

Nous devons produire pour équiper l’Afrique et l’Asie, et non pour multiplier les « urbaines » avec une seule personne à bord. Tout de suite, grâce à une réorientation, des engins de travaux publics, de traitement de l’eau, des tracteurs et des moissonneuses-batteuses, puis à moyen et long terme, grâce à la reconversion, les équipements de base et de haute technologie pour l’économie, du tomographe pour la santé publique jusqu’au tunnelier pour désenclaver.

Bref, il faut une volonté politique qui trace un horizon et, pour y parvenir, mobiliser une nouvelle alliance de travailleurs et de producteurs contre les spéculateurs.

II. Changer de politique

A) Mettre en faillite ordonnée le système financier prédateur actuel. C’est la condition pour remettre le progrès en marche. Ce n’est pas la fin du monde, mais ça doit être la fin de leur monde, celui de l’argent-roi.
Au nom de l’intérêt général, l’Etat doit reprendre les commandes de l’émission de monnaie, pour en faire du crédit par le développement en faveur de l’économie et en arrêtant de renflouer les banques. Il faut y revenir en enterrant pour toujours la dictature financière de la City de Londres et de Wall Street, que ce soit sous ses formes libérale ou keynésienne.

B) Créer une commission d’enquête parlementaire indépendante, à l’image de la Commission Pecora de 1933-1934 aux Etats-Unis, avec un procureur pour juger et un pouvoir d’accès aux documents des banques pour déterminer ce qu’ont réellement fait les établissements financiers et le faire apparaître aux yeux du peuple. Ceux qui ont créé les conditions de la crise ne doivent plus être, comme aujourd’hui, les médecins qui prétendent nous guérir en pratiquant une saignée.

C) En venir à un vrai Nouveau Bretton Woods à l’échelle internationale, un système de changes fixes avec financement de grands projets pour le développement, et non le cirque du G20, avec ses clowns et leurs serviteurs, MM. Pascal Lamy, José Manuel Barroso et Dominique Strauss-Kahn, qui veulent une « gouvernance mondiale » d’experts aux ordres de l’oligarchie, sans contrôle démocratique possible.

D) Créer les conditions du redémarrage de l’instrument d’équipement et de production industriel reconverti par des crédits massifs à long terme et faible taux d’intérêt, grâce à une alliance de banques nationales et non à une banque de banquiers sans projet industriel comme la Banque centrale européenne. Ouvrir ainsi de nouveaux marchés par ces crédits publics accordés à des projets d’infrastructure internationaux.

E) Sortir d’une situation de pénurie : tant qu’un milliard d’agriculteurs dans le monde cultivent la terre à la seule force de leurs bras, la pénurie alimentaire nous guette. Tant qu’on utilise les avions ou les camions pour piller leurs ressources, nous serons chez nous réduits à une société stérile de services. Il est économiquement ridicule et socialement destructeur d’importer des fruits rouges, des fleurs, des poires ou des téléviseurs de pays pauvres, grâce à un sous-paiement de leur main-d’oeuvre. Il faut arrêter la « globalisation financière », qui nous détruit tous, et mettre en place une économie de développement mutuel, qui ne produise jamais en dessous du coût de production. Les Chinois doivent produire leurs automobiles, mais sans détruire leur environnement et nous ne devons pas aller y chercher une main-d’oeuvre exploitée. Nous devons leur donner ou leur vendre de l’équipement, pas leur acheter ce qui ne leur permet pas de se développer et ruine notre propre industrie.

III. Retrouver le goût de créer

Nous avons vécu plus de quarante ans dans une société de cupidité, d’exploitation, de spéculation et de gains de plus en plus à court terme, au sein d’une sous-culture du virtuel et de l’instant. A force de jouer, les pouvoirs en place ont perdu. L’économie et nous-mêmes ne devons pas perdre avec eux.

Pour cela, il faut retrouver le goût de la création, des découvertes et de leur application. L’industrie automobile reconvertie doit employer les chercheurs, pas les sociétés de la City, de Wall Street ou d’Euronext.
Produire des éoliennes et des panneaux solaires dont le rendement est négatif, n’est pas l’avenir de l’humanité. Il faut le retrouver dans la société et dans les unités de production, à la frontière des technologies, là où les équipes communiquent et cherchent, pas là où un comptable calcule la rentabilité financière qu’on devrait avoir eue avant-hier ou dans deux ou trois ans.

 
En 1965, l’Aérotrain de Bertin glissait à 450km/h !

L’ingénieur Bertin, inventeur du fameux Aérotrain, que Giscard d’Estaing a saboté et que les banquiers américains ont mis hors jeu en Californie, le savait déjà. Prenons donc les nouveaux principes des sciences physiques : moteurs à hydrogène, voitures électriques, science des isotopes, laser, lévitation magnétique, supra-conductivité, fusion thermonucléaire, nano-technologies, coussins d’air, nucléaire de quatrième génération, avions trans-atmosphériques, etc. Au lieu de retourner aux tramways de grand-maman, créons les infrastructures du futur en combinant le meilleur des expériences nouvelles : Maglev, Aérotrain, Cargocap, etc. Retrouvons l’esprit des Eiffel et des Jules Verne. Ils sont accusés aujourd’hui d’être trop prométhéens, mais préfère-t-on un univers sans feu, géré par les Zeus de Wall Street et de la City ?

Organisons la « revanche » du chercheur, de l’entrepreneur, de l’ingénieur, du travailleur et de tous les créateurs de richesses matérielles, intellectuelles et humaines. Sans diplômes d’énarque ou de polytechnicien devenant administrateurs, mais avec l’impulsion des révolutionnaires qui créèrent Polytechnique et les Ecoles des arts et métiers, les IUT et les BTS.

Participez à cette bataille, contactez-nous


Un 9 juin pour le salut commun


A vos agendas !

13 avril

Visioconférence internationale de l’Institut Schiller :
Le Plan Oasis, la paix par le développement pour toute l’Asie du Sud-Ouest


29 mars

Dialogue sur zoom de la Coalition internationale pour la Paix