Chroniques stratégiques

Après le Brexit, les élections de Duterte et de Trump, la réélection de Mahathir est un reflet du changement de paradigme en cours, où de plus en plus de nations osent – en écho au mouvement des pays non-alignés d’antan — entrer en résistance contre la dictature des marchés financiers transatlantiques et s’engager aux côtés de la Chine pour bâtir un nouvel ordre économique mondial autour des Nouvelles Routes de la soie.

La Syrie, et en particulier le plateau du Golan, est devenue la semaine dernière le théâtre du conflit entre Israël et l’Iran, guerre par procuration de l’empire financier de la City et de Wall Street. Le problème et la solution : l’accès à l’eau.

Pendant que l’attention médiatique se focalise sur la décision de Trump de sortir de l’accord iranien et sur les conséquences, des développements majeurs ont lieu en Asie qui représentent un changement du cours de l’histoire dont les répercussions seront aussi mondiales.

Comme nous l’avons toujours dit ici, la crise financière représente le principal moteur de la crise stratégique mondiale et du danger de guerre. Depuis dix ans, en menant une politique à l’avantage des spéculateurs, les banques centrales occidentales ont créé les conditions d’une crise financière bien pire que celle de 2008.

Tandis qu’en Europe il règne un silence assourdissant – y compris de nos intellectuels « éclairés » et « démocrates » – face à ce qui se passe aux portes de l’Europe, en Ukraine, des élus du Congrès américain dénoncent la dérive fasciste du régime de Kiev.

Le Premier ministre israélien – comme auparavant Theresa May avec l’affaire Skripal, puis Trump et Macron lorsqu’ils ont cédé aux sirènes guerrières en frappant en Syrie – joue une fois de plus le rôle d’idiot utile des va-t-en guerre.

Aujourd’hui, la question se pose : alors que le président Macron se comporte comme un vulgaire zadiste en Syrie, quelle légitimité peut-il encore avoir lorsqu’il veut (en même temps) rétablir le droit et l’ordre républicain à Notre-Dame-des-Landes, dans les universités, ou dans les manifestations publiques ?

Tandis que la situation stratégique mondiale est pleine de dangers, avec le vieil empire militaro-financier de la City et de Wall Street qui pousse à la guerre, des progrès inattendus et cruciaux sont accomplis, comme autant de germes d’un nouveau monde de paix par le développement qui vient frapper à la porte de l’histoire.

On se trompe quand on croit que la Grande-Bretagne n’est qu’un supplétif de l’Oncle Sam. C’est ignorer une caractéristique essentielle du système prédateur dans lequel nous vivons actuellement, et que John Maynard Keynes avait désigné par la formule : "American money and British brains", l’argent américain et le cerveau britannique.

Depuis l’élection de Trump, l’harmonie de la « Special relationship » entre le muscle américain et le cerveau britannique est mise à mal. Les élites d’outre-Manche multiplient donc leurs efforts pour ramener le président américain dans le droit chemin et rétablir la puissance d’antan sur la scène internationale.