Brèves

LaRouche de retour au Mexique

mardi 12 novembre 2002

Pour la première fois depuis vingt ans, Lyndon LaRouche s’est rendu au Mexique. Il s’agit de sa cinquième visite dans ce pays, la première remontant à 1979. En effet, après ses deux tournées en 1982, au milieu d’une des plus graves crises dans les relations entre les Etats-Unis et l’Amérique ibérique, Henry Kissinger avait juré que LaRouche ne remettrait plus jamais les pieds au Mexique et le département d’Etat avait réussi, jusqu’à présent, à faire respecter cette consigne. Aujourd’hui, alors que la crise est plus grave qu’en 1982, certains Mexicains ont décidé de braver cet interdit en invitant l’économiste américain à venir en personne discuter avec eux.

Le 5 novembre, à Saltillo, capitale de l’Etat de Coahuila, au nord du pays, LaRouche a accordé une interview d’une demi-heure à la principale chaîne de télévision de la région de Monterrey. Un extrait de cet entretien a été diffusé le jour même et il devait être transmis intégralement le dimanche 10 novembre. Plus tard, LaRouche a tenu une conférence de presse au Centre d’informations de l’Université autonome de Coahuila (UAC), à laquelle assistaient les représentants de dix-huit médias, dont la chaîne Notimex et des journaux comme El Universal, El Heraldo, Ovaciones et Reforma.

Ensuite, LaRouche a prononcé un discours sur les « Alternatives en vue de la fin de la mondialisation » devant près de 450 à 500 étudiants, professeurs et quelques invités de marque réunis dans l’amphithéâtre de l’UAC. Ce discours a été simultanément diffusé dans les facultés de l’UAC à Torreron Monclova, ainsi que dans les amphithéâtres de quatre autres universités mexicaines, à Tamaulipas, Sonora, Guadalajara et Zacatecas. L’on pouvait aussi suivre en direct sur Internet son discours et la discussion qui a suivi. LaRouche a ensuite été reçu par le gouverneur de l’Etat de Coahuila, Enrique Martinez y Martinez, membre du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI).

Dans sa présentation à l’UAC, LaRouche a répété avec insistance que le système financier « est fini ». « Regardez le Brésil : le FMI est perdant quoi qu’il fasse. Regardez ce qui s’est passé en Argentine. Le Mexique ne peut pas permettre que la même chose se reproduise au Brésil. » Il a aussi abordé la question des relations américano-mexicaines, y compris entre les Etats de part et d’autre de la frontière, proposant de créer les conditions d’un dialogue dans lequel ces Etats puissent discuter de développement mutuel. LaRouche estime que leur coopération dans de grands projets serait le meilleur moyen de relancer, sur une base saine, les relations souvent troublées entre les deux pays. Par ailleurs, LaRouche a durement attaqué la politique de guerre de George W. Bush, ainsi que sa politique vis-à-vis du Mexique.

L’économiste américain a également soulevé la question de la véritable connaissance et de l’économie réelle. Nos sociétés ont besoin d’infrastructures et d’agriculteurs, d’entrepreneurs et de salariés qui ne travaillent pas pour le profit mais pour le progrès, pour l’avenir. Ce que les jeunes ont besoin de savoir, dit-il, c’est ce que signifie l’histoire, ce que signifie la qualité propre à l’être humain, qui est de réaliser des découvertes merveilleuses. L’économie, pour LaRouche, c’est ce qu’une génération lègue aux deux générations suivantes.

Les médias mexicains ont largement couvert la visite de LaRouche. Notimex, l’agence semi-officielle du gouvernement, écrivait dans un communiqué intitulé « Un politicien américain dit qu’il faut remplacer le FMI » : « Le politicien et économiste américain Lyndon LaRouche affirme que le système actuel du FMI a échoué et qu’il faut donc le remplacer . »