Déploiement des missiles Patriot en Turquie : le parlement allemand a-t-il franchi le Rubicon ?

mardi 18 décembre 2012, par Helga Zepp-LaRouche

« L’escalade de la crise au Proche et Moyen-Orient nous rapproche chaque jour un peu plus d’une guerre thermonucléaire mondiale, alors que les gouvernements et les partis politiques prennent des décisions de plus en plus folles et s’avèrent incapables de mesurer les conséquences de leurs actes », a averti la présidente du parti allemand Büso, Helga Zepp-LaRouche, dans un message du 16 décembre en réaction au vote du Bundestag sur la Syrie. Comme avant l’éclatement des deux guerres mondiales, toutes les prémices d’une tempête sont perceptibles mais la plupart des gens préfèrent les ignorer.

Aujourd’hui, écrit Mme Zepp-LaRouche, l’image du somnambule est la seule qui puisse caractériser le vote au Bundestag (chambre basse du parlement allemand) en faveur de l’envoi de deux batteries de missiles anti-missiles Patriot en Syrie ainsi que de 400 soldats allemands. « S’il s’agissait réellement de trouver une parade aux menaces émanant de Syrie, le système de défense anti-roquettes allemand Mantis aurait suffi, alors que le déploiement des systèmes Patriot entre dans le cadre d’une stratégie offensive de l’OTAN en vue d’un affrontement avec l’Iran. Et comme le sait tout expert de cette région digne de ce nom, une guerre contre l’Iran signifie une grande guerre avec la Russie et la Chine. Si une telle guerre éclate, elle sera thermonucléaire et éradiquera l’espèce humaine en 90 minutes. »

Mme Zepp-LaRouche analyse ensuite les différentes composantes de la prétendue opposition syrienne, dominée par des extrémistes anti-occidentaux et des mercenaires à la solde de l’Arabie saoudite et du Qatar.

Elle s’offusque notamment des déclarations du député chrétien-démocrate allemand Andreas Schockenhoff, qui n’a pas hésité à déclarer que « puisque le Conseil de sécurité des Nations unies reste paralysé et qu’aucune mesure efficace n’a été prise, il n’y avait pas d’autre moyen que de fournir des armes à l’opposition syrienne afin de mettre fin au régime ». Le député affiche ainsi son dédain complet pour le droit international en proposant d’armer l’opposition d’un Etat souverain étranger. De surcroît, « il a le toupet de rendre le veto russe et chinois de facto responsable de pousser "des forces comme Al-Qaïda à devenir actives en Syrie" ». Pour Mme Zepp-LaRouche, ceci révèle sans ambiguïté que M. Schockenhoff ne représente aucunement les intérêts de l’Allemagne.

« La question du vote au Parlement sur le déploiement des Patriot n’a même pas été mentionnée dans les principaux médias alternatifs, alors qu’on vient de franchir une ligne rouge en ce qui concerne la participation active de l’Allemagne à une politique catastrophique. L’ancien chancelier socialiste Gerhard Schroeder et le ministre des Affaires étrangères, le libéral Guido Westerwelle, avaient au moins eu le bon sens de refuser toute participation aux guerres contre l’Irak et la Libye. Une telle négligence est symptomatique de la méthode avec laquelle les politiques et des médias politiquement corrects tentent de cacher le fait que nous sommes en train de perdre tout ce qui fait une société moderne, bâtie sur des Républiques et Etats souverains chargés de garantir le bien-être et la dignité d’individus libres ».

Tandis qu’on viole le droit international, constate Mme Zepp-LaRouche, des politiques de triage privant de soins vitaux les malades, les vieux et les handicapés sont adoptées, à l’instar de la politique T4 d’Adolf Hitler.

« Alors que les gens se jettent comme des lemmings du haut de la falaise, uniquement préoccupés de suivre confortablement l’opinion publique, un nombre croissant d’individus pensants se rendent compte que nous sommes pris dans un effondrement systémique. Tout dépend des 5 à 10 % de la population capables d’adopter les solutions du BueSo : la séparation des banques, un système de crédit productif public, une politique de grands travaux et une renaissance de la culture classique ! »