Urgence du Glass-Steagall face au danger de guerre

mercredi 31 octobre 2012

Tract diffusé ce jour à 2000 exemplaires devant les ministères de la Défense et des Affaires étrangères, ainsi qu’à Ecole militaire et au métro Invalides.


Il y a tout juste cinquante ans avait lieu la crise des missiles de Cuba. Pendant treize longs jours, qui marquèrent profondément toute une génération, le monde vécut dans l’angoisse d’une guerre nucléaire.

Aujourd’hui, alors que nous allons tout droit vers un affrontement de même nature, l’impression qui domine est celle d’une « drôle de guerre » ne disant pas son nom, mais que tous ressentent malgré le silence complice des médias.

Or, si l’on compare 2012 à 1962, on ne peut que constater combien le monde est devenu beaucoup plus dangereux aujourd’hui : dimension mondiale d’une crise économique et multiplication des zones d’instabilité stratégiques. Ces dernières, qui s’organisent en pôles interconnectés bien qu’ayant leur propre dynamique, peuvent jouer à tout moment le rôle de déclencheur.

  1. La volonté américaine d’étendre toujours plus loin sa zone de « sécurité », ce qui se traduit par la mise en place un peu partout de systèmes anti-missiles balistiques, et ce, jusque sous le nez des Russes et des Chinois, amenant inéluctablement un renforcement des préparatifs militaires dans ces pays. Ainsi, la Russie vient de procéder à des essais de sa triade nucléaire (navale, terrestre, aérien), les plus importants depuis la chute du Mur.
  2. La rhétorique guerrière contre le programme nucléaire de l’Iran, avec des appels de plus en plus pressants du Premier ministre israélien Netanyahou pour lancer une frappe préventive, au risque de créer une situation qui aurait toutes les chances d’échapper à tout contrôle.
  3. La guerre en Syrie qui se prolonge d’autant plus que les pays occidentaux interviennent pour soutenir une « opposition » de plus en plus gangrenée par des groupes terroristes que financent généreusement nos « amis » des Emirats arabes. Il serait par ailleurs bien difficile de comprendre ces deux dynamiques de guerre, Syrie et Iran, si l’on ne gardait pas à l’esprit l’arrière-plan stratégique que représentent la Russie et la Chine, ainsi que le scénario envisagé par certains d’établir une région dominée par des régimes sunnites.
  4. Le renforcement du terrorisme islamique, qui a grandi et prospéré avec la complicité de Londres et l’argent des Emirats arabes et qui se répand aujourd’hui dans tout le Sahel. Pour la France, la perspective d’une intervention au Mali sans apporter à l’Afrique un vrai projet de développement conduirait à un désastre stratégique.
  5. La soudaine « résurrection » de la querelle empoisonnant les relations entre la Chine et le Japon à propos d’îlots contestés de part et d’autre.

Penser que ces développements ne seraient que le fruit du hasard ou des circonstances reviendrait à faire preuve d’une grande naïveté, car quiconque a étudié l’histoire des derniers conflits mondiaux y reconnaît la méthode plusieurs fois éprouvée de l’oligarchie financière, toujours prête à recourir à la guerre et au chaos pour protéger son système. Pour éviter la guerre, il faut lui couper l’herbe sous le pied.

C’est pourquoi il nous faut mettre en place de toute urgence la seule solution de nature à changer la donne : réintroduire le Glass-Steagall (stricte séparation des banques en deux, sur le modèle de ce qu’avait fait le président américain Franklin Delano Roosevelt en 1933), associé à une politique de crédit public pour financer de grands travaux d’intérêt public, prioritairement dans les domaines de l’aménagement du territoire, des transports et de l’énergie.

Cette mesure est la seule qui permettra d’assécher le marigot de la spéculation financière dans lequel pullulent les crocodiles de la finance.

Cette mesure est à notre portée, pourvu que des hommes de caractère soient prêts à affronter l’oligarchie financière. Et vous ?