Brèves

Lyndon LaRouche : Apprenons enfin les leçons de la Libye

samedi 15 septembre 2012, par Lyndon LaRouche

Suite aux attentats qui ont frappé les ambassades américaines à Benghazi, en Egypte et au Yémen, marquant la date anniversaire du 11 septembre, le Comité d’action politique de Lyndon LaRouche a immédiatement réagi en distribuant ce texte sous forme de tract.

Au lendemain de la mort tragique de l’ambassadeur américain Stevens en Libye, le Congrès des Etats-Unis et nos dirigeants politiques devraient enfin apprendre la leçon. La mise en œuvre en Libye, par Barack Obama, de la politique de changement de régime dictée par l’Empire britannique, au nom d’une intervention « humanitaire », est la cause directe de ce désastre. Et si l’on accepte qu’en dépit des résistances, il poursuive la même politique en Syrie, il conduira le monde vers une troisième guerre mondiale, pouvant être thermonucléaire cette fois-ci.

A l’époque, j’avais averti le Congrès de ne pas laisser le Président lancer cette guerre illégale et agressive pour chasser Kadhafi du pouvoir. Mais le Sénat, mené par le pusillanime sénateur Kerry, refusa de défendre la Constitution. Le résultat fut cette alliance contre nature avec des opérateurs d’Al-Qaeda et autres djihadistes à la solde de Londres, qui ont depuis été déployés comme une force de guerre permanente, notamment contre les Etats-Unis.

Au moment de la [guerre contre la] Libye, les militaires américains savaient pertinemment, comme les gouvernements russes et chinois, que chasser Kadhafi conduirait à provoquer le chaos et à propulser les djihadistes sur le devant de la scène. L’ancien secrétaire à la Défense, Robert Gates, et le sénateur James Webb (démocrate de Virginie) avaient prévenu contre toute alliance avec l’opposition armée, et des rapports crédibles sur la présence de leaders d’Al-Qaeda parmi les « libérateurs » ont été rendus publics. Mais Obama et la faction britannique opposée à la souveraineté nationale étaient déterminés à pousser les feux, avec le résultat que l’on sait.

En effet, comme l’indiquent les registres de la Maison Blanche, Obama ne se préoccupait aucunement des conséquences de son jeu libyen, n’ayant même pas participé, avant cette attaque, aux briefings de renseignements hebdomadaires.

Aussi tragiques que soient ces événements, le fiasco potentiel de la politique syrienne de l’administration Obama l’est bien davantage encore. En dépit de l’opposition des responsables militaires américains, l’administration s’est, une fois de plus, embarquée dans une tentative de changement de régime, apportant son appui aux groupes armées djihadistes et d’Al-Qaeda qui se livrent à des attentats, tortures et exécutions sommaires, pour parvenir à ses fins. En Syrie actuellement, les principales victimes sont des militaires syriens et les minorités chiites et chrétiennes, non les Américains.

Toutefois, si la politique d’Obama en vue d’un changement de régime se poursuit, ce sont les Américains – et le monde entier – qui en seront les victimes, au fur et à mesure que le monde évolue inexorablement vers un affrontement avec la Russie et la Chine pouvant aboutir, si on ne l’arrête pas, à une troisième guerre mondiale.

Immédiatement après la boucherie commise contre Kadhafi – un acte délibérément conçu par Obama et ses acolytes en Angleterre et en France – j’ai averti que cet acte constituait « une menace mortelle contre la paix dans le monde ». Il était évident que l’intention d’Obama et de ses contrôleurs au sein de la Monarchie britannique était de provoquer « une réaction en chaîne d’entrées en guerre », pouvant s’intensifier dramatiquement et échapper à tout contrôle.

En mars dernier, un congressiste courageux, Walter Jones (R-NC), a tenté de mettre un terme à ce processus en introduisant la résolution HCR 107, qui réaffirme la seule responsabilité et autorité incombant au Congrès de déclarer la guerre, et déclare passible de destitution toute violation de cette prérogative accordée au Congrès par la Constitution. Seuls dix membres du Congrès ont jusqu’à présent apporté leur soutien à cette résolution, qui réaffirme le pouvoir du Congrès. C’est pourquoi nous restons dans une zone de grand danger.

La seule garantie que nous ayons d’empêcher ce Président de commettre une folie, a conclu LaRouche, est de lui retirer ce pouvoir. Ceci exigera de la part des cercles dirigeants une mobilisation majeure, déjà partiellement en cours. Mais le temps nous est compté. L’intérêt de la paix mondiale exige que nous apprenions les leçons de la Libye, avant qu’il ne soit trop tard.