Brèves

Réunion diplomatique avec LaRouche : un plan pour éviter l’escalade vers un conflit mondial

lundi 20 août 2012, par Lyndon LaRouche

Voici la transcription d’un discours prononcé par l’économiste américain démocrate Lyndon LaRouche devant des diplomates de pays émergents de la région Asie-Pacifique, d’Afrique et d’Amérique latine, entre autres, lors d’un dîner à Washington D.C., le 2 août 2012.


Comme la plupart d’entre vous le savent, nous nous trouvons actuellement au milieu d’une des plus graves crises de l’histoire de l’humanité. Nous en sommes arrivés à un point de tension tel que la question se pose : les armes thermonucléaires vont-elles entrer en jeu ?

Cette menace occupe nos esprits, et nous menace depuis le milieu des années 1960, lorsque les Russes ont développé la bombe H – un point de crise dans une période qui a vu croître l’importance de l’armement thermonucléaire. A l’époque, la plupart des responsables et des experts sur la question estimaient déjà, à juste titre, qu’une guerre thermonucléaire signifierait une guerre d’extinction. Cela ne veut pas dire qu’il y aurait une extinction immédiate, mais qu’un processus s’enclencherait, pouvant potentiellement éliminer l’espèce humaine.

Nous voici à un point où cette menace est de retour, car d’un côté la Russie et la Chine luttent pour éviter l’escalade et assurer la paix mondiale, et de l’autre, certaines forces poussent à la guerre, en utilisant le théâtre du Moyen-Orient. Cette menace pesant sur l’humanité me préoccupe beaucoup, et elle préoccupe également certaines personnes haut placées, que je connais, aux Etats-Unis mêmes et dans d’autres pays.

Il se trouve en effet, parmi les chefs d’état-major américains comme au sein de la direction russe et chinoise, des forces œuvrant pour éviter cela. Il est de notre devoir de tout faire pour l’éviter. Mais le danger est là, et pour quelque temps encore.

L’autre aspect de cette crise est que nous sommes au cœur du plus grand crash financier de l’histoire. L’épicentre se situe dans la région transatlantique ; cela affecte bien entendu l’Afrique, bien qu’elle n’en soit pas consciente, car elle en a tellement subi, et depuis si longtemps, qu’elle ne réalise pas qu’un changement est en cours. Mais le monde transatlantique est bel et bien entré dans une crise d’effondrement générale et, à moins de prendre certaines mesures, le point de non-retour pourrait être franchi cette année. (…)

Le potentiel d’une issue positive

Un semblant de bonne nouvelle est apparu cependant au cours de ce processus. Mon vieil adversaire, l’Empire britannique, a dû se résoudre à un certain changement pour le mieux. Cela peut s’avérer extrêmement intéressant, car un élément de vérité se manifeste dans la situation ; un potentiel pour une issue positive apparaît également, et nous devons avoir cela bien présent à l’esprit et voir laquelle des deux alternatives se présentera à nous.

Un groupe de gens, associés à la finance internationale, au cœur du système britannique, a récemment appelé à ce que la Grande-Bretagne adopte le Glass-Steagall Act [loi américaine de 1933 séparant les banques de dépôt et des banques d’investissement – Ndlr], en collaboration avec les Etats-Unis.

Il ne s’agit certainement pas d’une initiative de M. Obama. Mais je peux dire d’ores et déjà que certaines forces aux Etats-Unis sont disposées à engager, conjointement avec certaines forces en Grande-Bretagne – si elles le font réellement – le rétablissement de Glass-Steagall. Car sans une réforme de ce type, l’économie américaine s’écroulera cette année. Seule l’instauration de la loi Glass-Steagall peut nous sortir de cette situation.
Le bon côté des choses est que, premièrement, la Russie et la Chine, en association avec les chefs d’état-major des Etats-Unis, réussissent à empêcher que la situation dans l’espace méditerranéen ne dégénère en guerre générale.

Deuxièmement, nous devons engager une réforme du système économique, principalement dans la région transatlantique. Bien entendu, cette réforme affecterait l’ensemble de l’économie mondiale, et ne posera pas de réelles difficultés pour la plupart des pays du monde.

De son côté, l’Europe est plongée dans une grave crise. L’ensemble de l’Europe occidentale et centrale est en pleine désintégration économique. Tout en tient qu’à un fil. Il ne s’agit pas d’une simple crise, ni même d’une dépression : c’est une désintégration.

La question est : peut-on l’arrêter ? L’effondrement du système transatlantique entraînerait un véritable désastre dans les régions du monde qui se portent momentanément relativement mieux, comme la Chine. La région Pacifique est plus stable, bien qu’il y ait beaucoup de problèmes. Cependant, si la tendance actuelle devait continuer, nous aboutirions avant la fin de l’année à une désintégration générale, mais cela peut être stoppé.

Le Glass-Steagall, préalable d’une reprise économique mondiale

Dans ce discours sur les grands dangers qui nous guettent, je voudrais cependant mettre l’accent sur les remèdes. Quelles sont les possibilités d’échapper à cette crise ?

Ce que l’on reconnaît un peu partout, c’est que le Glass-Steagall est la mesure qui peut empêcher un effondrement économique général, en particulier dans le système transatlantique.

Des difficultés techniques n’empêcheront pas l’Asie de participer à une telle réforme. Les mesures à prendre pourront sembler controversées pour certains, mais elles sont tout à fait réalisables, et elles iront dans le sens des intérêts de chaque nation. J’ai bon espoir que ce changement ait lieu cette année, de sorte que nous réunissions un groupe de nations capables d’initier le type de réforme permettant de mettre en œuvre un processus de reprise économique entre les nations.

Cela ne sera pas facile, car la situation de la plupart des nations du monde a connu une détérioration, en particulier dans la région transatlantique.(…)

Toutefois, le potentiel pour une reprise existe et il dépend d’un accord de type Glass-Steagall. Si vous examinez les comptes des nations de la région transatlantique, vous verrez qu’il n’y a plus grand-chose de valeur là-dedans. Les capacités de production physique en Europe et aux Etats-Unis ont été anéanties.

L’ensemble de la richesse des Etats-Unis, en termes de richesse monétaire, est fictive. Elle n’a aucune valeur réelle.

Les Etats-Unis n’ont plus d’industrie digne de ce nom – elle a disparu. Le travail qualifié ? Disparu. La détérioration de la population des jeunes de moins de 25 ans prend un caractère criminel. Nous nous trouvons actuellement à un point de rupture, et la continuation de ce processus à l’origine de ce point de rupture risque d’entraîner l’effondrement de la civilisation, par réaction en chaîne. Cela peut nous conduire vers une guerre thermonucléaire pouvant potentiellement provoquer une extinction totale.
Il est donc impératif que nous prenions certaines mesures drastiques, et cela dès maintenant. Ces mesures doivent être fondées sur une volonté commune de faire une réforme économique en profondeur et d’établir des accords de coopération économique entre les nations.

En principe, s’engager dans ce processus est à la portée de la région transatlantique. La faisabilité politique est une tout autre question. Mais en termes physiques, les solutions existent. Ceci dit, les solutions ne seront pas aisées car, depuis l’assassinat de John F. Kennedy, nous nous sommes engagés, aux Etats-Unis et en Europe, dans un processus qui s’est traduit par une érosion générale des capacités productives de la région transatlantique.

La menace de guerre thermonucléaire

Afin de repousser la menace qui pèse actuellement sur nous, il va nous falloir commencer à reconstruire, modestement mais avec une grande ambition. La majorité de la force de travail américaine ne répond plus aux exigences d’un travail productif qualifié. On ne peut même plus parler de production – il s’agit plutôt de « je fais mon job ».

La tendance est similaire en Europe occidentale et centrale. Le système de l’euro est devenu un véritable désastre pour l’ensemble de l’Europe, et le fait que la Chine et l’Inde – plus particulièrement la Chine – dépendent largement des marchés européens et américains, montre que toutes les nations du monde sont menacées, d’une manière ou d’une autre, par l’effondrement imminent de la région transatlantique.

Je pense que ce problème peut être résolu, si nous en trouvons la volonté. Actuellement au Proche-Orient, la Russie fait obstacle à l’évolution vers une guerre thermonucléaire. Nous avons frôlé un grave danger, l’été dernier. Suite à la destruction de la Libye par Obama (car ce sont les forces américaines dirigées par Obama qui ont détruit cette nation), leur intention était d’étendre immédiatement la guerre en Syrie et en Iran. Cette intention existe encore aujourd’hui, mais la Russie bloque le processus de guerre et implicitement, la Chine le fait aussi.

A l’autre extrémité du processus, les chefs d’état-major de l’armée américaine ont aussi contribué à bloquer cette guerre. En effet, n’importe quel militaire de ce rang sait quelles sont les conséquences d’une telle guerre. Tout le monde connaît les capacités navales des Etats-Unis dans la région du Pacifique. Nous avons là-bas la capacité d’éradiquer toute une partie de la civilisation en un seul tir. Nous devons absolument empêcher cela.

Les chefs d’état-major américains le comprennent très bien, et ils font tout ce qui est en leur pouvoir. Sans leur interférence et celle des Russes, cela serait déjà arrivé. Il n’est pas possible de lancer une guerre contre la Syrie, ou contre l’Iran, sans que cela devienne une guerre mondiale. Et une guerre mondiale serait thermonucléaire.

Les nations européennes ne disposent que de très faibles réserves militaires, car elles les ont laissées s’effriter au fil du temps. Dans le monde, deux puissances disposent à elles seules de pratiquement tout l’arsenal militaire existant. Les Etats-Unis sont l’une d’elles. Il s’agit de la seule nation occidentale à disposer de grandes capacités thermonucléaires, principalement dans le domaine naval.

De son côté, la Russie, l’autre grande puissance, tente d’enrayer le processus de guerre au Moyen-Orient, à travers un certain type de coopération avec les chefs d’état-major de l’armée américaine. Rappelez-vous le milieu des années 1960, lorsque l’idée d’une guerre thermonucléaire est devenue possible : on a alors compris qu’une telle guerre serait synonyme d’extinction.

Les Britanniques ont très peu de profondeur en matière de capacités thermonucléaires. Ils ne disposent d’aucunes réserves. Seuls les Etats-Unis ont, de ce côté-ci, les forces navales, les réserves nécessaires pour détruire la plupart de la planète.

Ce ne sont pas tant les effets de l’explosion elle-même que ses conséquences secondaires qui doivent nous inquiéter le plus. On doit en effet envisager les effets d’un affrontement thermonucléaire sur le climat, d’un point de vue stratégique. Il faut toujours considérer les choses d’un point de vue stratégique, c’est-à-dire du point de vue de la dynamique d’ensemble, et pas à partir d’un cas particulier, comme une frappe nucléaire locale. (...)

Quel est l’autre l’aspect de cette crise ? L’économie mondiale ne fonctionne plus vraiment. Certes, il existe encore une certaine croissance dans quelques régions d’Asie ou ailleurs, mais elle dépend en grande partie du commerce mondial. Il s’agit donc d’une crise qui concerne toute l’humanité. Toute nation n’étant pas affectée directement le sera de toute façon indirectement, avec la même force. Mais nous pouvons changer cela.

Un changement inattendu

Maintenant, supposons la situation suivante. En Angleterre, un groupe de personnes au cœur du système britannique, c’est-à-dire au cœur de l’Empire, vient soudain de changer de position en proposant l’adoption d’une loi Glass-Steagall. Un beau jour, ils ont déclaré que l’Angleterre devait abandonner son actuelle politique économique pour adopter une approche s’inspirant du Glass-Steagall américain.

Les auteurs de ces déclarations sont des oligarques financiers britanniques et ils ont été très fermes. Ils ont proposé publiquement, il y a quelques semaines, de rétablir Glass-Steagall. Bien sûr, Glass-Steagall était originellement une loi américaine, établie par le président Franklin Roosevelt. Des administrations, récentes ou actuelle, ont tout fait pour la détruire.

Cette réforme nous avait alors permis de nous débarrasser de l’emprise des spéculateurs. On leur avait tout simplement dit : vous êtes en banqueroute.

On a provoqué la chute des pires spéculateurs du monde, de Londres et de Wall-Street principalement. Et c’est ainsi que l’on a sauvé notre pays.
La réforme Glass-Steagall de Roosevelt était si solide qu’ils ne sont pas parvenus à la détruire avant la fin des années 1990. La destruction du Glass-Steagall aux Etats-Unis est la cause de l’effondrement général que nous vivons aujourd’hui. C’est à partir de ce moment-là que les Etats-Unis et l’Europe ont conduit le système jusqu’à son point de rupture. On peut voir à Londres, ainsi que dans d’autres lieux en Europe, comment cette folie, ce système de jeu – le système « Libor » – a détruit les économies.

Donc, si nous ne rétablissons pas en premier lieu le Glass-Steagall aux Etats-Unis, et si l’Europe ne s’engage pas dans des accords similaires – comme le propose ce groupe en Angleterre – alors l’ensemble du système peut très bien s’effondrer cette année.

Du point de vue de vos pays respectifs, il n’est pas difficile de comprendre quels seraient les bénéfices du Glass-Steagall. Vous êtes conscients par ailleurs que certains intérêts financiers n’aiment pas du tout cette idée. Or nous nous trouvons actuellement à un point où toutes les nations de l’hémisphère occidental ont créé les conditions d’une hyperinflation dépassant tout ce qu’on pourrait croire. (...)

Ce n’est pas un problème de dépression économique, c’est une menace de désintégration économique. Par exemple, l’Espagne est au bord de la désintégration. La Grèce également. L’Italie aussi. Et que restera-t-il de ce processus ? Rien.

Nous allons survivre

Nous sommes donc au bord d’une situation où ces réformes doivent avoir lieu, sinon nous courons le risque d’une réaction en chaîne à travers la planète. Et c’est maintenant que se produit soudain ce changement au sein de l’Empire britannique.

Cet Empire domine pourtant bien le monde depuis 1763, lorsque la Compagnie britannique des Indes orientales a pris le pouvoir, et il représente la principale cause – avec la complicité de certaines forces à l’intérieur des Etats-Unis – des problèmes que le monde a connus depuis.
Nous en sommes cependant arrivés au point où le monstre menace de se dévorer lui-même. Le monstre de l’hyperinflation [financière], le monstre du système britannique, touche à sa fin, et les principaux penseurs britanniques le comprennent et agissent en conséquence.

Ces dernières semaines, un évènement similaire s’est produit aux Etats-Unis. Un certain nombre d’importants banquiers, parmi les plus grands escrocs que le monde ait jamais connus – comme les Britanniques – sont apparus soudain pour dire : « Il faut une réforme. Il faut rétablir Glass-Steagall. »

Glass-Steagall apparaît comme une évidence pour la plupart des gouvernements, du moins en surface. Il s’agit tout simplement de prendre tous les produits de spéculation financière non fiables et de dire à ces gentlemen qu’ils peuvent tout à fait poursuivre leurs activités bancaires, mais que nous n’avons plus rien à voir avec eux. Nous ne les renflouerons plus s’ils se trouvent en difficulté. S’ils ne parviennent pas à s’en sortir, ils seront mis en banqueroute, et nous les y aiderons. Mais nous allons limiter les passifs des Etats-Unis, et ces gentlemen britanniques, ainsi que d’autres ailleurs, agiront dans la même intention. Nous allons survivre. (...)

Il n’incombe à aucune nation de payer les dettes des spéculateurs. Si nous parvenons à nous libérer de cela, nous pourrons alors retrouver la croissance. Cette croissance sera laborieuse car les capacités de production, à travers le monde, souffrent d’un manque terrible.

Il nous faudra remettre au travail toute une masse de gens non qualifiés, ou sous-qualifiés ; il faudra leur donner une qualification en les faisant participer à de grands projets. Y compris les projets spatiaux.

Dans le futur, la technologie spatiale représentera une part importante de l’économie mondiale. Notre maîtrise de la planète Mars, en tant que base d’opérations, ainsi que de la Lune, est une perspective-clé pour notre développement et notre organisation sur Terre. Cela ne veut pas dire que nous allons tout d’un coup monter dans une navette spatiale et nous rendre sur Mars. Cela signifie que Mars est un projet auquel vont participer tous les peuples de la planète, afin de promouvoir le développement et la sécurité sur Terre. Tout gouvernement intelligent voit les choses ainsi.

La Lune représente une étape nécessaire, car le voyage vers Mars à partir de la Terre demande beaucoup d’énergie. L’industrialisation de la Lune fera de cette dernière un tremplin depuis lequel nous pourrons atteindre Mars, ce qui sera possible en une génération.

Cela implique d’utiliser la fusion thermonucléaire comme énergie de propulsion. Cette énergie nous permettra d’effectuer le voyage de la Lune vers Mars en une semaine, un véritable triomphe pour la capacité de l’homme à s’étendre dans le système solaire.

Les technologies que nous développerons en vue d’accomplir ce projet joueront le rôle de moteur pour l’industrie et pour le développement des nations sur Terre. (...) Oui, cette planète Mars est là, et de nombreuses raisons font que nous devons y aller. Les développements qui s’y produiront nous serviront à répondre aux besoins sur Terre, via le développement de la Lune. Nous aurons alors une référence pour comprendre ce qui confère son unité à l’humanité : ce que nous devons partager en commun, en tant que nations souveraines respectives, afin d’assurer que soit fait tout ce qui doit l’être. [1]

Le crédit physique, la vraie nature de la richesse

Le problème auquel nous faisons face peut être défini ainsi : la plupart des gens croient encore, notamment aux Etats-Unis, que l’argent est la base de l’économie ; c’est faux. Le fondement de l’économie est le travail qualifié, le pouvoir productif de la force de travail et de la population. L’humanité dépend de l’amélioration de la capacité de la population à produire physiquement les biens nécessaires pour améliorer son environnement.

Au lieu de considérer l’argent comme une richesse en soi, nous allons faire de la notion de crédit – de crédit physique – la vraie nature de la richesse. Et il me revient, ainsi qu’à d’autres, de clarifier ce que cela signifie.

Il existe au sein de chaque nation un leadership capable de comprendre la première partie [de cette politique] : ce que représente la réforme Glass-Steagall, pourquoi ça marche, pourquoi il s’agit d’une question internationale et non nationale. (...)

Ma principale mission est donc, avec mes associés entre autres, de faire comprendre comment fonctionne ce système : comment on passe de la notion d’un argent ayant une valeur en soi à celle de l’argent en tant qu’instrument d’investissement. Beaucoup, dans le monde, comprennent certains aspects de cela, mais ils n’ont généralement pas une compréhension claire de ce qu’est un système de crédit.

Les Etats-Unis possèdent une tradition du système de crédit qui ressurgit par intermittence. Les premiers germes se sont développés dans le Massachusetts, mais l’Empire britannique de l’époque n’a pas aimé cela et l’a détruit. La Constitution des Etats-Unis s’est ensuite basée sur un système de crédit, et non sur un système monétaire. Ce n’est que par la suite que les Britanniques nous ont forcés à intégrer le système monétariste, c’est-à-dire le système d’empire. Ensuite, sous le leadership d’Abraham Lincoln, nous avons rétabli un système de crédit afin vaincre les Britanniques et les empêcher d’induire les Etats-Unis à s’autodétruire dans une guerre civile.

Ce système fut réintroduit, conceptuellement, par Franklin Roosevelt.
Cela fait donc partie de notre pays, et certains économistes américains en ont une certaine idée. Les Britanniques également car, après tout, ils nous ont dominés la plupart du temps. Nous avons prétendu être nos propres maîtres, mais nous n’avons jamais dominé le monde, contrairement aux Britanniques, qui se sont servi de nous comme de leurs hommes de mains. Toutefois, nous aux Etats-Unis, ainsi que certains en Angleterre, comprenons suffisamment l’histoire de l’économie pour comprendre ce que représente un système de crédit.

NAWAPA : le plus grand projet hydrique jamais conçu

Il existe notamment un projet, que mes associés et moi-même poussons de l’avant. Au cours des années 1960, notre politique était de bâtir des systèmes d’aménagement d’eau à travers les Etats-Unis, avec, au-delà, la perspective de verdir les déserts et de les rendre fertiles. L’un de ces systèmes s’appelait NAWAPA (North American Water and Power Alliance - Alliance Nord-américaine pour l’eau et l’énergie). Ce chantier, qui prendrait 20 à 25 ans, deviendrait le plus grand projet d’eau jamais conçu par l’homme. Il dort dans un tiroir depuis l’assassinat du président Kennedy. La Russie et la Chine s’intéressent beaucoup à ce type de réalisation, et les grands projets d’eau en Chine font partie de ce processus. Ces grands travaux hydriques, ainsi que tous les projets d’ingénierie de ce type, qui représentent la base pour transformer les territoires et développer l’économie, sont absolument nécessaires aujourd’hui.

Nous avons besoin d’un programme spatial. Il s’agit d’une question à long terme, mais l’humanité en a un besoin urgent. L’Afrique n’a jamais obtenu justice. Jamais ! Ce continent a été détruit, encore et encore. Mais il représente l’une des régions les plus importantes du point de vue du développement global qu’il nous faut engager. Et c’est seulement ainsi que justice lui sera faite. Les problèmes seront principalement d’ordre technique : manque de qualifications, pauvreté, etc. Mais ils peuvent être résolus. Nous avons déjà réussi à résoudre ce type de problème par le passé. Nous pourrons réaliser un changement dans le système monétaire à condition de rétablir la confiance entre les nations. Et l’Afrique représente pour nous un test, afin de savoir si l’on peut nous faire confiance ou pas. Nous allons devoir gagner cette confiance. (...)

Une coopération basée sur la souveraineté nationale

Nous devons donc sortir de ce système intrinsèquement conflictuel et reconnaître quels sont les intérêts communs de l’humanité, sans oublier que la souveraineté est le principe de base d’une nation. Nous ne pouvons pas nous priver de ce concept de souveraineté des nations. (...)

Nous sommes arrivés au point où, et il est important que vous le réalisiez, la guerre entre les nations telle que nous l’avons connue n’est plus possible. Avec des armes s’appuyant sur la fusion thermonucléaire, voire sur les réactions matière/antimatière, il devient impossible d’envisager la guerre comme on le faisait auparavant. Aucune bonne raison ne peut amener les hommes à penser que la guerre est nécessaire ; et si nous réussissons à obtenir un accord et une coopération entre les nations, alors nous serons capables d’éliminer ce facteur de notre histoire.

La souveraineté des nations est indispensable, car cela implique la question de l’esprit humain. Il est impossible pour une nation d’agir aveuglément, sans le soutien de sa propre opinion publique, sans développer l’esprit de ses citoyens. Un monde d’Etats souverains et de coopération entre Etats souverains n’est pas impossible, c’est même urgemment nécessaire. Et nous ne pourrons rétablir la confiance entre les nations qu’en nous basant sur la protection de leur souveraineté. (...)

Le monde est comme en suspens. Nous ne savons pas quand se produira l’effondrement général, ni s’il aura lieu au cours de ce mois d’août. La seule chose que nous puissions faire est de nous battre pour éviter que cela n’arrive. L’espoir existe, mais la bataille sera rude.

C’est l’essentiel de ce que j’avais à vous dire. Nous sommes dans une situation où le destin de l’humanité dans son ensemble est en péril, mais en même temps, il existe un grand potentiel, au sein d’importantes nations, pour qu’une coopération nous permette de résoudre le problème. Cependant, nous devons avant tout être conscients des problèmes et des solutions. Nous devons être conscients des questions que la plupart des nations auront du mal à comprendre. Et puisque la coopération est nécessaire, nous devons tout faire pour assurer que ce qui doit être fait soit compris et réalisé.

Merci.


[1Nous venons de voir ce principe à l’œuvre avec l’amarsissage du robot Curiosity, grâce à une coopération internationale, Ndlr.