Brèves

LaRouche et le dénouement de la crise irakienne

mardi 11 mars 2003

Dans un mémorandum du 8 mars, Lyndon LaRouche affirme que les décisions prise ce mois-ci risquent d’être aussi déterminantes, à leur manière, que la « crise des missiles de Cuba en 1962 ». Dans cette optique, il a approuvé la proposition française, faite le 7 mars par Dominique de Villepin, pour un sommet d’urgence du Conseil de sécurité.

« L’origine de cette crise, écrit LaRouche, est une crise existentielle classique au sein des institutions du gouvernement américain. Comme le représentant français l’a dit implicitement [le 7 mars], la question essentielle de la guerre ou de la paix en tant que telle ne se borne pas à Saddam Hussein ou à l’Irak, mais relève plutôt de deux facteurs, distincts mais convergents, de l’administration Bush. L’un d’eux (...) est l’influence des disciples impérialistes d’un idéologue fasciste, le professeur Leo Strauss, qui a créé le noyau des va-t-en guerre que l’on appellent les « faucons mouillés » ou les « néo-conservateurs ». Le second facteur est la convergence des néo-conservateurs pro-impérialistes dans le gouvernement Bush et de l’unilatéralisme grossier, irréfléchi, entêté, exprimé par le président George W. Bush lui-même.

« Autre caractéristique de cette crise, côté américain, c’est le soutien que rencontre le clan de ces cinglés néo-conservateurs proches de Cheney et de Wolfowitz, parmi les dirigeants démocrates pro-impérialistes du DLC [Democratic Leadership Council], liés au crime organisé et amis intimes de l’idéologue de droite et va-t-en guerre qu’est le sénateur Joseph Lieberman . »

Pour LaRouche, cette force bipartisane pro-impérialiste, combinée à l’unilatéralisme de Bush, a, en exploitant la terreur provoquée par les événements du 11 septembre 2001, créé une situation politique dans laquelle les Etats-Unis s’opposent, effectivement, « aux intérêts les plus vitaux de tous les autres Etats-nations souverains de cette planète ».

Comme il l’a déjà fait remarquer lui-même, ainsi que son épouse Helga Zepp-LaRouche, « la politique irakienne actuelle de l’administration Bush est une caricature de la folie orgueilleuse qui entraîna l’antique Athènes dans les tragiques Guerres du Péloponnèse. Malheureusement, le président Bush (...) n’est pas très fort en matière historique.

« Que les Etats-Unis se déclarent sur le point de lancer une guerre unilatérale et impériale, alors qu’ils n’ont aucune raison objective de le faire - d’autant plus que si cette guerre était nécessaire, nous disposerions de tout le pouvoir et le soutien requis - représente déjà en soi une immense folie, comme l’atteste le cas des Guerres du Péloponnèse. En outre, le lancement d’une telle guerre sous des prétextes aussi illégitimes, y compris sur la base de rapports frauduleux d’origine israélienne et autres, ayant transité par des canaux britanniques pour se retrouver dans un discours du secrétaire d’Etat Colin Powell au Conseil de sécurité, est aussi un crime contre l’humanité, suivant la jurisprudence établie depuis les Traités de Westphalie de 1648. Cette jurisprudence a été à nouveau reconnue en 1945-1946, à travers la leçon tirée de l’expérience des deux Guerres mondiales.

« La guerre unilatérale anglo-américaine qui menace (...) n’a pas été provoquée par une quelconque action de l’Irak en tant que telle. Au contraire, des accusations totalement exagérées sur la menace que pourrait constituer l’Irak sont utilisées comme prétexte pour lancer un choc des civilisations, une guerre non seulement contre l’ensemble du monde arabe, ou les populations musulmanes, mais aussi contre la Chine et d’autres encore. Ceci menace de déclencher, dès le mois de mars, la troisième guerre mondiale géopolitique, lancée par une puissance maritime (et aérienne) impériale contre l’ensemble de l’Eurasie continentale.

« Il est temps de faire marche arrière, alors que nous nous trouvons au bord de la démence totale. Nous devons accepter de bonne foi la proposition française. Mieux vaut se régaler avec le fromage français que d’avaler le sable du désert pendant la saison chaude », conclut LaRouche.