Brèves

LaRouche appelle à un « contre-coup d’Etat » à Washington

mercredi 23 avril 2003

Le parti de la guerre incrusté au sein de l’administration Bush a fait un véritable coup d’Etat contre le gouvernement et la présidence des Etats-Unis, dont il a désormais pris le contrôle. Lyndon LaRouche a déclaré que, pour rompre avec la politique folle de « guerre permanente », il faut défaire politiquement cette faction par un « contre-coup d’Etat constitutionnel ». Il y a plusieurs moyens d’y arriver, par exemple l’inculpation et la mise en accusation du secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, pour avoir violé les principes de Nuremberg dans la guerre d’agression contre l’Irak.

D’importantes personnalités des partis républicain et démocrate ont publiquement attaqué les courants dominants du parti de la guerre, établissant ainsi un contexte institutionnel dans lequel ce contre-coup d’Etat puisse être organisé. Au sein du Parti républicain, il s’agit de personnes proches de l’ancien président Bush ("Bush 41"). Le 13 avril, la BBC demandait à l’ancien secrétaire d’Etat, Lawrence Eagleburger, de commenter l’argument selon lequel le renversement de Saddam Hussein justifierait d’autres changements de régime dans la région, « même si cela comprend l’élargissement de l’action militaire à la Syrie, à l’Iran - j’ai même entendu mentionner l’Arabie saoudite ». La réponse d’Eagleburger fut nette : « Je ne pense pas que quiconque dise une chose pareille comprenne véritablement le peuple américain. (...) C’est toujours, qu’on l’admette ou non, une démocratie. Et sur ces questions, c’est toujours l’opinion publique qui décide », dit-il, avant de lancer cet avertissement : « Si George Bush décidait de lancer maintenant ses troupes vers la Syrie, puis l’Iran, il quitterait ses fonctions dans les 15 minutes ! (...) En fait, si George Bush le faisait, je pense qu’il devrait être destitué. Vous ne pouvez pas faire cela dans cette démocratie. C’est ridicule ! »

Cinq jours auparavant, le général Brent Scowcroft, ancien conseiller à la sécurité nationale et proche collaborateur de Bush Sr., avait pris la parole à l’Institut Nobel de Norvège, et réitéré son opposition à la guerre d’Irak. Si les Etats-Unis et la Grande-Bretagne devaient occuper et contrôler l’administration intérimaire en Irak, ceci pourrait provoquer « la colère et l’inimitié » de l’ensemble du monde musulman, dit-il. Concernant l’utilisation à des fins de propagande du mot « démocratie » par les responsables de l’administration Bush, le général Scowcroft demanda : « Que se passerait-il si, la première fois que nous organisions des élections en Irak, les radicaux l’emportaient ? Nous ne les laisserions certainement pas prendre le pouvoir . »

Le 2 avril, à l’Empire Club de Toronto, l’ancien secrétaire d’Etat de « Bush 41 », James Baker III, a demandé que l’administration Bush actuelle passe de la guerre d’Irak à la paix entre Israéliens et Palestiniens, utilisant pour cela la « feuille de route », le document préparé par les Etats-Unis, l’Union européenne, la Russie et l’ONU. Rappelant que la Guerre du Golfe de 1991 avait été suivie des négociations de Madrid, Baker déclara que le principe de « la paix contre les territoires, dans le cadre des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité des Nations unies, (...) est la seule base sur laquelle il est possible de régler ce conflit. » Il mit Ariel Sharon en garde contre tout changement de la feuille de route : « Il ne devrait y avoir aucune condition à l’obligation pour Israël d’arrêter toutes les activités de colonisation. Les Etats-Unis doivent presser Israël (...) de négocier une paix sûre basée sur le principe de la paix contre les territoires. (...) »

Le 15 avril, l’ex-ambassadeur de « Bush 41 » en Union soviétique et en Russie, et ancien président du Democratic National Committee, Robert Strauss, a écrit un commentaire dans le Washington Post, faisant écho à l’appel de James Baker pour presser Israël d’accepter la feuille de route : « Le temps est venu d’appliquer la feuille de route. (...) Il n’y a pas de plan parfait, mais il y a des amis fiables. (...) Nous avons maintenant une ouverture gagnante pour tout le monde ; un plan dont toutes les parties peuvent bénéficier, sortir de l’impasse dans un moment critique. (...) Les Etats-Unis ne peuvent plus se permettre de rester inactifs, pas plus que les Israéliens et les Palestiniens ne peuvent se permettre le luxe de tourner le dos à cette porte de sortie. Il est temps de penser positivement et de progresser au lieu de régresser. »