Brèves

LaRouche interviewé sur Rai Uno

mardi 27 mai 2003

Le 21 mai, la première chaîne publique de télévision italienne, RAI Uno, a diffusé une interview d’une demi-heure avec Lyndon LaRouche. Intitulée « Anatomie d’un effondrement », l’interview était centrée sur le programme de LaRouche pour la reconstruction du système économique et financier international, en pleine désintégration. Elle mettait aussi en avant l’opposition inconditionnelle de LaRouche à la politique de guerre impériale de l’administration Bush.

L’interview était entrecoupée de court-métrages sur Bush père et l’actuel Président américain, ainsi que sur George Soros et la crise de la dette russe de 1998. LaRouche était présenté comme un grand économiste à qui l’on essaie de coller différentes étiquettes, mais qui reste l’auteur de l’analyse la plus précise sur la désintégration financière.

Au cours de cette émission, LaRouche montra comment la crise économique internationale actuelle est le résultat de la transformation « d’une société productrice, basée sur l’agriculture et l’industrie, en société de consommation ». Cette tendance a débuté en 1964 avec la guerre du Vietnam et le gouvernement Wilson en Grande-Bretagne. « Ce changement rappelle, à bien des égards, celui survenu dans l’ancienne Rome, après la deuxième guerre punique. A ce moment-là, cette évolution a amené l’esclavage en Italie, poussant Rome à devenir tributaire du pillage d’autres pays. » De même, « à partir de 1964, au lieu de relancer la production,les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont préféré adopter une politique de pillage vis-à-vis d’autres pays. Il en résulta un effondrement de la production mondiale. Mis à part l’Inde, la Chine et quelques autres pays, on s’aperçoit que la production physique mondiale a baissé et que nous sommes donc confrontés à un effondrement du système, car les éléments fondamentaux soutenant le système ne permettent pas une reprise. Celle-ci n’est possible que si nous revenons sur ce changement de 1964 . »

Aujourd’hui, expliqua LaRouche, « nous sommes arrivés au bout du système financier et monétaire actuel et certains veulent maintenant imposer un empire mondial. L’Islam est devenu la cible d’un choc de civilisations et l’on veut aussi détruire l’Asie ou l’Eurasie avant qu’elles ne réussissent à développer un autre modèle que celui de l’empire. Voilà l’objectif . »

Selon LaRouche, le président Bush « n’est pas conscient de ce qui se passe au niveau de l’économie américaine. Son attention est entièrement absorbée par l’élection présidentielle de 2004. Il n’a aucune profondeur intellectuelle. C’est un homme de passion, qui utilise un certain nombre d’expressions consacrées, y mettant beaucoup de passion. Bush est un peu comme une balle que frappent tour à tour les différentes forces en présence dans l’administration, la renvoyant dans tous les sens. Certains aux Etats-Unis espèrent que le secrétaire d’Etat Powell réussira à marquer le plus grand nombre de points aux dépens de Cheney . »

A propos du 11 septembre, LaRouche déclara que ces attaques ont été orchestrées par « des personnes à l’intérieur des Etats-Unis, à haut niveau, qui ont sans doute eu besoin d’un an et demi à deux ans de préparation. Le gouvernement [américain] n’a jamais produit la moindre preuve de l’implication réelle d’un pays arabe dans ces attaques. (...) Pour ma part, j’ai le sentiment que ce fut une opération entièrement organisée de l’intérieur des Etats-Unis, par des personnes qui cherchaient un prétexte pour lancer une guerre. Que ces tours new-yorkaises aient déjà été la cible de terroristes était une façon de diriger les soupçons sur Oussama ben Laden comme auteur et organisateur des attentats. Ce n’est pas un point de vue que je viens de développer, j’avais déclaré, le jour même de l’attaque : "J’espère que personne ne tentera de faire porter à Ben Laden la responsabilité de ce qui arrive" . »

Lorsqu’un journaliste lui a demandé de faire « une de [ses] fameuses prévisions économiques », LaRouche répondit : « Il y a deux possibilités et nous devons faire un choix. Il n’y a rien de prédéterminé (...) En Asie, en Eurasie, l’on assiste à une évolution intéressante : la Chine, la Russie, l’Asie du Sud-Est, l’Inde, la Corée et le Japon convergent vers une expansion de projets comme le barrage des Trois Gorges, en Chine, ou la liaison maglev entre la ville de Shanghai et son aéroport, ou encore le développement du Mékong, etc. (...) La France, l’Allemagne et l’Italie ont besoin de marchés plus vastes. A long terme, on trouvera ces marchés en Inde, en Chine, en Asie du Sud-Est, etc., qui sont déjà d’importants marchés pour l’Europe. La Russie jouera un rôle de partenaire économique de l’Europe occidentale, grâce à la réorganisation de la dette russe, qui peut être transformée en crédit pour l’industrie, d’entreprises communes entre la Russie et l’Europe. (...) Ainsi, le monde pourrait sortir de la dépression, à condition toutefois de créer un nouveau système monétaire. (...) Si nous-mêmes, aux Etats-Unis, décidons de collaborer avec l’Europe et l’Asie pour libérer l’Afrique des génocides, reconstruire l’Amérique centrale et du sud, et autres choses de ce genre, (...) si nous parvenons à un accord sur ces questions, nous serons en mesure de sortir de l’impasse et, en l’espace d’une génération, on pourrait compter sur l’une des économies les plus solides que le monde ait jamais connues. (...) Si on ne le fait pas, si nous tentons de collecter des dettes, comme le firent les banquiers lombards au XIVème siècle, alors nous sombrerons dans un nouvel âge des ténèbres. Telle est la situation . »