Brèves

LaRouche à l’émission de Stockwell

jeudi 3 juillet 2003

Le 24 juin, au cours d’un entretien avec Jack Stockwell sur Radio Network, Lyndon LaRouche a évoqué sa campagne pour obtenir la destitution du vice-président Dick Cheney. Il a présenté la configuration de forces dirigée contre Cheney au sein du Parti républicain, mentionnant notamment le directeur du Groupe des conseillers du président en politique étrangère (PFIAB), Brent Scowcroft, ainsi que l’ancien avocat du président Richard Nixon, John Dean. Outre ces personnalités et certains militaires à la retraite, ce courant républicain regroupe également des gens ordinaires, venant souvent de régions agricoles, « qui tendent à réagir sainement lorsqu’ils sont face à la réalité, bien qu’ils soient un peu bigots ».

Du côté démocrate, LaRouche a dénoncé le rôle du Democratic Leadership Council (DLC), un groupe d’hommes politiques et d’affaires mis en place par « Scoop Jackson et ses disciples, des démocrates de droite proches du [sénateur Daniel] Moynihan et d’Averell Harriman. Ces gens ont reçu le concours d’individus liés, disons-le, au crime organisé, et ils ont constitué ensemble le Democratic Leadership Council, une organisation de droite représentant les banlieues aisées et opposée à l’intérêt général. Ce sont eux qui dirigent le Parti démocrate. » Selon LaRouche, « Cheney aurait déjà été écarté du pouvoir si le DLC ne contrôlait pas la tête du Parti démocrate. Il y a suffisamment de faits avérés pour servir de base à sa destitution. Nous n’aurions sans doute pas besoin de le destituer. Il démissionnerait pour raisons de santé, ou sa femme, qui est aussi son ventriloque, mettrait sur ses lèvres le mot "démission". Mais [sans le DLC], il serait déjà parti. Et tous ces néo-conservateurs qui l’entourent, comme Rumsfeld, Bolton et Wurmser au département d’Etat, ou encore Lewis Libby, l’avocat de Marc Rich, ne seraient plus là non plus. La nouvelle situation ne serait certes pas parfaite, mais on retrouverait au moins un peu de rationalité dans les discussions au sein du gouvernement, ce qui serait probablement un grand progrès par rapport à ce que nous avons vécu ces dernières années. »

LaRouche a ensuite parlé des détails juridiques concernant la destitution : « Deux catégories de lois fédérales sont applicables. Tout d’abord, celle qui concerne une simple fraude contre les institutions du gouvernement fédéral (...). A un niveau supérieur, se situe celle concernant une fraude perpétrée par un responsable du gouvernement contre ce gouvernement lui-même. Cheney relève du second cas. Il est passible de destitution sur la base de crimes graves. Ce qui veut dire qu’après sa destitution, il pourrait encore être condamné à une peine de prison. La destitution ne marquerait donc pas la fin du processus. »

Cependant, ajoute LaRouche, dans une telle situation, le gouvernement demanderait vraisemblablement à la personne fautive de quitter son poste avant l’ouverture des enquêtes et de fournir les éléments nécessaires pour réparer les dommages commis. C’est ce qui pourrait arriver avec Cheney. Il pourrait prétendre que ses problèmes cardiaques ne lui permettent plus de remplir ses fonctions et qu’il lui faut donc démissionner. « C’est ce à quoi j’essaie d’aboutir (...) Si Cheney est confronté à une perspective de destitution et d’emprisonnement, il pourra décider de partir discrètement. Dans ce cas, les autres néo-conservateurs le suivront. »

Lorsque Stockwell lui demanda quel type de Président il serait s’il était élu, LaRouche répondit : « Vous savez, Jack, je suis un homme dur. Pas dans le sens d’éprouver du plaisir à faire souffrir ou à me venger de quelqu’un, bien au contraire. Mais je suis intransigeant sur les questions concernant notre nation et l’avenir de l’humanité. Je pense que les Etats-Unis ont été créés par des Européens qui désespéraient de pouvoir fonder une véritable république en Europe, dans les circonstances qui marquaient ce XVIIIème siècle, et qui espéraient que leur soutien à l’entourage de Benjamin Franklin et à l’indépendance des nouveaux Etats-Unis donnerait, comme l’a dit Lafayette, un phare d’espoir et un temple de liberté, s’offrant en modèle à l’Europe.

« L’Europe faillit y parvenir, au printemps et au début de l’été 1789, avec la constitution proposée [en France] par Bailly et Lafayette. C’est alors que les Anglais utilisèrent des agents, les prédécesseurs de Napoléon (...) ou de Dick Cheney, pour transformer la crise française en terreur jacobine et, plus tard, en tyrannie napoléonienne.

« Nous avons été créés (...) pour être une république modèle, un temple de liberté et un phare d’espoir pour l’humanité. Je considère que ce sont là nos véritables principes. Ces principes sont légitimes et représentent les aspirations légitimes de l’humanité. C’est cela que nous devons être. Et mon travail, en tant que Président, consistera à ramener les Etats-Unis à ces principes.

« Ce qui compte, ce n’est pas notre puissance physique ni notre pouvoir de donner des ordres. C’est au contraire notre capacité d’influencer les événements, non pas de manière arbitraire, mais en donnant l’exemple. En étant fidèle au dessein pour lequel nous avons été créés : celui d’être la première véritable république de cette planète. (...) Nous devons former une communauté de républiques permettant de résoudre les problèmes de l’humanité, tout en laissant derrière nous les mauvais moments de son histoire.

« Sur ce point, je suis dur, je ne fais pas de compromis. Nous avons un objectif historique à long terme, c’est ce dont j’ai hérité, pour ainsi dire, de mes prédécesseurs qui ont dirigé notre pays, et c’est ce que je lèguerai à mes successeurs. »