Brèves

Nucléaire, euro, Merkel : Helga Zepp-LaRouche en appelle aux Allemands

mercredi 22 juin 2011

Dans une lettre ouverte aux Allemands, rédigée le 17 juin, Helga Zepp-LaRouche, présidente de notre parti-frère Büso, tire la sonnette d’alarme : « L’existence même de notre pays est en jeu », avertit-elle, sans que le gouvernement ou d’autres pouvoirs institutionnels ne réagissent à la menace. La chancelière Merkel « a choisi une voie qui, au regard de l’effondrement imminent du système financier mondial, euro compris, aura bientôt pour conséquence une catastrophe économique, politique et sociale ». Aucune proposition politique actuellement sur la table à Berlin ou à Bruxelles ne pourra empêcher l’Allemagne et l’Europe de sombrer dans la pauvreté et le chaos.

Il existe pourtant une alternative, poursuit Zepp-LaRouche, « sous forme d’un système bancaire à deux vitesses, suivant les critères du Glass-Steagall, dans la tradition de Franklin Roosevelt », déposé au Congrès des Etats-Unis. « Si j’étais Chancelière de l’Allemagne, je mettrais immédiatement à l’ordre du jour en Europe un système bancaire à deux vitesses ainsi que des mesures d’accompagnement, et je mettrais cette réorganisation en oeuvre en Allemagne », au lieu de poursuivre les renflouements pour tenter de sauver le système euro.

Mme LaRouche rappelle à ces concitoyens que « l’introduction de l’euro n’a jamais eu pour objectif de permettre le développement économique positif des pays membres. Il fut le prix à payer par l’Allemagne pour obtenir de Mitterrand, Thatcher et Bush qu’ils acceptent la réunification allemande. (…) Les nations européennes devaient être privées de leur souveraineté et soumises à une Union européenne pilotée par l’Empire britannique. » Désormais, le système de l’euro « est une grande bad bank, BCE incluse », tandis que les renflouements nous conduisent à l’hyperinflation.

Loin de garantir la paix et d’éviter les conflits en Europe, comme le prétendent les défenseurs de l’euro, l’union monétaire a conduit au résultat opposé, comme en témoignent les slogans anti-allemands de plus en plus nombreux dans les manifestations populaires en Grèce et en Espagne. « Les bonnes relations d’autrefois entre Grecs, Espagnols, etc. et Allemands ont laissé place à une amertume mutuelle profonde, où chacun croit que l’autre vit à ses dépens. »

La seconde erreur impardonnable du gouvernement Merkel, écrit Zepp-LaRouche, est « la décision tout à fait irrationnelle, non démocratique et probablement anticonstitutionnelle de renoncer à toute énergie d’origine nucléaire, en l’absence d’approvisionnement énergétique alternatif qui soit économique et sûr ». Elle dénonce également la proposition du WBGU de « décarboniser » le secteur de l’énergie au niveau mondial, proposant que les experts en droit constitutionnel examinent la constitutionnalité d’une telle proposition impliquant une dictature écologique mondiale.

L’Europe que souhaite Mme Zepp-LaRouche se situe dans l’esprit d’Adenauer et de de Gaulle : « Une Europe des patries, de républiques souveraines unies entre elles par une mission commune envers le monde et des projets communs », tels qu’intégrer le continent africain dans le XXIe siècle à l’aide d’un projet global d’infrastructures et de développement.

C’est parce qu’il n’y a aucun autre parti en Allemagne qui s’engage à défendre le bien commun, explique-t-elle, qu’elle a fondé le BüSo, seul parti véritablement indépendant. Le prix à payer pour cette indépendance fut son exclusion du débat public. « Mais cela est en passe de changer complètement. L’effondrement du système financier global et de l’euro confirme toutes mes prévisions des vingt dernières années. »

Si l’immense espoir suscité par la réunification de l’Allemagne en 1989 a été trahi au nom de la géopolitique, les Allemands ont aujourd’hui la grande chance historique de tout recommencer, pour se battre en faveur d’un Etat engagé envers le bien commun et pour un ordre économique garantissant un avenir meilleur aux générations futures.

« Je ne suis pas chancelière, mais je pense à l’Allemagne comme si je l’étais. Et jusqu’à ce que nous ayons à nouveau quelqu’un à ce poste qui consacre ses forces au bien du peuple allemand, accroît ce qui lui est profitable et écarte de lui tout dommage, [termes du Serment], je continuerai d’agir ainsi. Je vous écris, chers citoyens, d’abord, pour que vous sachiez qu’il existe une issue à cette crise, et ensuite, pour vous demander de m’aider à réaliser l’alternative, qu’un système bancaire à deux vitesses offre aussi à l’Allemagne. »