Déclarations de Jacques Cheminade

Sarkozy et Merkel creusent la tombe de l’Europe

lundi 20 juin 2011, par Jacques Cheminade

Déclaration de Jacques Cheminade

Paris, le 19 juin 2011 – Sarkozy et Merkel creusent la tombe de l’Europe. Il y a quelques jours, j’ai lancé un appel à une alliance franco-allemande pour l’adoption d’un Glass-Steagall global et une refondation de l’Europe basée sur la souveraineté d’Etats-nations servant les objectifs communs de l’humanité et non ceux des méga banques et des méga sociétés d’assurance. Aujourd’hui, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont engagé la France et l’Allemagne dans la voie opposée, celle de leur propre destruction sous prétexte de sauver un système de l’euro qui est devenu un mort-vivant.

En effet, ce n’est pas le renflouement de la Grèce qu’ils ont décidé mais celui des banques multinationales qui sont les créditrices de la Grèce. L’économie et le peuple grec sont, eux, livrés à la destruction des capacités de production, au saccage social et au dépouillement de leurs biens. Dans ces conditions, en tentant d’éviter une contamination financière en chaîne de tout le système européen actuel, ils ne font que détruire sa substance. Bientôt le Portugal et l’Irlande, puis la Belgique, l’Italie et l’Espagne, et enfin la France et l’Allemagne elles-mêmes subiront rapidement le même destin que la Grèce si l’on reste dans la même logique prédatrice.

Au sein du système en effet, le renflouement financier ne peut qu’aboutir au règne des faux monnayeurs et à l’hyperinflation, et le refus d’intervenir à un effondrement économique, les deux options étant perdantes. La seule solution est de sortir d’un système autodestructeur, non par un repli national monétariste ou par un fédéralisme impérial, mais par le tarissement des spéculations en imposant le principe de Glass-Steagall qui les prive de ressources et les condamne à une faillite méritée.

Aux Etats-Unis, un projet de loi sur le Glass-Steagall a été déposé à la Chambre des représentants. En même temps, le viol par Obama de la Constitution américaine dans la guerre lancée en Libye et du principe de l’intérêt général (General Welfare) dans sa politique sociale rendent la perspective de sa destitution de plus en plus probable. En Europe, l’on commence à prendre conscience que le risque souverain, c’est à dire la faillite des Etats, est après les subprime la seconde manifestation de la GRANDE CRISE mais cette fois avec des conséquences globalement fatales pour le système. En même temps, les armées française et britannique manqueront bientôt de munitions et de moyens logistiques pour mener leurs opérations en Libye.

Peut-on espérer que les aveugles se mettent à voir ? Je ne le crois malheureusement pas, c’est pourquoi je mène ma campagne présidentielle en intervenant comme si j’occupais une place où les autres ont manifesté une incapacité destructrice dont les conséquences deviennent criminelles. Il y a urgence, et des deux côtés du Rhin le sommeil de la raison règne au milieu d’une révolution.