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LaRouche : comment faire partir Kadhafi rapidement

jeudi 3 mars 2011, par Lyndon LaRouche

3 mars 2011 (Nouvelle Solidarité) – Dans une déclaration faite le 1er mars, Lyndon LaRouche a rejeté tout projet visant à utiliser la force militaire pour obliger Mouammar Kadhafi à quitter le pouvoir.

Notre principale arme pour chasser Kadhafi rapidement doit être sa propre instabilité mentale a expliqué LaRouche. « Faites tout pour accélérer les défections de ceux qui l’entourent. Coupez lui l’aide financière, le recours aux mercenaires venant des pays voisins et créez rapidement les conditions de son total isolement. Puis, guettez le moment où les rats vont commencer à quitter le navire. »

Il cita en exemple le cas de Néron. « Au fur et à mesure que Néron décrochait mentalement et devenait de plus en plus paranoïaque, il s’est mis à attaquer tous ceux qui l’entouraient. Ses plus proches alliés ont alors fait défection, et finalement, Néron, devenu totalement fou et paranoïaque, a porté atteinte à sa propre vie. C’est comme cela qu’on se débarrasse d’un Kadhafi », a expliqué LaRouche, « en utilisant sa propre folie contre lui ».

Pour bien comprendre la méthode à utiliser, LaRouche fait référence à l’extraordinaire poème du poète classique allemand, Heinrich Heine : Balthazar. « Aucune analyse linéaire ne permettra d’expliquer ce qui se passe en Libye. La clé est de comprendre l’instabilité inhérente à la situation, due à la folie de Kadhafi. »

C’est la crainte de la communauté internationale que la situation en Libye se prolonge et aboutisse à un véritable cauchemar humanitaire, avec des réfugiés fuyant vers la Tunisie et l’Egypte, ou vers l’Europe, qui ont suscité les commentaires de LaRouche sur cette question.

Balthazar, par Rembrandt

Balthazar

Minuit n’était plus bien loin ;
Babylone reposait silencieuse.

Là-haut, seulement, au palais,
Les torches flamboient, les gens du roi font grand tapage,

Là-haut, en la salle du trône,
Balthazar a offert le banquet royal.

Les hommes du roi se sont assis en rangs splendides,
Ils ont vidé les coupes pleines d’un vin étincelant.

Le bruit des coupes s’est mêlé aux cris de joie,
En charmant les sens du monarque intraitable.

Les joues du roi se colorent de pourpre ;
En buvant, il a pris de l’audace.

Et il cède en aveugle à son humeur ;
Et il offense la divinité d’un mot coupable.

Et il se carre dans l’insolence, il vomit le blasphème.
La troupe de ses gens l’acclame en hurlant.

Le roi a donné un ordre avec un regard d’orgueil ;
Le serviteur fait diligence et revient.

Il a la tête chargée de vases d’or ;
C’est le produit du pillage du temple de Jehovah.

Et le roi a saisi d’une main sacrilège
Une coupe sacrée, emplie à ras bord.

Et il la vide d’un trait jusqu’au fond,
Et il crie de toutes ses forces, l’écume à la bouche :

« Jehovah, je te défie pour l’éternité...
C’est moi le roi de Babylone ! »

Mais l’effroyable parole à peine dite,
Le roi sentit une angoisse secrète.

Les rires éclatants se turent aussitôt ;
Il se fit dans la salle un silence de tombeau.

Regardez ! Regardez ! Sur le mur immaculé
Quelque chose avance, on dirait une main ;

Elle inscrit, elle inscrit au mur immaculé
Des caractères de feu, inscrit et disparaît.

Le roi restait sur son trône l’oeil hagard,
Les genoux tremblants, et blême comme la mort.

La foule de ses gens était glacé de terreur
Et demeurait là, sans dire mot.

On fit venir les mages, nul d’entre eux ne sut
Interpréter les lettres de feu sur le mur.

Mais, cette même nuit,
Balthazar fut égorgé par ses gens.

Balthazar, par Schumann (interprétation de Dietrich Fischer-Diskau) :