Communiqué

Déclaration de candidature de Jacques Cheminade à l’élection présidentielle de 2012

vendredi 18 juin 2010, par Jacques Cheminade


Cette candidature n’est pas une manière de devancer le mouvement en vue de l’échéance électorale de 2012 ; il s’agit d’une prise de position ici et maintenant, au sein de la tempête financière, pour fournir les repères permettant d’y échapper. Non des repères techniques, mais un aliment pour que la colère du peuple, aujourd’hui sourde mais demain de plus en plus forte, ne s’égare pas dans le chaos et la vengeance. Mon identité n’est pas simplement celle d’un opposant de plus au système mais d’un messager du futur, s’efforçant de parler au nom des politiques nécessaires pour le bien commun et les générations à naître.


Paris, le 18 juin 2010 – La cathédrale européenne voulue et rêvée par le général de Gaulle, ses prédécesseurs et ses alliés, est devenue aujourd’hui, au fil des compromissions politiques de ses successeurs, un lieu sans principes où l’on renfloue les banques et l’on égorge les peuples.

Je ne vois personne sur la scène officielle de mon pays s’élever à la mesure du défi. Personne proposer une vision à nouveau conforme à nos textes fondateurs, rédigés au lendemain de la victoire remportée par les peuples libres sur les régimes qui ont tenté d’asservir et de dégrader la personne humaine, le Préambule de notre Constitution et le Programme du Conseil national de la Résistance ; personne mener sans réticences le combat contre les nouvelles féodalités ; personne servir sans réserves l’impératif de justice sociale défini par la Déclaration de Philadelphie du 10 mai 1944 et la Déclaration universelle des droits de l’homme. Car personne n’ose combattre l’ordre prédateur de la City et de Wall Street en appelant par son nom cet Empire britannique qui entend détruire toute résistance des Etats-Nations.

Les deux principaux candidats à la présidence promus par un quarteron de médias, l’un entouré d’une firme, l’autre d’un gang, servent chacun à leur manière les mêmes intérêts d’une oligarchie financière qui mène le monde au désastre et promeut partout une austérité conduisant, si rien ne l’arrête, à la guerre de tous contre tous. Leur politique reprend celles du Chancelier Brüning et du Président Laval au cours des années trente du XXe siècle, avec les résultats que l’on sait.

C’est face à cette tragique défaillance, à l’illusion du retour au passé et à l’aveuglement autodestructeur des extrêmes que j’ai décidé de présenter ma candidature aux élections présidentielles de 2012, afin de contribuer dès maintenant à un sursaut.

Aujourd’hui comme il y a soixante-dix ans, la France n’est pas seule. Un mouvement est apparu au sein du peuple américain et de certains responsables là-bas, malgré les lâchetés conjuguées du Congrès et du Président Obama, en vue de jeter les bases d’un système de crédit productif public, abolissant la loi du court terme financier et rétablissant la priorité du travail et de la création humaine. Ce mouvement prend la forme d’un rassemblement pour rétablir la séparation entre banques de dépôt et banques d’affaires, le principe de la loi Glass-Steagall votée sous la présidence de Franklin Delano Roosevelt, afin de tarir les spéculations financières destructrices. Cet enjeu est décisif.

En réaction à l’effondrement du système financier de Wall Street et de la City, une mobilisation se dessine en même temps dans le monde pour échapper à la décomposition politique et sociale.

Dans ce contexte, je vois mon rôle comme celui d’un éclaireur s’efforçant de redonner un sens à notre histoire nationale par la contribution à cette espérance mondiale qui apparaît, en accord avec tous ceux que guide la même intention.

La politique actuelle de la France est devenue une trahison et un crime au regard de notre propre histoire. Elle mène au chaos.

J’invite donc tous les patriotes, sans esprit de réseau ni d’allégeance, à se mettre en rapport avec moi pour éveiller les grands foyers d’inspiration brûlant dans notre pays et les unir à ceux des autres.

Car il y a une vie après l’euro et le FMI, pourvu que nous reconstruisions l’Europe, avec des fondations qui seront des grands projets de développement de l’Atlantique à la mer de Chine, des piliers qui seront les moyens de financement d’un Nouveau Bretton Woods et un faîte, la coopération politique et économique indispensable pour effectuer ces grands travaux. Cette Europe-là est nécessaire au monde alors que celle qu’on vend aujourd’hui sous ce nom est aussi morte que le système monétaire qui l’a engendrée.

Notre société, pour survivre, doit retrouver la vertu et le courage politiques. L’occasion est là, dans la tempête.