Brèves

Un Glass-Steagall ou la mort : la bêtise de Trichet

samedi 10 avril 2010, par Lyndon LaRouche

9 avril 2010 (Nouvelle Solidarité) – Questionné par l’un des représentants de l’EIR, lors de la conférence de presse mensuelle de la Banque centrale européenne sur la nécessité de la mise en place d’une loi de séparation entre banques de dépôts, banques d’affaires et sociétés d’assurance (en référence à la loi Glass-Steagall de 1933), Jean-Claude Trichet, Gouverneur français de la BCE, a d’abord éludé la question, avant, en aparté, d’affirmer que cette législation rooseveltienne n’avait eu des conséquences que pour les Etats-Unis. Voilà ce que lui répond Lyndon LaRouche :

« L’introduction de la loi Glass-Steagall sous le président américain Franklin Delano Roosevelt, sauva la civilisation des conséquences mondiales d’un effondrement économique américain. Elle permit de sécuriser les Etats-Unis, comme la plupart des pays d’Europe et d’ailleurs, du même genre de catastrophe planétaire que connait le monde aujourd’hui.

Ce fut l’abandon du Glass-Steagall sous Richard Nixon, conseillé par des incompétents comme Arthur Burns et d’autres à la mi-août 1971, qui nous a conduit, par des catastrophes économiques en chaîne, à la situation d’aujourd’hui qui, au sein du système monétaire actuel, est sans espoir.

C’est grâce à la réforme Glass-Steagall que l’Europe a pu être secourue, que ce soit pendant la guerre de 40, ou une décennie plus tard, contre la ruine qui aurait été inévitable sans les bienfaits de taux de changes fixes, émanation de la réforme Glass-Steagall d’origine.

Jean-Claude Trichet devrait reconnaître toutes les implications de cette mesure. Il affirme que le Glass-Steagall ne concernait que les Etats-Unis. Il donne l’impression de montrer une étrange indifférence aux faits historiques les plus essentiels des 80 dernières années. Pour sûr, à moins d’introduire l’équivalent d’un Glass-Steagall à taux de changes fixes, il n’y aura aucune reprise économique, où que ce soit en Europe, et pour longtemps.

Bien que les pires politiques ne fussent introduites aux Etats-Unis que sous le gouverneur de la Réserve fédérale Alan Greenspan, lorsque celui-ci légalisa les « produits dérivés », cette réforme monstrueuse menaçait depuis les événements de 1971.

Je suggérerais donc que le Glass-Steagall soit considéré comme une question politique de la plus haute importance pour n’importe quel pays européen. Etant donné que j’ai été le prévisionniste économique le plus efficace des dernières décennies, une qualification qu’Alan Greenspan a récemment admis ne pas avoir, les européens intelligents devraient revoir leur hiérarchie de sujets cruciaux. »